Claude Favre de Vaugelas

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Claude Favre de Vaugelas

1585 – 1650

Sommaire

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Claude Favre, baron de Pérouges, seigneur de Vaugelas, né le 6 janvier 1585 à Meximieux et mort le 26 février 1650 à Paris, est un grammairien savoisien et l’un des premiers membres de l’Académie française.

Biographie

Claude Favre, baron de Pérouges, seigneur de Vaugelas est un grammairien français, né à Meximieux (Ain), près de Trévoux, le 6 janvier 1585, et mort le 26 février 1650 (à 65 ans) à Paris.

Fils du président Favre, qui avait fondé avec saint François de Sales, à Annecy, l’Académie Florimontane, il a été élevé, pour ainsi dire, au sein de cette compagnie, et y a pris le goût de l’étude, de la réflexion et des discussions grammaticales.

Portrait de Claude Favre de Vaugelas (1635)

Son père lui a fait obtenir en 1619 une pension de deux mille livres du roi Louis XIII, et l’a placé, en qualité de gentilhomme ordinaire, chez Gaston d’Orléans, dont il est devenu chambellan. Il a acquis bientôt la réputation de l’un des hommes de France qui parlaient le plus correctement la langue française et en savaient le mieux les règles. C’est ce qui lui a valu d’être membre de l’Académie française dès sa création. Il a été élu en 1634 au fauteuil 32 qu’il a occupé jusqu’à 1650, quoiqu’il n’eût encore rien écrit. Il a été choisi, ainsi que Chapelain et quelques autres, pour s’occuper particulièrement du Dictionnaire, dans des réunions spéciales, qui se tenaient les mercredis. Le plan de Chapelain a été adopté mais, dans les discussions, Vaugelas était écouté plus que personne.

Son esprit minutieux avait des scrupules et soulevait des difficultés qui rendaient le travail interminable. Il a donné quinze années pour les lettres A jusqu’à I. En même temps, il fréquentait l’hôtel de Rambouillet, y recueillait les manières de parler de la bonne compagnie, et y donnait une attention particulière aux locutions consacrées par l’usage du grand monde. L’irrégularité du paiement de sa pension l’a mis dans une gêne extrême, et, quoiqu’il fut devenu gouverneur des enfants du prince Thomas de Savoie, il est mort fortement endetté, et ses créanciers ont saisi jusqu’à ses papiers, parmi lesquels se trouvaient les cahiers du Dictionnaire. Il a fallu une sentence du Châtelet pour les faire rendre à l’Académie.

L’autorité de Vaugelas en matière de langue française a subsisté durant tout le XVIIe siècle. Pourtant quelques esprits indépendants raillaient doucement les manies de cet oracle. Son nom revient plusieurs fois chez Molière avec une intention un peu moqueuse. C’est dans les Remarques sur la langue française (Paris, 1647) que Vaugelas a donné les règles de la langue. Il s’y conformait à l’usage, mais à l’usage de la cour et du grand monde, condamnant l’usage populaire, comme entaché de bassesse, et bannissant les termes qui n’étaient pas à la mode chez les délicats. Son livre est souvent réimprimé, notamment avec les Observations de l’Académie française (Paris, 1704), et avec les notes de Patru et de Thomas Corneille (Paris, 1738, 3 vol.). Il avait préparé les matériaux d’un second volume, qu’il ne parvint pas à terminer. Ces matériaux ont été en partie perdus dans la saisie de ses papiers. L’avocat Alemand en a tiré cependant des notes éparses, à l’aide desquelles il a publié les Nouvelles remarques de Vaugelas (1690). Après avoir donné les règles de la langue, Vaugelas a voulu en donner un modèle, et a entrepris une traduction de Quinte-Curce, à laquelle il n’a pas travaillé moins de trente ans. Ne la trouvant sans doute pas assez parfaite, il ne l’a mise pas au jour. Il en a laissé cinq ou six copies fort différentes les unes des autres. Conrart et Chapelain ont choisi celle qui leur a paru la meilleure et l’ont publiée en 1663 à Paris. Patin, en ayant trouvé une copie plus parfaite, l’a imprimée à son tour en 1659. C’était l’édition définitive de cette version fameuse par la pureté méticuleuse du langage, dont Balzac a dit « L’Alexandre de Philippe est invincible, et celui de Vaugelas est inimitable. » Vaugelas avait fait aussi quelques impromptus en vers français et quelques pièces en vers italiens.

En 1865, la rue Vaugelas est créée à Paris. Le collège Vaugelas de Meximieux et le Lycée Vaugelas de Chambéry ont été nommés en son honneur ainsi qu’une école élémentaire à Annecy.

Le testament de Vaugelas (1650)

Fréron, dans son Année littéraire, rapporte qu’on avait surnommé Vaugelas le hibou, parce qu’il était obligé de garder la chambre tout le jour, et qu’il n’osait sortir que de nuit, de peur de tomber entre les mains de ses créanciers.

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Son testament fut remarquable, dit ensuite Fréron. Après avoir disposé de tous ses effets pour acquitter ses dettes, il ajoute : « Mais comme il pourrait se trouver quelques créanciers qui ne seraient pas payés quand même on aurait réparti le tout, dans ce cas ma dernière volonté est qu’on vende mon corps aux chirurgiens le plus avantageusement qu’il sera possible, et que le produit en soit appliqué à la liquidation des dettes dont je suis comptable à la société ; de sorte que si je n’ai pu me rendre utile pendant ma vie, je le sois au moins après ma mort. »

Citations choisies
  • L’arrangement des mots est un des plus grands secrets du style.
  • Je m’en vais ou je m’en vas… L’un et l’autre se dit ou se disent.
  • C’est le défaut qu’on reproche au grand Amyot, d’être trop copieux en synonymes.
  • Je ne sais comment il me sera possible de m’accommoder au temps et de ne pas trahir mon honneur. (Quinte-Curce, 369)
  • Notre rigueur s’en va éteinte. (Quinte-Curce, 510)
  • Ceux que tu laisseras en paix te seront bons amis. (Quinte-Curce, 424)
  • Oiseaux qu’ils ont appris à chanter toutes sortes de ramages. (Quinte-Curce, 473)
  • La nature qui a fait de si grands avantages à l’homme. (Quinte-Curce, 442)
  • Il lui pourrait arriver tous les malheurs et tous les bonheurs du monde. (Remarques)

Autres citations de Claude Favre de Vaugelas.

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