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Les noms propres

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Introduction

Un nom propre désigne toute substance distincte de l’espèce à laquelle elle appartient. Il ne possède en conséquence aucune définition spécifique, sinon référentielle, et n’a de signification qu’en contexte, subjective, ou par des éléments de sa composition.

Le nom appliqué à l’homme a une origine des plus anciennes, puisqu’elle remonte au premier être de la création. Lorsque les hommes et les familles se sont multipliés, le nombre des noms, malgré la variété de leurs combinaisons, est devenu insuffisant ; alors, comme on le voit encore de nos jours, plusieurs individus ayant pris ou reçu le marne nom, ont dû nécessairement amener par là une confusion de personnes.

La création du surnom, du sobriquet, et plus tard celle du prénom, a eu pour but d’obvier à cet inconvénient : il semblerait résulter d’un contrat de vente sur papyrus qu’en Égypte, cent quatre ans avant l’ère chrétienne, tout contractant ou signataire d’un acte public était tenu d’ajouter son signalement à la suite de son nom.

Origine des noms propres

Les noms propresLes noms propres sont aussi anciens que le monde. Ils n’ont été que des noms communs ou des noms significatifs ; en les lisant, on voit de suite que presque tous ont été pris dans la langue parlée et qu’ils ont dû nécessairement, à leur origine, avoir une signification. Dès qu’il y a eu sur la terre plusieurs individus, chacun a nécessairement reçu une dénomination qui le distingue des autres.

Ces dénominations ont vraisemblablement été prises d’abord des qualités physiques ou morales de l’individu ; l’un a été appelé Leblanc, l’autre Lenoir, celui-ci Lebon, celui-là Lesage.

Ces dénominations devenant insuffisantes, on a dû recourir au nom des animaux, avec lesquels les mœurs ou le caractère de l’individu lui donnaient quelque ressemblance. L’homme rusé a été appelé Renard, l’homme vorace Loup, l’homme débonnaire Mouton.

Ces dénominations devenant insuffisantes encore, on a mis à contribution, pour désigner tels et tels individus, les arbres, les plantes, les fleurs et les autres productions de la terre avec lesquelles ils paraissaient avoir quelque analogie. L’homme robuste a été appelé Duchène, l’homme dur Dunoyer, l’homme aux joues colorées Rosier, l’homme sans énergie Roseau.

On a enfin désigné chaque individu ou par son métier, ou par ses actions d’éclat, ou par ses goûts, ou par la nature de ses propriétés, ou par ses fonctions publiques, ou par le lieu de sa naissance, ou par toute autre circonstance qui peut faire distinguer un individu d’un autre individu. De là les noms propres Sabatié, Masson, Levaillant, Lecoq, Duboit, Lagarrigue, Bailli, Salvetat, Cavaillé, etc.

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Des noms propres significatifs

Dans l’origine, tous les noms propres ont été significatifs ; il ne pouvait pas même en être autrement. Le nom propre a été inventé pour tenir lieu de la périphrase à laquelle il aurait bien fallu avoir recours pour désigner chaque individu. Le nom propre a dû donc être approprié, comme la périphrase, à la personne qu’il s’agissait de désigner. Ajoutez qu’il est impossible que les hommes, qui avaient à leur disposition tant de mots, tout faits, présentant un sens analogue à l’individu qu’ils voulaient désigner, aient pris la peine de créer tout exprès des mots qui ne présentassent aucun sens.

Il est probable que, dans les temps primitifs, les noms propres ne furent pas invariablement transmis des pères aux enfants. Le fils est nommé autrement que son père, lorsqu’il a eu des défauts ou des qualités contraires, lorsque son père, ayant embrassé une certaine profession, il a embrassé une profession différente, lorsqu’en un mot les circonstances qui avaient présidé à la dénomination donnée à son père, avaient cessé d’exister pour lui.

Les noms propres sont restés significatifs comme ils l’avaient été originairement ; mais ce qu’il est essentiel de noter, c’est que chaque nom propre a retenu la signification qu’il avait dans la langue à laquelle il avait primitivement appartenu. Il suit de là qu’il y a beaucoup de noms propres dont on ne peut trouver la signification, sans faire des recherches dans les langues anciennes et modernes. Mais on conçoit de reste que les langues qui ont été parlées dans un pays sont celles qui y fournissent la signification du plus grand nombre de noms propres.

Transmission des noms propres

À mesure que la civilisation a fait des progrès, les noms propres ont acquis plus de fixité. La transmission des successions, et des successions collatérales surtout, a fait sentir aux membres de chaque famille la nécessité de conserver, pour se reconnaître, le nom propre qui leur était commun ; mais les noms propres n’ont été invariablement transmis en France des pères aux enfants qu’à dater du mois d’août 1539, époque à laquelle la tenue des registres de l’état civil a été prescrite par l’ordonnance de Villers-Cotterets. Alors, mais alors seulement, les naissances, les mariages, les décès, devant être nécessairement enregistrés, chacun en naissant reçoit le nom de son père, se marie sous le nom qu’il avait reçu en naissant et emporte ce nom dans la tombe. Vous remarquerez que, pour empêcher toute variation dans les noms propres, l’ordonnance d’Amboise du 96 mars 1555 a défendu de changer du nom sans la permission du Prince.

