Histoire de la philosophie

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Les systèmes et les écoles philosophiques

L’histoire de la philosophie est l’histoire des grands systèmes et des grandes écoles philosophiques. Elle a pour but de nous les faire connaître, d’en expliquer la succession et d’en apprécier la valeur.

On entend par système philosophique un ensemble de doctrines fondées sur un ensemble de principes ou même sur un principe unique, et qui donnent la solution des principaux problèmes philosophiques, tels que la nature de l’homme, l’origine des choses, la règle de la vie, etc.

On appelle école philosophique un ensemble d’hommes qui, professant le même système, suivent la tradition d’un même chef. Un même système peut donc être commun à plusieurs écoles différentes. Ainsi le matérialisme a été tour à tour professé par l’école d’Abdère, par l’école épicurienne, par les encyclopédistes (d’Holbach, Helvétius, Lamettrie, etc.).

→ À lire également : La logique.

Classification des systèmes philosophiques

On peut ramener tous les systèmes philosophiques à un petit nombre de systèmes fondamentaux.

Ils convient de classer les systèmes d’après la solution qu’ils donnent au problème métaphysique de la nature et du principe de l’être.

À ce point de vue, on distinguera :

  • Le scepticisme, qui déclare le problème insoluble et réduit toute réalités aux phénomènes ;
  • Le matérialisme, qui enseigne que la matière est le premier principe de toute existence ;
  • Le panthéisme, qui admet comme premier principe une substance unique dont toutes choses ne sont que des modes, à la fois Dieu et Nature, identité de la matière et de l’esprit ;
  • L’idéalisme, qui nie la réalité de la matière ou la dérive de celle de l’esprit, et dans lequel on peut distinguer l’idéalisme proprement dit et le spiritualisme : Le premier n’admet pas que la conscience et la personnalité soient des attributs nécessaires de l’esprit ; le second explique toutes choses par un esprit analogue en essence à l’esprit humain, c’est-à-dire conscient et personnel.

Cependant quelques philosophes, exclusivement logiciens et psychologues, ne peuvent entrer dans les cadres de cette classification ; tels sont, par exemple, Locke et Condillac. On les distinguera en rationalistes et empiriques selon qu’ils attribuent à l’expérience ou à la raison l’origine des connaissances humaines.

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Les grandes divisions de l’histoire de la philosophie
Aperçu général

L’histoire de la philosophie se divise, comme l’histoire générale, en trois grandes périodes : l’Antiquitéle Moyen Âge et la Renaissance et temps modernes :

  • La philosophie ancienne va de Thalès (environ 500 ans avant J.-C.) jusqu’à la fermeture de l’école d’Athènes par l’empereur Justinien (529 après J.-C.).
  • La philosophie du Moyen Âge s’étend du IXe au XVIe siècle.
  • La philosophie moderne, préparée par la Renaissance au XVIe siècle, se continue jusqu’à nos jours.

Dans ces trois périodes, la philosophie est marquée d’un caractère différent.

Elle est surtout métaphysique et morale dans la première ; théologique ou religieuse et logique dans la seconde ; scientifique et sociale dans la troisième.

→ À lire : La logique.

La philosophie ancienne

La philosophie ancienne comprend elle-même trois périodes : avant Socrate, de Socrate à l’ère chrétienne et de l’ère chrétienne au Moyen Âge :

● Dans la période qui précède Socrate, l’objet presque unique de la philosophie est la nature. On s’efforce de découvrir la substance et l’origine des choses, sans autre méthode que l’hypothèse. De là un grand nombre de doctrines métaphysiques où s’ébauchent en quelque sorte les systèmes qui se développeront plus tard :

  • Panthéisme naturaliste des Ioniens (Thalès, Anaximandre, Anaximène, Diogène d’Apollonie; Héraclite, Empédocle, Anaxagore) ;
  • Matérialisme de l’école d’Abdère (Dérnocrite) ;
  • Idéalisme mathématique de l’école d’Italie (Pythagore, Philolaus, etc.) ;
  • Idéalisme absolu de l’école d’Élée (Xénophane, Parménide, Zénon d’Élée). Du conflit de ces doctrines sort la sophistique (Protagoras et Gorgias), qui est l’antécédent du scepticisme et qui commence la réflexion de la pensée sur elle-même.
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● Au début de la seconde période, Socrate donne à la philosophie une méthode, l’analyse des concepts, un objet, la nature humaine, un but, le règlement de la vie morale et sociale. Malgré les tendances métaphysiques de ses successeurs immédiats (Platon et Aristote), la philosophie ancienne reste fidèle à la direction morale de Socrate, et l’homme demeure son principal objet.

