Marcel Pagnol

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Marcel Pagnol

1895 – 1974

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Marcel Pagnol est un écrivain, dramaturge, cinéaste et producteur français, né le 28 février 1895 à Aubagne (Bouches-du-Rhône) et mort à Paris le 18 avril 1974. En 1946, il est élu à l’Académie française. Après 1956, il s’éloigne du cinéma et du théâtre et entreprend la rédaction de ses Souvenirs d’enfance avec notamment : La Gloire de mon père et Le Château de ma mère.

Notice biographique

Photo de Marcel Pagnol © DALMAS/SIPA

Né à Aubagne, en Provence, le 28 février 1895, Marcel Pagnol était le fils d’un instituteur, Joseph Pagnol, et d’une couturière, Augustine, qui sont présents dans toute son œuvre et surtout dans ses Souvenirs d’enfance. Il fut un écrivain précoce : au sortir du lycée, il fonda une revue littéraire, Fantasio, qui est l’ancêtre des célèbres Cahiers du Sud. Devenu professeur d’anglais, Marcel Pagnol se consacra d’abord à l’écriture de pièces de théâtre, desservies par une certaine lourdeur didactique, telles que les Marchands de gloire (1925) et Jazz (1927). Il se mit ensuite en congé de l’Éducation nationale pour « cause de littérature », comme il le dit lui-même. Sa troisième pièce, Topaze (1928), avait encore pour cadre le milieu enseignant et, comme les précédentes, elle pêchait par son aspect de démonstration morale (« l’argent mène le monde » était l’objet de cette déploration). Mais elle consacra un type, la figure du petit professeur méprisé et ridicule.

Le succès vint à la même époque, avec une trilogie, qui débuta avec Marius (1929, filmé en 1931), pour se poursuivre avec Fanny (1932, filmé en 1933) et se clore avec César (filmé en 1936, joué sur scène en 1937). Si l’intrigue de cette trilogie se construit autour de l’aventure amoureuse entre Fanny et Marius et autour des bouleversements qu’elle engendre, c’est pourtant la ville de Marseille, idéalisée comme un port exotique, qui est le principal sujet de cette trilogie: le port, les cafés, les bruits y sont évoqués avec une force visionnaire. À tel point que les personnages principaux, incarnés de façon inoubliable à l’écran par Raimu, Pierre Fresnay et Orane Demazis, ne semblent être que les porte-parole de la cité. Marcel Pagnol devait longuement exploiter l’exotisme provençal qui contribua à la réussite de ces pièces.

Pagnol, qui adapta lui-même ses pièces au cinéma et les réalisa, voyait s’ouvrir de nouvelles perspectives avec ce passage de la scène au grand écran, notamment dans le traitement du temps et de l’espace : « L’art dramatique a trouvé aujourd’hui un moyen d’expression qui englobe tous les autres et qui donne au dramaturge la plus entière liberté. » Dès lors, il écrivit la plupart de ses pièces de théâtre comme des scénarios de films développés (c’est le cas de la Fille du puisatier, 1940). Symétriquement, il adapta au théâtre certains de ses films (la Femme du boulanger, 1938) et, à partir de l’un de ses films les plus connus, Manon des Sources (1952), il tira deux romans, Jean de Florette et Manon des Sources.

Une part importante de l’œuvre de Pagnol cinéaste consista à adapter au cinéma des textes littéraires d’autres auteurs: ce fut d’abord l’ère Giono, avec Merlusse et Cigalon, deux films datant de 1935, Angèle (1934), d’après Un de Baumugnes et la Femme du boulanger (1938), adaptation de Jean le Bleu de Giono. Avec ces œuvres, Pagnol introduisait le régionalisme à l’écran : il s’attachait à montrer sous leur plus belle lumière les paysages de Provence et surtout, dès l’avènement du parlant, à faire entendre l’accent méridional.

Par la suite, il tourna Naïs d’après Zola, écrivit les dialogues du Rosier de Madame Husson d’après Maupassant et, en 1954, donna, avec Trois Lettres de mon moulin, une adaptation de trois nouvelles extraites du chef-d’œuvre d’Alphonse Daudet.

