Émile Littré

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Auteurs français

Émile Maximilien Paul Littré

(1801-1881)

Émile Littré (Maximilien Paul), né le 1er février 1801 à Paris où il est mort le 2 juin 1881 est un médecin, lexicographe, philosophe et homme politique français, surtout connu pour son Dictionnaire de la langue française, communément appelé « le Littré ».

Biographie

Portrait photographique d'Émile Littré (1801-1881)

Émile Littré étudie d’abord la médecine (collaborant avec Bouillaud et Andral au Journal hebdomadaire de médecine), puis les langues anciennes (grec, sanskrit) et orientales (arabe). Il traduit les Œuvres d’Hippocrate (1839 – 1861) et la Vie de Jésus de David Strauss (1839 – 1840), et collabore à l’Histoire littéraire de la France (après 1838).

Disciple d’Auguste Comte, il fait connaître la pensée de celui-ci par des articles dans Le National (1844, 1849 – 1851) et par la création de la Revue de philosophie positive (1867), mais il en refuse toujours les développements politiques et mystiques. Il s’en tient au Cours de philosophie positive et tente de compléter la classification des sciences en y intégrant l’économie politique, la psychologie philosophique (en tant qu’analyse critique des conditions de la connaissance), la morale, l’esthétique (Auguste Comte et la philosophie positive, 1863 ; Des origines organiques de la morale, 1870 ; La Science au point de vue philosophique, 1873).

Ses nombreux travaux philologiques et lexicographiques devaient aboutir à la publication de son œuvre principale, le Dictionnaire de la langue française (1863 – 1872). Son Dictionnaire est communément appelé Le Littré.

Libéral, il est élu député de la Seine à l’Assemblée nationale (1871) et sénateur (1875). Son élection à l’Académie française au fauteuil 17 en 1871 (après un premier échec) entraîne le départ de Mgr Dupanloup qui considère son élection comme une injure personnelle. Sa mort a été l’occasion d’une longue controverse, sa fille Sophie affirmant qu’il s’était converti au Christianisme, abandonnant son agnosticisme positiviste.

Dictionnaire de la langue française

Commencé en 1859 et publié entre 1863 et 1872, la nouveauté de ce dictionnaire fut de rassembler les mots de l’usage contemporain, en incluant les termes techniques, populaires ou dialectaux. Cependant, bien que l’étymologie y tienne une place importante, elle se révèle parfois fausse. Son originalité réelle et son intérêt, aujourd’hui encore, viennent du fait qu’il présente pour chaque article un choix important de citations qui en font une sorte de somme de la littérature française.

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Petit Dictionnaire universel ou abrégé de la langue française

Caricature d'Émile Maximilien Paul Littré (1801-1881).

Face au succès de son Dictionnaire, projet encouragé par Louis Hachette dès 1841 et publié entre 1863 et 1872, Émile Littré a chargé Émile Ambroise Amédée Beaujean Amédée Beaujean, son plus proche collaborateur, d’en extraire une version abrégée, accessible à un public plus large. Cette version paraît en 1874. Tout comme la version intégrale, cette version abrégée propose une nomenclature qui recense les mots du Dictionnaire de l’Académie, enrichie de termes de sciences et d’art, et de néologismes de l’époque. Cette nomenclature est issue du dépouillement des œuvres classiques, ainsi que de textes des XVe et XVIe siècles. Elle est presque identique entre les deux versions, la principale source d’abrégement étant les mots, sens et citations les plus archaïques et les plus techniques. Les mots retenus dans cette version abrégée sont accompagnés de leur étymologie, de leur prononciation lorsque celle-ci est irrégulière, et sont illustrés de nombreux exemples et citations.

[…] le petit Dictionnaire et le grand marchent côte à côte, se soutenant l’un l’autre, porteurs de la même doctrine, et propageant dans l’étude et la connaissance de notre langue la méthode d’observation et d’expérience.

(Émile Littré)

Pour rendre hommage à son auteur, le Petit dictionnaire est édité actuellement sous le titre de Petit Littré.

 Le dictionnaire et l’encyclopédie.

Le Prix Littré

Le Prix Littré a été créé en 1963 par l’Académie Littré. C’est un prix littéraire annuel, qui couronne des « ouvrages de tous genres, en langue française, dont l’éthique, les personnages, les idées procèdent en totalité ou en partie de cette humanisme qui est l’essence même de l’éthique médicale, écrits soit par un médecin, soit par un écrivain non-médecin ».

→ Les prix littéraires.
 Les rentrée littéraire.

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Bibliographie

Traductions

  • Traduction et édition des Œuvres d’Hippocrate (1839-1861)
  • Traduction de la Vie de Jésus de David Strauss (1839-1840)
  • Traduction et édition de l’Histoire naturelle de Pline (1848-1850)
  • Traduction du Manuel de physiologie de Müller (1851)

Dictionnaires

  • Reprise du Dictionnaire de médecine, de chirurgie, etc. de Nysten (1855)
  • Histoire de la langue française ; participation à la rédaction des tomes 21 à 23 (1862)
  • Dictionnaire de la langue française (Le Littré) (1863-1872) ; 2e édition revue et augmentée (1873-1877)
  • Comment j’ai fait mon dictionnaire de la langue française (1880)
  • Pathologie verbale ou lésions de certains mots dans le cours de l’usage (1880)

Écrits philosophiques

  • Analyse raisonnée du cours de philosophie positiviste d’Auguste Comte (1845)
  • Application de la philosophie positive au gouvernement (1849)
  • Conservation, révolution et positivisme (1852)
  • Paroles de la philosophie positive (1859)
  • Auguste Comte et la philosophie positive (1863)
  • La Science au point de vue philosophique (1873)
  • Fragments de philosophie et de sociologie contemporaine (1876)
  • Pour la dernière fois

Collaborations à des journaux

  • L’Expérience, journal médical qu’il crée en 1837 avec Dezeimeris
  • Le National
  • La Revue des deux mondes
  • Le Journal des débats
  • Revue germanique
  • Remise en ordre des Œuvres politiques d’Armand Carrel (1854-1858)
Citations choisies
  • Celui qui veut faire un emploi sérieux de la vie doit toujours agir comme s’il avait à vivre longuement et se régler comme s’il lui fallait mourir prochainement.
  • Quelque recherche qu’on ait faite, jamais un miracle ne s’est produit là où il pouvait être observé et constaté.
  • Tous les siècles font entrer dans la désuétude et dans l’oubli un certain nombre de mots ; tous les siècles font entrer un certain nombre de mots dans l’habitude et l’usage.
  • La révolution est une transition entre un ordre ancien qui tombe en ruine et un ordre nouveau qui se fonde.
  • Il faut encourager les efforts contre la désuétude des mots dignes d’être conservés.
  • Le principal devoir de l’homme envers lui-même est de s’instruire, le principal devoir de l’homme envers les autres est de les instruire.
  • L’usage contemporain est le premier et le principal objet d’un dictionnaire. C’est en effet pour apprendre comment aujourd’hui l’on parle et l’on écrit, qu’un dictionnaire est consulté par chacun. (Dictionnaire de la langue française, Préface)
  • Le passé de la langue conduit immédiatement l’esprit vers son avenir. (Dictionnaire de la langue française, Préface)
  • La citation régulière et systématique d’exemples pris aux meilleurs auteurs est une innovation qui paraît être en conformité avec certaines tendances historiques de l’esprit moderne.
  • C’est cette combinaison entre la permanence et la variation qui constitue l’histoire de la langue. (Dictionnaire de la langue française, Préface)

Autres citations d’Émile Littré.

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