Raymond Queneau

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Raymond Queneau

1903 – 1976

Raymond Queneau, né le 21 février 1903 au Havre et mort le 25 octobre 1976 à Paris 13e, est un romancier, poète, dramaturge français, cofondateur du groupe littéraire Oulipo.

Sa vie

Photo de Raymond QueneauRaymond Queneau est né au Havre en 1903 de parents originaires de Touraine et de Normandie. Après des études au Lycée du Havre de 1908 à 1920, il prépare à Paris une licence de philosophie. Son ami et condisciple à la Sorbonne, Pierre Naville, le fait entrer au groupe surréaliste et collaborer à la Revue surréaliste.

En 1925-1927, son service militaire dans les zouaves l’entraîne en Algérie et au Maroc. Il participe à la bataille du Rif et la raconte dans Odile. Revenu à la vie civile, il fréquente le groupe de la rue du Château avec Prévert, Tanguy, Duhamel. En 1929, il rompt avec André Breton et séjourne au Portugal. En 1930, il commence une étude sur les fous littéraires*. De 1931 à 1933, il collabore à La Critique sociale de Boris Souvarine. Il voyage en Grèce, écrit un roman, Le Chiendent, puis un deuxième roman, Gueule de Pierre. En 1936, il séjourne à Ibiza avec Michel Leiris, publie Les Derniers Jours et la traduction de Vingt ans de jeunesse de Maurice O’Sullivan. Il tient jusqu’en 1938 la chronique « Connaissez-vous Paris », dans L’Intransigeant.

En 1937, son recueil de poèmes Chêne et chien est publié par Denoël. Il entre en 1938 au Comité de lecture des Éditions Gallimard qui publient Les Enfants du limon, adaptation romanesque de son étude sur les fous littéraires. Pendant la guerre, Queneau publie Un rude hiver (1939), Pierrot mon ami (1942), Loin de Rueil(1944) et en 1946 une traduction de George du Maurier Peter Ibbetson.

Une trouille verteOn est toujours trop bon avec les femmes (sous le psudonyme de Sally Mara) et Exercices de style paraissent en 1947. Certains de ces « exercices » sont mis en scène par Yves Robert en 1949. Le poème « Si tu t’imagines », mis en musique par Kosma, devient la chanson la plus populaire de l’année. Queneau séjourne aux États-Unis et écrit les chansons de La Croqueuse de diamants, ballet de Jean-Michel Damase. Cette même année 1950 voit la sortie de trois ouvrages : Petit Cosmogonie portativeBâtons, chiffres et lettresJournal intime de Sally Mara, et d’un film, Le Lendemain, réalisé et interprété par l’écrivain.

En 1951, Raymond Queneau est élu à l’Académie Goncourt et publie le recueil de poèmes Si tu t’imagines. 1959 est l’année de Zazie dans le métro, roman qui connaîtra une grande popularité et sera adapté à la scène par Olivier Hussenot et à l’écran par Louis Malle.

L’œuvre romanesque et poétique de Raymond Queneau se poursuit avec des œuvres comme Les Fleurs bleuesLe Vol d’Icare et Courir les ruesBattre la campagneFendre les flots

Raymond Queneau est en outre le directeur de l’ « Encyclopédie de la Pléiade ».

L’œuvre de Queneau, savante et familière, qui fait appel à toutes les ressources de la rhétorique et des mathématiques, mais aussi à la langue parlée aujourd’hui, transcrite avec saveur, a appelé et appellera encore de nombreux commentaires. On peut en étudier le langage, la construction secrète, la vision absurde proche de celle d’un autre Normand, Flaubert. Mais il est encore plus important de dire qu’avant tout, ses livres forcent la sympathie.

💡 Les fous littéraires 💡
Les fous littéraires sont des auteurs qui n’ont réussi à obtenir aucune reconnaissance, ni par la communauté intellectuelle, ni par le public, ni par la critique, ni par le monde de l’édition puisqu’ils publient souvent à compte d’auteur), et qui traitent de sujets considérés – du moins par ceux qui qualifient ces auteurs de fous littéraires – comme très décalés ou désopilants, sans toutefois que ce soit leur intention. L’étude des fous littéraires commence en 1835 avec une bibliographie établie par Charles Nodier et se poursuit en 1880 avec Gustave Brunet. Dans les années 1930, Raymond Queneau continue ce projet en passant plusieurs années à la Bibliothèque nationale de France pour recenser les ouvrages de fous littéraires.

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Gros plan sur Le Dimanche de la vie (1952)

Le Dimanche de la vie présente une collection de personnages qui sont typiquement des créatures de Queneau. Engagé volontaire pour cinq ans, Valentin Brû, au bout de ce temps, n’est encore que soldat de deuxième classe. Il se laisse alors épouser par une mercière de Bordeaux, demoiselle d’âge mûr. Vers 1936, un héritage les amène à Paris ; Valentin vend des cadres pour photographies, tandis que sa femme se met à exploiter secrètement des dons, plus ou moins authentiques, de seconde vue sous le nom de Mme Saphir.

