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Qu’est-ce que le bonheur ?
Le Bonheur (Happiness), un tableau de Joep Buijs, acrylique sur canevas, 2010. Cette toile est partagée avec l'aimable autorisation du peintre.

Le BonheurHappiness), un tableau de Joep Buijs, acrylique sur canevas, Pays-Bas, 2010. Cette toile est partagée avec l’aimable autorisation du peintre (Site officiel de Joep Buijs).

Au sens large et général, le bonheur est un état essentiellement moral atteint généralement par l’homme lorsqu’il a obtenu tout ce qui lui paraît bon et qu’il a pu satisfaire pleinement ses désirs, accomplir totalement ses diverses aspirations, trouver l’équilibre dans l’épanouissement harmonieux de sa personnalité.

Au sens restreint et primitif du terme, généralement avec une valeur partitive, le bonheur est une bonne fortune, une chance favorable, une occasion propice, un événement propre à apporter quelque satisfaction.

Contrairement au plaisir, le bonheur s’associe généralement à l’idée de continuité, de longue durée. Mais il est envisagé parfois comme un état très bref ; d’où certaines associations de prime abord paradoxales. En effet, le bonheur et le plaisir sont deux notions qui portent à confusion. Le plaisir est une forme de satisfaction mais c’est une satisfaction comprise comme plus limitée et plus ponctuelle : avoir une maison, une famille, une voiture ; on prend du plaisir à de telles actions sur le moment où on le fait. Ce caractère fugace et éphémère du plaisir a souvent été dénoncé par les philosophes, comme si la quête du plaisir était obligatoirement une quête dont la satisfaction se trouvait limitée par la nature même de son objet. Le bonheur, quant à lui, est caractérisé par sa durabilité et sa stabilité, et désigne un bien-être complet du corps et de l’esprit, tandis que le plaisir concerne plus souvent le corps.

Les différentes formes de bonheur
Une forme mythique du bonheur

Héritée de l’Antiquité, elle est fondée sur l’idée que la Terre subvient si amplement aux besoins des hommes qu’ils n’ont pas besoin de travailler. Mais surtout, ils ne connaissent ni la tromperie, ni la propriété, ni la cupidité. Le peuple, profondément enraciné dans son patrimoine, vit en parfaite harmonie avec cette Terre qui ne triche jamais et conformément à des valeurs morales innées en lui. Les poètes et écrivains du XVIe siècle (Ronsard, du Bellay, Montaigne) ont chanté cet âge d’or qui est à l’origine de toute une littérature fondée sur la joie de vivre, l’exaltation de la vie et de l’amour.

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Le bonheur fondé sur la mesure

Il prévaut chez les auteurs du XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles.

Du Bellay dit le bonheur de rentrer chez soi : « Heureux qui comme Ulysse a fait un long voyage… »

Montaigne et La Fontaine trouvent la sérénité dans l’équilibre, la modération, loin des « inhumaines sagesses ».
Dans ses Essais, Montaigne est pour une sagesse faite d’équilibre et de modération, fondée sur l’austérité stoïcienne.
La Fontaine s’éloigne, dans ses Fables, des passions excessives (ambition, amour, avarice, envie) qui détruisent l’homme.

Il s’agit de cueillir le plaisir épicurien de l’instant en se donnant un but à la mesure de ses capacités : « cultiver son jardin » comme le Candide de Voltaire, aimer et rendre heureux les siens, pratiquer la vertu sans contrainte, endiguer les débordements et les excès.

La passion et l’action

Il existe une manière de s’accomplir qui est une forme démesurée du bonheur : le don total de soi à Dieu (l’extase mystique de Pascal dans Le Mémorial).

Cette forme de bonheur trouve également sa réalisation dans le don de soi à l’être aimé. Les exemples sont nombreux dans la littérature du courtoise : Tristan et Iseult, Paul et Virginie. L’amour sauve les amants du désespoir. L’accomplissement de soi dans la passion développe des vertus comme le dévouement, l’altruisme, l’humanité et l’héroïsme ; il développe aussi les qualités d’intuition, d’ingéniosité et d’intelligence.

La réalisation de soi s’effectue aussi dans une vie intense, soutenue par le goût de l’action. Les personnages stendhaliens et balzaciens, comme Julien Sorel et Eugène de Rastignac, connus pour leur énergie ou leur engagement, représentent cette catégorie de jeunes qui refusent l’ordre établi pour bâtir un monde à la mesure de leurs rêves et de leurs ambitions, dans une société régie par l’argent.

→ À lire : La passion amoureuse. – La grandeur héroïque.

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