Jules Barbey d’Aurevilly

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Auteurs français

Jules Barbey d’Aurevilly

1808 – 1889

Jules Amédée Barbey d’Aurevilly, dit Jules Barbey d’Aurevilly, est un écrivain français, né le 2 novembre 1808 à Saint-Sauveur-le-Vicomte (Manche) et mort le 23 avril 1889 à Paris des suites d’une hémorragie. Surnommé « le connétable des lettres » par Léon Bloy, il a contribué à animer la vie littéraire française de la seconde moitié du XIXe siècle.

Le gentilhomme traditionaliste

Photo de Jules Barbey d'Aurevilly.Jules Barbey, né à Saint-Sauveur-le-Vicomte, dans le département de la Manche, emprunte à un oncle le nom d’Aurevilly. Après le collège, il fait son Droit à Caen ; puis il s’installe à Paris, où il mène une existence pauvre et hautaine. Dans un essai de 1845, il célèbre l’idéal d’élégance que Brummel a fixé sous le nom de dandysme. Il adopte plutôt, quant à lui, l’allure d’un gentilhomme d’autrefois. Monarchiste intransigeant, il vit en pensée avec les héros de la Chouannerie ; catholique fougueux, il exalte l’Inquisition :

À une époque où la foi religieuse et les mœurs publiques étaient fortes, l’Inquisition, ce tribunal qui jugeait la pensée, cette grande institution dont l’idée seule tortille nos petits nerfs et escarbouille nos têtes de linottes, l’Inquisition savait bien que les crimes spirituels étaient les plus grands, et elle les châtiait comme tels…

À lire : Le dandysme et le décadentisme (XIXe siècle).

Le polémiste et le critique

Barbey d’Aurevilly collabore à de nombreux journaux, en particulier au Pays, au Réveil, au Constitutionnel, au Gaulois. Polémiste redoutable, il se proclame l’adversaire de son siècle, accable ses contemporains de son mépris indigné, dénonce les progrès de la vulgarité dans les manières, dans les mœurs, dans les sentiments, dans les œuvres. Malgré ses partis pris, il fait souvent preuve de clairvoyance et toujours d’indépendance. Ses chroniques littéraires sont recueillies, pour la plupart, dans Les Hommes et les Œuvres (1861-1865), puis dans les « Médaillons » et « Médaillonnets » du Parnasse contemporain. Barbey d’Aurevilly traite avec une équitable sévérité bien des poètes en vogue dont la postérité a fait justice ; en revanche, il reconnaît d’emblée Baudelaire comme un maître :

Contrairement au plus grand nombre des lyriques actuels, si préoccupés de leur égoïsme et de leurs pauvres petites impressions, la poésie de M. Baudelaire  est moins l’épanchement d’un sentiment individuel qu’une ferme conception de son esprit.

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Le romancier et le nouvelliste

Barbey d’Aurevilly est un romancier et nouvelliste à l’imagination sombre, au génie tourmenté. Dans L’Ensorcelée (1854), il décrit avec un puissant relief les mœurs et les superstitions normandes. Dans Le Chevalier des Touches (1864), il conte des aventures d’héroïsme chouan. Dans Un Prêtre marié (1865), il évoque le destin d’un religieux victime de la Révolution. Mais son chef-d’œuvre est sans doute Les Diaboliques (1874), un recueil de six nouvelles (Le Rideau cramoisi, Le plus bel Amour de Don Juan, Le Bonheur dans le crime, Le Dessous de cartes d’une partie de whist, À un Dîner d’athées, La Vengeance d’une femme), où, en homme « qui croit au diable et a ses influences dans le monde », il représente ses héroïnes comme des possédées. Tous ces récits manquent d’humanité sans doute, mais captent l’attention du lecteur par leur intensité dramatique et par leur éclat verbal.

À lire : Le roman. – La nouvelle.

Bibliographie
Œuvres romanesques
  • Le Cachet d’Onyx (1831)
  • Léa (1832)
  • L’Amour impossible (1841)
  • La Bague d’Annibal (1842)
  • Le Dessous de cartes d’une partie de whist (1850 ; reprise dans les Diaboliques)
  • Une Vieille Maîtresse (1851)
  • L’Ensorcelée (1854)
  • Le Chevalier Des Touches (1864)
  • Un Prêtre marié (1865)
  • Le Plus Bel Amour de Don Juan (1867 ; reprise dans les Diaboliques)
  • Les Diaboliques (1874)
  • Une Histoire sans nom (1882)
  • Une Page d’histoire (1882)
  • Ce qui ne meurt pas (1883)
Œuvres poétiques
  • Ode aux Héros des Thermopyles (1825)
  • Poussières (1854)
  • Amaïdée (1889)
  • Rhythmes oubliés (1897)
Essais et textes critiques
  • Dandysme et de Georges Brummel (1845)
  • Les Prophètes du passé (1851)
  • Les Œuvres et les hommes (1860-1909)
  • Les quarante médaillons de l’Académie (1864)
  • Les ridicules du temps (1883)
  • Pensées détachées, Fragments sur les femmes, (1889)
  • Polémiques d’hier (1889)
  • Dernières Polémiques (1891)
  • Goethe et Diderot (1913)
Mémoires et correspondance
  • Correspondance générale (1824-1888)
  • Memoranda, Journal intime 1836-1864
  • Disjecta membra (cahier de notes)
  • Omnia (cahier de notes)
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Citations choisies
  • C’est la seule école de style, mon fils. Ce qu’ils font avec leur corps nous devons le faire avec notre esprit. (Barbey d’Aurevilly à Paul Bourget)
  • Le plaisir est le bonheur des fous. Le bonheur est le plaisir des sages.
  • On ne sait pas ce qu’il entre de facultés dans une phrase bien faite.
  • Les passions tendent toujours à diminuer, tandis que l’ennui tend toujours à s’accroître.
  • Cette mélancolie qu’ont les femmes qui ont cherché le bonheur et qui n’ont trouvé que l’amour.
  • Pour tous ceux qui ont le flair de la femme, et qui en respirent la vraie odeur à travers tous les voiles blancs et parfumés de vertu dans lesquels elle s’entortillen, la Rosalba fut reconnue tout de suite pour la plus corrompue des femmes corrompues – dans le mal, une perfection! (Les Diaboliques)
  • On voit dans le coeur des femmes par les trous qu’on fait à leur amour propre. (Disjecta Membra)
  • Être belle et aimée, ce n’est être que femme.
    Être laide et savoir se faire aimer, c’est être princesse. (Les Diaboliques)
  • Il n’y a que la gloire qui dispense de la politesse. (Disjecta Membra)

Autres citations de Jules Barbey d’Aurevilly.

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Suggestion de livres

Les DiaboliquesLe Chevalier des touches
Romans Une vieille Maîtresse

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