Le système énonciatif

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Le système énonciatif

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Énoncé et la situation d’énonciation

On appelle énoncé tout message oral ou écrit produit par un locuteur. L’énonciation est l’action qui a pour résultat la production de ce message. La situation d’énonciation est donc l’ensemble constitué par l’existence d’un locuteur, qui transmet un énoncé à un destinataire, dans un lieu donné, à un moment donné, dans une certaine disposition d’esprit, avec une certaine intention. Définir la situation d’énonciation, c’est répondre aux questions : qui parle ?, à qui ?, quand ?, où ?, comment ?

Les marques d’énonciation
Les marqueurs grammaticaux

Ils sont constitués

  • des indices ou marques de la première personne (du locuteur ou émetteur du message) et de la deuxième personne (destinataire ou récepteur du message). Ces indices se trouvent sous forme de pronoms personnels (je, me, moi, tu, te, toi, nous, vous), d’adjectifs possessifs (mon, ma, mes, notre, nos, ton, ta, tes, votre, vos) et pronoms possessifs (le mien, le tien, le nôtre, le vôtre, le leurs). Il faut y ajouter le pronom – on – qui peut avoir une valeur d’indéfini ou une valeur élargie ou une valeur de substitut (de je, nous, vous, ils).
  • des indices de l’espace et du temps (spatio-temporels) constitués d’adverbes et autres compléments de lieu et de temps (ici, maintenant…), certains adjectifs (actuel, ancien, prochain…), les démonstratifs (à cet endroit, celui-ci…).
  • de certains temps verbaux comme le présent d’énonciation, le présent atemporel (ou intemporel), le futur, le passé composé et l’imparfait.
Les marqueurs sémantiques

Ils sont constitués

  • de termes affectifs : ce sont les mots qui expriment les sentiments de l’énonciateur par rapport au thème de l’énoncé.
  • d’évaluatifs : les évaluatifs expriment l’opinion du sujet parlant. Ils peuvent être des adjectifs qualificatifs (son pauvre petit corps), des termes valorisants et dévalorisants qui présentent une nuance péjorative ou méliorative.
  • des modalisateurs : ce sont les termes qui expriment le degré de certitude de l’énonciation par rapport à son énoncé. Les modalisateurs sont constitués de verbes (croire, affirmer, douter…), du mode conditionnel (il serait venu…), de négations (jamais, guère…), de certaines expressions (peut-être), d’adverbes (sans doute, vraisemblablement…), de certains adjectifs (sûr…), de certains mots (si, tout, plus, un peu…).
Le système énonciatif
Le discours

Le locuteur peut choisir de se manifester et d’inscrire sa présence dans l’énoncé : c’est le mode du discours. Ne pas confondre ce sens du mot discours avec son sens oratoire de texte prononcé devant un public.

Le récit

Le locuteur peut choisir de rester absent, de n’établir aucune relation directe avec le destinataire : c’est le mode du récit. Ne pas confondre récit et narration. Une narration peut être un récit si le narrateur choisit de s’effacer, mais elle devient un discours si le narrateur choisit de donner dans l’énoncé des indices de sa présence.

→ À lire : Le récit. – La narration.

Les caractéristiques du récit et du discours
Le récitLe discours
Les temps dominants
Le système des temps verbaux renvoie à un passé qui n’est pas situé par rapport au moment de l’énonciation, d’où l’emploi du passé simple ou du présent de narration ou de l’imparfait, plus-que-parfait.
Le système des temps situe l’énoncé par rapport au moment de l’énonciation, d’où l’emploi fréquent du passé composé quand le locuteur renvoie au passé, et la prédominance du présent et parfois du futur.
Les pronoms personnels
Le locuteur et l’énonciateur s’effacent au profit de la troisième personne mais si l’on rencontre le – je -, il s’agit du locuteur se prenant lui-même comme objet (autobiographie), ou d’un narrateur fictif distinct de l’auteur.
La première et la deuxième personnes sont utilisées dès que s’affirme la relation entre le locuteur et le destinataire.
Les indicateurs de temps et de lieu
Le repérage se fait par rapport aux événements entre eux; ce sont des lieux et des moments internes à l’histoire.
Par exemple : La veille, trois mètres plus loin.
Le repérage se fait par rapport à la situation d’énonciation, c’est-à-dire par rapport au présent du locuteur et au lieu qu’il occupe.
Par exemple : Hier, à trois mètres d’ici.
Les indicateurs du degré de conviction et de l’opinion du locuteur
Ces révélateurs sont absents, dans la mesure où le locuteur s’efface et ne fait pas intervenir sa façon de voir.
Le locuteur est présent ; il prend position quant à la vérité ou la fausseté et la certitude ou l’incertitude de son propre énoncé.

À l’intérieur d’un texte unique peuvent se produire des changements de système d’énonciation, parce que le locuteur premier cède la parole à un nouveau locuteur : c’est le cas du discours direct par exemple. Ce peut être également une forme de jeu du narrateur, qui choisit alternativement d’interpeller ou non le lecteur.

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