Le raisonnement par syllogisme

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Le raisonnement par syllogisme

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Définition

Le syllogisme est un mode de raisonnement exposé il y a 2 400 ans par le philosophe Aristote. Ce raisonnement consiste en deux propositions dont on déduit une troisième. Il est ordinairement fondé sur un des deux principes suivants, où il n’y a pas d’erreur possible :

  • Ce qui convient à l’idée d’une généralité, convient à chacun des individus qui composent cette généralité.
  • Ce qui ne convient pas à l’idée d’une généralité, ne convient à aucun des individus.

💡 Info 💡
Le syllogisme est considéré comme étant un raisonnement déductif sous sa forme complète et régulière.

Les trois propositions

Les deux premières propositions du syllogisme se nomment prémisses ; la plus générale des deux prémisses se nomme majeure ; la moins générale, ordinairement la seconde, se nomme mineure. La troisième proposition déduite des deux autres par une conséquence, légitime ou illégitime, se nomme conclusion.

Quand les prémisses sont vraies et la conséquence légitime, c’est-à-dire contenue dans les prémisses, le syllogisme est matériellement et formellement en règle.

Exemple :

  1. Toute injustice est défendue ; (prémisse majeure)
  2. Or, l’usure est une injustice ; (prémisse mineure)
  3. Donc l’usure est défendue. (conclusion)

Si les prémisses sont vraies, la conclusion l’est aussi, pourvu que la conséquence soit légitime. En sorte que si quelqu’un admet les prémisses, il ne peut nier la vérité de la conclusion qu’en la qualifiant d’illégitime. Pour obtenir une conséquence légitime, il y a certaines règles à observer.

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Règles du syllogisme

● La conclusion du syllogisme doit être contenue dans la majeure ; la mineure sert à le faire voir.

Exemple :

  1. Tous les hommes sont mortels ;
  2. Or, tous les rois sont hommes ;
  3. Donc tous les rois sont mortels.
    Les rois sont mortels parce qu’ils sont hommes : la conclusion est contenue dans la majeure, et la mineure le fait voir.

● Dans un syllogisme simple, il n’y a que trois propositions, et par conséquent trois sujets et trois attributs. Pour exprimer ces trois sujets et ces trois attributs, on ne se sert que de trois termes différents ; ainsi dans le syllogisme précédent les trois termes sont :

  • Tous les hommes, (le terme moyen)
  • Mortels, (le grand terme)
  • Tous les rois. (le petit terme)

Un de ces termes se trouve deux fois dans les prémisses, on l’appelle moyen ; il doit être pris au moins une fois généralement. Ici le terme moyen est homme, il est pris généralement dans la majeure.
Quoique le syllogisme contienne trois propositions, formées chacune de deux termes (ce qui fait six termes en tout), il n’y a en réalité que trois termes, chaque terme étant répété deux fois. L’exemple cité dans la première règle nous montre :

  • Le moyen terme dans les deux prémisses ;
  • Le petit terme dans la conclusion et dans une prémisse ;
  • Le grand terme dans la conclusion et dans l’autre prémisse.

💡 Info 💡
La prémisse majeure est celle qui contient le grand terme et le moyen terme. La prémisse mineure contient le petit terme et le moyen terme.

● Une des prémisses, soit la première , soit la seconde, doit être une proposition générale ; on ne peut rien conclure de deux propositions particulières.
Exemple :

  1. Quelques impies sont Français ;
  2. Or, quelques Français sont braves.
    On ne peut conclure de là, ni que tous les impies, ni même que plusieurs impies sont braves.

● Une des prémisses doit être affirmative ; on ne peut rien conclure de deux propositions négatives.
Ainsi on ne saurait dire :

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  1. Ni l’or ni la grandeur ne nous rendent heureux ;
  2. Or, Philémon et Baucis n’avaient ni or ni grandeur ;
  3. Donc ils étaient heureux.

Mais on dirait bien :

  1. Les pauvres ne possèdent ni les richesses ni les honneurs du monde ;
  2. Or, beaucoup de pauvres sont heureux ;
  3. Donc on peut être heureux sans posséder ni les richesses, ni les honneurs, ni l’or, ni la grandeur.

● La conclusion suit toujours la plus faible partie, c’est-à-dire que, s’il y a une des deux propositions qui soit négative, elle doit être négative, et s’il y en a une particulière, elle doit être particulière.

Le paralogisme et le sophisme

Ce n’est pas le tout de fixer des règles de la logique, encore faut-il s’en servir correctement. Le syllogisme donne de bons exemples de pièges à éviter.

Le principe veut qu’on pose une affirmation universelle ou générale au niveau de la première prémisse (1), du genre « A est B ». Dans la deuxième prémisse (2), on considère un individu qui réunit ou pas les conditions exposées en (1) : « C est A » ou « C n’est pas B ». À chaque fois, un peu de concentration suffit à déduire la conclusion qui s’impose.

Imparable comme raisonnement… sauf quand on dit n’importe quoi. Cela arrive dans deux cas :

  • les paralogismes, qui sont des syllogismes rendus faux par ignorance des règles ou par manque d’attention ;
  • les sophismes, qui sont volontairement tordus pour embobiner les autres.

Exemple de paralogisme :

  1. Tous les chat sont mortels.
  2. Or, Socrate est mortel.
  3. Donc, Socrate est un chat.
    Ceci est un paralogisme. Normalement, on devait descendre du général au particulier ; or, cette fois, on propose l’opération inverse (mortels est un attribut des chats, mais il est partagé par bien d’autres « objets ») et ça ne peut fonctionner. Qu’on se le dise : dans le raisonnement par syllogisme, on ne peut remonter du particulier vers le général.

Exemple de sophisme :

  1. Si vous n’êtes pas avec moi, vous êtes contre moi.
  2. Or, vous n’êtes pas avec moi.
  3. Donc, vous êtes contre moi.
    Voilà qui appartient plutôt à la catégorie des sophismes. Après tout, pourquoi ne pourrais-je être ni avec ni contre quelqu’un ? Cette proposition est fausse. C’est ce qu’on appelle le faux dilemme, on présente un choix entre deux solutions, comme la seule alternative alors qu’il y en a d’autres.

Méthodes et techniques

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