Cependant les systèmes de la période précédente reparaissent, mais transformés. Platon s’efforce de concilier l’idéalisme de Pythagore et de Parménide avec la doctrine de Socrate. À l’idéalisme platonicien Aristote substitue un spiritualisme qui fait en même temps une plus large part au naturalisme. Après lui, le panthéisme des Ioniens renaît dans l’école stoïcienne, et le matérialisme de Démocrite dans l’école d’Épicure, tandis que Pyrrhon et ses eontinuateurs (Énésidème, Agrippa, etc.) et la nouvelle Académie (avec Arcésilas et Carnéade) à tous les systèmes dogmatiques opposent le scepticisme.

● La troisième période est la transition de la philosophie ancienne à la philosophie du Moyen Âge. Sous l’influence des religions orientales, Dieu devient le principal objet des recherches philosophiques. De là le mysticisme de l’école d’Alexandrie (Plotin) et de l’école d’Athènes (Proclus).

La philosophie du Moyen Âge

La philosophie du Moyen Âge se développe à peu près exclusivement dans les écoles. Aussi l’appelle-t-on la scolastique.
Enseignée par des religieux, elle est essentiellement théologique et fondée sur l’autorité (de l’Église et des Anciens, en particulier d’Aristote). La logique formelle y tient une très grande place, et on y discute passionnément le problème des universaux.

Cependant on distingue dans l’histoire de la scolastique trois périodes, selon les rapports que la philosophie entretient avec la théologie :

● Dans la première, qui s’étend du IXe siècle à la fin du XIIe, la philosophie est subordonnée à la théologie : philosophia theologiæ aucilla (Scot Érigène, saint Anselme, Guillaume de Champeaux, Roscelin, Abélard, saint Bernard).

● La seconde, l’âge d’or de la scolastique, comprend tout le XIIIe siècle. La philosophie et la théologie y sont distinctes, mais alliées (saint Thomas, Duns Scot, Roger Bacon, Raymond Lulle).

● Dans la troisième, du XIVe au XVe siècle, la philosophie et la théologie se séparent et se combattent : les logiciens nient l’accord de la raison et de la foi ; les mystiques nient la valeur de la logique (Guillaume d’Okkam, Jean Gerson).

La philosophie de la Renaissance

La philosophie de la Renaissance (XVe et XVIe siècles) est une réaction contre la scolastique, au nom des Anciens mieux connus et de l’observation de la nature. Presque tous les systèmes de l’Antiquité reparaissent, le platonisme dans l’école de Florence (Marsile Ficin, Pic de la Mirandole, etc.), le péripatétisme dans l’école de Padoue (Pomponat, Césalpini, etc.), le pythagorisme avec Nicolas de Cuss, le pyrrhonisme avec Montaigne, etc.

La philosophie moderne

Les fondateurs de la philosophie moderne sont Bacon et Descartes, qui l’ont complètement affranchie de l’autorité des Anciens et lui ont donné sa double méthode, à la fois expérimentale et rationnelle.

Cette philosophie occupe trois siècles. Son histoire est celle des luttes et des compromis de l’idéalisme et de l’empirisme.

● Au XVIIe siècle, l’idéalisme triomphe avec la philosophie de Descartes. L’empirisme n’est représenté, en France, que par Gassendi, en Angleterre, par Bacon el Hobbes.

● Au XVIIIe siècle, l’empirisme, transporté d’Angleterre en France par Voltaire avec la philosophie de Locke, remplace peu à peu l’idéalisme cartésien. Parmi les principaux noms de cette époque, il faut citer Condillac, Helvetius, d’Holbach, Lamettrie, Diderot, d’Alembert, etc. Cependant l’idéalisme ne disparaît pas complètement, mais subsiste et se transforme, en Allemagne, dans la philosophie do Leibniz.

● Vers la fin du XVIIIe siècle, une réaction se fait contre l’empirisme. En Anglelerre, avec l’école écossaise (Reid, Dugald-Stewart, Hamilton) ; en Allemagne, aver Kant et ses continuateurs (Fichte, Schelling, Hegel) ; en France, avec Maine de Biran, Royer-Collard et l’école électique (V. Cousin, Jouffroy, Garnier, etc.).

Cette réaction dure environ jusqu’à la moitié du XIXe siècle, puis l’empirisme reprend l’offensive, en Angleterre, avec Stuart Mill, Herbert Spencer, etc. ; en France, avec Auguste Comte et toute l’école positiviste.

De part et d’autre, cependant, les systèmes opposés se font des concessions réciproques, et semblent tendre à une conciliation finale. Bien des signes permettent de prévoir l’avènement d’une philosophie compréhensive, dans laquelle s’harmoniseront enfin tous les divers aspects de la vérité.

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