Prosper Mérimée

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Auteurs français

Prosper Mérimée

1803 – 1870

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Un notable des lettres

Prosper MériméeNé à Paris dans une famille d’érudits, Prosper Mérimée fait des études de droit tout en menant une vie mondaine, fréquentant les salons littéraires, où il rencontre notamment HugoMusset et Stendhal.

Il attribue ses premières publications, le Théâtre de Clara Gazul (1825) et la Guzla (1827), à des auteurs aussi imaginaires qu’exotiques : cette mystification littéraire fait grand bruit et attire bientôt sur lui l’attention du public. En 1828, il fait représenter la Jacquerie, scènes féodales, où il tâche de « donner une idée des mœurs atroces du XIVe siècle ».

Il publie ensuite un essai historique, la Chronique du règne de Charles IX (1829), ouvrage essentiellement constitué de portraits et de scènes typiques dans lesquelles l’Histoire semble n’être qu’un prétexte.

Favorable au régime de Juillet lors des événements de 1830, il prend ses distances avec le mouvement romantique. Il est nommé à différents postes dans la haute administration puis, en 1834, inspecteur général des Monuments historiques. Cette fonction le mène à parcourir la France pour y recenser les monuments en péril et lui permet de sauver nombre de vestiges médiévaux.

Il est élu à l’Académie française en 1844. Il bénéficie de l’appui de la future impératrice Eugénie. Après le coup d’État de 1851, il siège au Sénat et devient un proche de Napoléon III, avec lequel il projette même d’écrire un livre sur Jules César. Il meurt à Cannes quelques jours seulement après la chute de l’Empire, en septembre 1870.

Un maître de la nouvelle

Auteur prolifique, Mérimée doit surtout sa célébrité à des nouvelles d’inspiration très diverse, écrites dans un style remarquable de concision. La plupart d’entre elles sont d’abord publiées en revue (notamment dans la célèbre Revue des Deux Mondes). Paraissent ainsi en 1829 l’Enlèvement de la redouteMateo Falcone et Tamango.

En écrivant les Âmes du purgatoire (1834), qui reprend le mythe de Don Juan, Mérimée s’oriente vers la nouvelle fantastique, un genre où il atteint la perfection avec la Vénus d’Ille (1837), qu’il considère comme son chef-d’œuvre. Cette nouvelle, qui raconte à mots voilés le meurtre d’un jeune homme par une statue antique, représente effectivement une excellente illustration du récit fantastique et de l’« inquiétante étrangeté » qui le caractérise. Mérimée persiste dans cette voie avec deux autres nouvelles, Lokis (1869), qui s’inspire d’une légende lituanienne (l’histoire d’un monstre né d’une femme et d’un ours), et la Chambre bleue (posthume, 1873).

Parmi ses autres réussites, on peut citer Colomba (1840), récit écrit au retour d’une mission archéologique en Corse et qui raconte une histoire d’honneur et de vendetta. C’est cependant Carmen (1845), inspirée par ses voyages en Espagne, qui reste son œuvre la plus connue. Cette nouvelle, dans lequel José Navarro raconte comment l’amour d’une gitane l’a conduit au banditisme puis au meurtre, est une variation tragique sur le thème de la déchéance par l’amour, et d’une certaine manière, une satire des idéaux romantiques.

On doit par ailleurs à Mérimée une importante correspondance (qui a fait l’objet d’éditions posthumes), des notes de voyage (consacrées à l’ouest de la France, à l’Auvergne, au Limousin et à la Corse), des ouvrages d’érudition historique et des traductions (d’écrivains russes notamment).

L’œuvre de Mérimée a fait l’objet de nombreuses adaptations musicales, théâtrales, chorégraphiques et cinématographiques, parmi lesquelles le film le Carrosse d’or de Jean Renoir, d’après la pièce le Carrosse du Saint-Sacrement (1829), et surtout le fameux opéra adapté de Carmen par Georges Bizet.

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Bibliographie
  • Le Théâtre de Clara Gazul (1825)
  • La Guzla (1827)
  • La Jacquerie, La Famille Carvajal (1828)
  • Chronique du règne de Charles IX, Mateo Falcone, Vision de Charles XI, L’Enlèvement de la Redoute, Tamango (1829)
  • Le Vase étrusque (1830)
  • Quatre « Lettres d’Espagne » (1831)
  • Mosaïque, La Double méprise (1833)
  • Les Âmes du purgatoire (1834)
  • Notes de voyages (1835 – 1840)
  • La Vénus d’Ille (1837)
  • Colomba (1840)
  • Arsène Guillot (1844)
  • Carmen (1845)
  • La Littérature en Russie, Nicolas Gogol (1851)
  • Épisode de l’Histoire de Russie, Les Faux, Démétrius (1852)
  • Lokis, Djoumane (Posthume, 1869)
Citations choisies
  • […] l’énergie, même dans les mauvaises passions, excite toujours en nous un étonnement et une espèce d’admiration involontaire. (La Vénus d’Ille)
  • Je n’aime dans l’histoire que les anecdotes.
  • Souviens-toi de te méfier.
  • Il n’y a rien de plus odieux pour une femme que ces caresses qu’il est presque aussi ridicule de refuser que d’accepter. (La Double Méprise)
  • Comme tous les hommes, il était beaucoup plus éloquent pour demander que pour remercier. (La double méprise)

Autres citations de Prosper Mérimée.

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