Pour résumer…
  • Le nom propre est donc une dénomination attaché à une personne, un peuple, un lieu, une marque, une institution.
  • Il est presque toujours unique (même s’il arrive que le même mot désigne plusieurs choses, par exemple plusieurs villes du même nom).
  • Il est le plus souvent invariable (sauf pour les noms de certaines familles illustres ou princières et les noms propres employés comme noms communs).
  • Il prend généralement une majuscule en français (Rouen, Seine, Confucius, mais mer Rouge, rue de la Paix) ainsi que dans la plupart des langues utilisant un alphabet latin.
  • Les noms propres tirent leur origine du langage courant comme les noms géographiques et les noms donnés aux personnes ou aux divinités païennes. Ils sont devenus des noms propres par l’usage, ils ont perdu assez rapidement leur signification.
Vocabulaire
  • Le nom : mot ou groupe de mots qui sert à désigner une réalité concrète ou abstraite.
  • Le nom propre (opposé à nom commun, ainsi qu’aux autres mots de la langue) : c’est le nom qui s’applique à un individu, un objet unique, une réalité individuelle qu’il désigne (alors que le nom commun correspond à une classe, une idée générale, un sens)
  • Le nom commun : nom de tous les individus de la même espèce (opposé à propre). Chat et table sont des noms communs.
  • Le nom de famille : nom qui suit le ou les prénoms dans l’état civil d’une personne et qui se transmet d’une génération à l’autre (traditionnellement, en France, le même que celui du père mais cela peut-être celui de la mère, ou l’adjonction des deux, en particulier dans le monde ibérique). Ainsi le nom de famille de Jacques Chirac est Chirac.
  • Le prénom nom particulier qu’on donne à un enfant, généralement à sa naissance, distinct du nom de famille, et qui sert officiellement à distinguer les individus. Synonyme familier : petit nom.
  •  Le surnom : nom ajouté au nom propre d’une personne ou d’une famille et qui désigne quelque qualité ou rappelle quelque circonstance particulière.
  • Le sobriquet : surnom familier que l’on donne à une personne avec une intention moqueuse ou plaisante, faisant référence à des particularités physiques ou à des traits de caractère de cette personne, à son origine sociale ou géographique, à son métier, à une anecdote de sa vie ou encore formé sur un jeu de mots.
  • Le pseudonyme : nom d’emprunt (le plus souvent d’une personne appartenant au monde littéraire artistique ou commercial) pour signer des œuvres, des travaux. Synonyme : faux nom.
  • L’hétéronyme : mot qui désigne ce qui a été publié, ou qui publie un livre, sous le nom véritable d’une autre personne. Synonyme : allonyme (désuet).
  • Le gentilé ou le nom ethnique : nom donné aux habitants d’un lieu, un pays, un continent, une région, une province, etc. Les gentilés sont des noms propres collectifs, selon certains, ou des noms communs, selon d’autres (comme Grevisse). Le gentilé pour Paris est Parisien, par exemple.
    Noms ethniques : les pays et leurs principales villes.
  • L’ethnonyme : nom d’un peuple, d’un groupe ethnique. Danois et Hachémite sont des ethnonymes.
  • L’odonyme : nom propre désignant une voie de communication comme rue Victor-Hugo, Downing Street, place de la Concorde.
  • Le toponyme : nom propre désignant un lieu habité.
  • L’hydronyme : nom propre désignant un cours d’eau comme Rhein, Thames, Seine.
  • L’onomastique : étude, science des noms propres, et spécialement des noms de personnes (anthroponymie) et de lieux (toponymie).
  • L’anthroponymie : partie de l’onomastique qui étudie les noms de personnes.
  • L’oronymie : science des noms de reliefs, plaines et formations montagneuses.
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Vidéo : Les majuscules dans les noms propres

Majuscule – Minuscule est un extrait de Devoirs de Vacances de Télé Matin. Il s’agit de chroniques diffusées sur France 2. Elles sont présentées par Jean-Joseph Julaud. Dans cette vidéo, l’instituteur explique l’emploi de la majuscule dans les noms propres.

ℹ️ INFO ℹ️
Jean-Joseph Julaud, qui incarne dans cette chronique l’instituteur émérite, est l’auteur de nombreux ouvrages parus chez First, comme L’Histoire de France pour les NulsLe Français correct pour les NulsLa Géographie pour les Nuls et La Poésie française pour les Nuls.

⚠️ Remarque ⚠️
La vidéo intégrée ci-dessus est utilisée uniquement pour un but éducatif. Elle reste la propriété de leur auteur et n’engage que leur propre responsabilité. En aucun cas, l’éditeur d’EspaceFrancais.com ne pourra être tenu responsable de cette vidéo dont il ne serait pas l’auteur.

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