Après deux retours au théâtre avec Judas (1955) et Fabien (1956), et après avoir consacré un dernier ouvrage au Masque de fer (le Masque de fer, 1965), Marcel Pagnol se consacra essentiellement à l’édition de ses Souvenirs d’enfances qu’il commença à publier en 1957 : la Gloire de mon père (1957), le Château de ma mère (1958), le Temps des secrets (1960), le Temps des amours (posthume, 1977). Il supervisa également l’édition de ses œuvres complètes en six volumes (1964-1973).

Marcel Pagnol mourut à Paris le 18 avril 1974.

Auteur comblé, il reçut tous les honneurs de son vivant : l’argent et la gloire, des ventes importantes et l’élection à l’Académie française (1946). Reconnu par des réalisateurs de l’importance de De Sica et Rossellini comme le père du néoréalisme italien, puis redécouvert par la Nouvelle Vague au même titre que Renoir ou Hitchcock (dans un numéro fameux des Cahiers du cinéma de décembre 1965), Marcel Pagnol reste surtout connu aujourd’hui pour ses adaptations cinématographiques et pour sa série célèbre des Souvenirs d’enfance.

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Bibliographie
  • Pirouettes (1919)
  • La petite fille aux yeux sombres (1921)
  • Les marchands de gloire (1925)
  • Jazz (1926)
  • Topaze (1928)
  • Marius (1929)
  • Fanny (1931)
  • Cesar
  • Jofroi, scénario de cinéma (1934)
  • Angèle, scénario de cinéma (1934)
  • Merlusse, scénario de cinéma (1934)
  • Cigalon (1935)
  • Regain, scénario de cinéma (1937)
  • La femme du boulanger, scénario de cinéma (1938)
  • Le Schpountz, scénario de cinéma (1938)
  • La fille du Puisatier, scénario de cinéma (1940)
  • Naïs (1945)
  • Notes sur le rire (1947), suivi de La Critique des critiques (1948)
  • Judas (1955)
  • Fabien (1956)
  • La gloire de mon père (1957)
  • Le château de ma mère (1958)
  • Le temps des secrets (1960)
  • Le temps des amours (1977, posthume)
  • L’Eau des Collines, t. 1 : Jean de Florette (1964)
  • L’Eau des Collines, t. 2 : Manon des sources (1964)
  • Le Secret du Masque de fer (1973)
Citations choisies
  • Quand on doit diriger des enfants ou des hommes, il faut de temps en temps commettre une belle injustice, bien nette, bien criante: c’est ça qui leur en impose le plus! (Topaze)
  • C’était donc ça la poudre, la terrible substance qui avait tué tant de bêtes et tant d’hommes, qui avait sauter tant de maisons, et qui avait lancé Napoléon jusqu’en Russie… On aurait dit du charbon pilé, rien de plus… (La Gloire de mon père)
  • Je crois que l’homme est naturellement cruel: les enfants et les sauvages en font la preuve chaque jour. (La Gloire de mon père)
  • Le style d’un auteur dramatique est dans le choix des personnages, dans les sentiments qu’il leur prête, dans la démarche de l’action. Quant à sa position personnelle, elle doit rester modeste. (La Gloire de mon père, Avant-propos)
  • La position [personnelle] de l’écrivain est sans doute plus difficile. Ce n’est plus Raimu qui parle: c’est moi. Par ma seule façon d’écrire, je vais me dévoiler tout entier, et si je ne suis pas sincère — c’est-à-dire sans aucune pudeur — j’aurais perdu mon temps à gâcher du papier. (La Gloire de mon père, Avant-propos)
  • Il est permis de mentir aux enfants, lorsque c’est pour leur bien. (La Gloire de mon père)
  • Il n’est pas besoin d’espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer. (La Gloire de mon Père)
  • Quand le vin est tiré, il faut le boire, même s’il est bon. (César)

Autres citations de Marcel Pagnol.

Articles connexes

Suggestion de livres

La Femme du Boulanger [Version restaurée inédite] (DVD)La Trilogie Marseillaise : Marius - Fanny - César (DVD)
Le chateau de ma mèreManon des sources

[➕ Autres choix…]

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