Les œuvres de Paul Claudel

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Auteurs français : Paul Claudel

Les œuvres de Paul Claudel

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Photo de Paul Claudel👤 Paul Claudel
Paul Claudel est un dramaturge, poète, essayiste et diplomate français, né le 6 août 1868 à Villeneuve-sur-Fère dans l’Aisne et mort le 23 février 1955 à Paris. Il est membre de l’Académie française… [Lire la suite de sa biographie]

Tête d’or  (1890-1901)
C’est l’un des premiers drames de Claudel, écrit sous l’influence du symbolisme. Mais déjà les symboles utilisés sont marqués par l’influence chrétienne. De Tête d’Or, comme de la plupart de ses pièces de jeunesse, Claudel a donné plusieurs versions : il a ressemblé ce théâtre dans un unique recueil paru en 1901 sous le titre : L’ArbreL’Arbre est pour lui le symbole de l’homme, « ce fils de la terre », s’efforçant de tirer son corps « hors de la matière inanimée ».

Dans le personnage de Simon Agnel, Claudel nous invite à reconnaître une incarnation de l’homme jeune, avide de « changer la vie », de posséder le monde et de s’y déployer comme un arbre.

À la fin de l’hiver, Simon Agnel revient au Village d’où il est parti et où ses parents sont morts. Il y retrouve Cébès avec qui il signe un pacte de dévouement absolu.
Devenu Tête d’Or (le conquérent), Simon revient vainqueur de la guerre qui menaçait le vieux royaume moribond. Il assiste à la mort de Cébès et tue le roi. La foule se range aux côtés du héros éclatant et la princesse déchue s’enfuit.
Tête d’Or entraîne alors ses armées vers le Caucase où se cache la princesse barbare. Reconnue par un déserteur, elle est clouée à un arbre. Mais Tête d’Or, blessé à mort au combat, la rétablit dans son droit et meurt à ses côtés, uni à elle dans la mort.

Cinq Grandes Odes  (1910)

La lecture de la Bible est à la source de la poésie de Claudel. C’est en effet dans ce Livre des Livres qu’il puise les symboles majeurs de son œuvre. La forme d’écriture qu’il invente est calquée sur le verset biblique. Il en a défini la formule dès La Ville : un verset non mesuré, non rimé dont les enjambements et les rejets audacieux suivent le mouvement de la respiration. Inspiré par l’Esprit, le poème claudélien répète et célèbre la création divine.

Les Cinq Grande Odes, composées entre 1900 et 1908 et publiées en 1910, constituent un recensement lyrique des richesses du monde.

Dans la seconde, intitulée « L’Esprit et l’Eau », le poète développe « l’immense symbolisme de l’Eau » : élément premier, « mère » de toutes choses créées (selon le texte de la Genèse), mais aussi symbole de l’âme humaine : « cette eau qui ne connaît point la mort ». Ainsi, est-elle la sève secrète de tous les hommes et le signe de leur vie spirituelle.

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Partage de midi  (1906)

Publié d’abord discrètement, ce drame est issu de la crise passionnelle traversée par Claudel. Mesa a plus d’un point commun avec l’auteur. Comme lui, il est tenté par la prêtrise, et comme lui, passionnément amoureux d’une femme rencontrée sur le bateau qui le conduisait en Chine : Rose Vetch. Midi est le moment de la lucidité absolue, du savoir : celui que partagent instantanément les deux protagonistes.

La pièce est divisée en trois actes. Au premier acte, sur un bateau qui fait route vers la Chine, se rencontrent Mesa, jeune commissaire aux douanes, un aventurier, Amalric, et le couple formé par Ysé et son mari, le pâle de Ciz. Mesa l’homme vierge, tenté par la prêtrise, est attiré par Ysé, une femme « superbe », pleine d’énergie et de séduction. Sans s’être jamais connus, tous deux se reconnaissent et avouent une attirance à laquelle ils ne peuvent pas céder. C’est le schéma de la rencontre claudélienne.

L’Annonce faite à Marie  (1912)

Ce drame lyrique en quatre actes est l’aboutissement d’une œuvre écrite vingt ans plus tôt, en 1892 : La Jeune Fille Violaine. C’est celui dans lequel la dimension sacrée est la plus explicite.

L’action se déroule au XVe siècle, à Combernon, dans le Tardenois, fief des Vercors. Le bâtisseur de cathédrales, Pierre de Craon, fait ses adieux à Violaine, qu’il aime. Il lui annonce qu’il a la lèpre ; celle-ci donne un baiser que surprend Mara, sa sœur cadette (Prologue).
Anne Vercors, le père, annonce son départ en pèlerinage et donne, avant de partir, sa fille Violaine au laboureur Jacques Jury (Acte I).
Mara, amoureuse de Jacques, révèle le baiser de Violaine à Pierre, sans rompre la confiance de Jacques pour Violaine. Elle lui montre qu’elle a la lèpre et ce dernier la maudit. Elle part dans une maladerie (Acte II).
Mara épouse Jacques. La fille qu’elle a mise au monde meurt. Mara va retrouver Violaine dans la caverne où elle vit depuis huit ans. Celle-ci ranime miraculeusement l’enfant (Acte III).
Violaine est découverte mourante. Après un dernier entretien avec elle, Jacques se désespère de son amour perdu et soupçonne Mara du meurtre de Violaine. Celui-ci avoue son crime. En souvenir de Violaine, Jacques lui pardonne (Acte IV).

Le Soulier de satin  (1929)

On a évoqué l’esthétique baroque pour qualifier ce drame imposant par sa longueur et foisonnant d’intrigues et de personnages. À la manière d’une tapisserie, il entrecroise les fils de multiples destins autour du couple central de Don Rodrigue et de Doña Prouthèze. Leur poursuite éperdue évoque le pèlerinage des « âmes souffrantes » sur la terre car l’action est élargie aux dimensions du spirituel. Le surnaturel intervient familièrement.

Jouant de tous les registres, du comique et du dramatique, Claudel propose un drame total, d’une grande force et d’une grande beauté.

La pièce est structurée en trois journées auxquelles Claudel a rajouté une quatrième d’une tonalité plus cocasse. Elle a été montée pour la première fois par Jean-Louis Barrault en 1949.

L’action de ce drame est située à la fin du XVIe siècle, en Espagne. Doña Prouthèze, mariée au vieux juge Pélage, est amoureuse de Don Rodrigue de Manacor et celui-ci a connu pour elle une passion totale. Mais Doña Prouthèze demande protection à la Vierge. Elle lui confie son petit soulier pour ne s’élancer que « d’un pied boiteux » vers le péché. Rodrigue est envoyé à la conquête de l’Amérique. Quant à Prouthèze, Don Pélage lui confie le devoir d’aller défendre la citadelle africaine de Magador contre les infidèles. Elle y parvient avec l’aide de Don Camille qui la désire et à qui elle cède. Après de longues années, Rodrigue met le siège devant Mogador. Doña Prouthèze se présente alors à lui comme envoyée du commandant. Elle veut lui remettre l’enfant qu’elle a conçu avec Don Camille en pensant à lui. Après cette ultime entrevue, ils se séparent. Prouthèze rejoint Camille pour mourir avec lui dans l’explosion de la citadelle. Elle restera pour Rodrigue « cette étoile qu’on ne rejoint jamais ».

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