Mais Valentin lui-même n’est-il pas plus ou moins prophète ? Il attend la guerre pour le lendemain, et la guerre finit par arriver ; elle le surprend dans des circonstances bizarres et c’est dans des circonstances non moins singulières qu’il retrouve son épouse après l’exode.

C’est à propos de la peinture hollandaise et de ses scènes de « naïve gaieté et de joie spontanée » que Hegel parle de Dimanche de la vie, et il ajoute : « Des hommes doués d’une aussi bonne humeur ne peuvent être foncièrement mauvais ou vils. »

Bibliographie
Œuvres romanesques
  • Le Chiendent (1933)
  • Gueule de pierre (1934)
  • Les Derniers Jours (1936)
  • Odile (1937)
  • Les Enfants du Limon (1938)
  • Un rude hiver (1939)
  • Les Temps mêlés – Gueule de pierre II – (1941)
  • Pierrot mon ami (1942)
  • Loin de Rueil (1944)
  • On est toujours trop bon avec les femmes (1947)
  • Saint-Glinglin (1948)
  • Le Journal intime de Sally Mara (1950)
  • Le Dimanche de la vie (1952)
  • Zazie dans le métro (1959)
  • Le Chien à la mandoline (1965)
  • Les Fleurs bleues (1965)
  • Le Vol d’Icare (1968)
Œuvres poétiques
  • Chêne et chien (1937)
  • Les Ziaux (1943)
  • L’Instant fatal (1948)
  • Petite cosmogonie portative (1950)
  • Si tu t’imagines (1952)
  • Cent mille milliards de poèmes (1961)
  • Le Chien à la mandoline (1965)
  • Courir les rues (1967)
  • Battre la campagne (1968)
  • Fendre les flots (1969)
  • Morale élémentaire (1975)
  • Analyse logique (1947)
Essais et articles
  • Bâtons, chiffres et lettres (1950)
  • Pour une bibliothèque idéale (1956)
  • Entretiens avec Georges Charbonnier (1962)
  • Bords (1963)
  • Une Histoire modèle (1966)
  • Le Voyage en Grèce (1973)
  • Traité des vertus démocratiques (1993)
Divers
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  • Exercices de style (1947)
  • Contes et propos (1981)
  • Journal 1939-1940 (1986)
  • Journaux 1914-1965 (1996)
  • Lettres croisées 1949-1976 : André Blavier-Raymond Queneau, correspondance présentée et annotée par Jean-Marie Klinkenberg (1988)
Traductions
  • Le Mystère du train d’or d’Edgar Wallace, avec sa femme Janine, sous le nom de Jean Raymond (1934)
  • Peter Ibbetson de George du Maurier (1949)
  • L’Ivrogne dans la brousse (The Palm wine drinkard) d’Amos Tutuola (1953)
Discographie

Raymond Queneau mis en musique

  • Raymond Queneau mis en musique et chanté, par Jean-Marie Humel, Paris : Jacques Canetti, 1991, Jacques Canetti
  • François Cotinaud fait son Raymond Queneau, par l’ensemble Text’up 2004, Label Musivi
  • Si tu t’imagines, de Raymond Queneau (musique Joseph Kosma), par Juliette Gréco, 1949
Citations choisies
  • — Oui, dit Charles avec une gentillesse inattendue, qu’est-ce qui t’intéresse?
    — Le métro. (Zazie dans le métro)
  • Je connaîtrai jamais le bonheur sur terre.
  • Je suis bien trop con.
  • L’orthographe est plus qu’une mauvaise habitude, c’est une vanité. (Bâtons, chiffres et lettres)
  • Un empereur changea les moeurs des Chinois en modifiant la langue, voilà qui me paraît fort possible. Il y a une force du langage, mais il faut savoir où l’appliquer … (Bâtons, chiffres et lettres)
  • Je voudrais qu’il aimât les clairs de lune, les roses pompon, les nostalgies exotiques, les langueurs printanières, les névroses fin de siècle, toutes choses que personnellement j’abomine mais qui, de nos jours, font bien dans un roman. (Le Vol d’Icare)
  • Ah ! la grande amour, ça vient, on ne sait pas quand, on ne sait pas comment, et qui mieux est, on ne sait pas pour qui. (Pierrot mon ami)
  • Elle était aussi bien de fesses que de face. (Les Enfants du limon)
  • L’homme dissipe son angoisse en inventant ou en adaptant des malheurs imaginaires. (Le chiendent)
  • C’est comme un animal, l’âge. C’est un animal qui grandit, qui grandit, qui grandit encore et qui finit par vous dévorer tout vivant. (Les derniers jours)
  • Les actualités d’aujourd’hui, c’est l’histoire de demain. (Les fleurs bleues)
  • C’est marrant les cordonniers, ils arrêtent jamais de travailler, on dirait qu’ils aiment ça, et pour montrer qu’ils arrêtent jamais, ils se mettent dans une vitrine pour qu’on les admire. (Zazie dans le métro)

Autres citations de Raymond Queneau.

Articles connexes

Suggestion de livres

Cent mille milliards de poèmesCourir les rues. Battre la campagne. Fendre les flots
L'Instant fatal, précédé de "Les Ziaux"Chêne et Chien, suivi de "Petite cosmogonie portative" et de "Le chant de Styrène"

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