Simone de Beauvoir

Auteurs françaisXXe siècle ► vous êtes ici

Auteurs français

Simone de Beauvoir

1908 – 1986

Simone de Beauvoir, née le 9 janvier 1908 dans le 6e arrondissement de Paris, ville où elle est morte le 14 avril 1986, est une philosophe, romancière, mémorialiste et essayiste française. Souvent considérée comme une théoricienne majeure du féminisme, notamment grâce à son magnum opus Le Deuxième Sexe publié en 1949, ouvrage encyclopédique s’inscrivant dans le courant philosophique de la phénoménologie et en particulier dans son moment existentialiste, Simone de Beauvoir a également participé au mouvement de libération des femmes dans les années 1970.

La rencontre avec Jean-Paul Sartre

Photo de Simone de Beauvoir.Née à Paris dans un milieu bourgeois traditionnel et catholique, Simone de Beauvoir est d’abord une « jeune fille rangée », comme elle se décrit elle-même dans ses Mémoires, mais affirme assez rapidement son anticonformisme : après des études classiques qui la mènent en 1929 à l’agrégation de philosophie – où elle est reçue première -, elle refuse de se conformer à son destin tout tracé de mère et d’épouse. Sa rencontre avec Jean-Paul Sartre, qui passe l’agrégation la même année qu’elle, est décisive : « Ce fut l’événement capital de mon existence », écrit-elle dans Tout compte fait (1972). Simone de Beauvoir noue en effet avec Sartre une relation de complicité amoureuse et intellectuelle qui dure jusqu’à la mort de Sartre, en 1980.

Avec lui, elle a mis en pratique un certain nombre des principes qui fondent sa conception de la femme et du couple, puisqu’ils ne se sont jamais mariés, n’ont pas vécu ensemble et se sont autorisé des liaisons hors de leur couple, établissant parfois des relations triangulaires avec une tierce personne. Ce mode de vie très libre n’est pas dissocié, pour Simone de Beauvoir, de la réflexion qu’elle a menée, sa vie durant, sur la condition féminine, l’engagement et le rapport à l’autre.

Vers un engagement

Après avoir enseigné la philosophie, elle entre comme rédactrice à la revue les Temps modernes, créée par Sartre en 1945. Les horreurs de la Seconde Guerre mondiale ont transformé sa sympathie de gauche, teintée d’optimisme, en véritable engagement. Intellectuelle curieuse de tout, elle voyage beaucoup, visitant successivement les États-Unis (l’Amérique au jour le jour, 1948) et la Chine, plus tard Cuba et l’Union soviétique.

Le choix et la liberté

L’idée maîtresse qui conditionne toute l’œuvre de Simone de Beauvoir est celle de liberté – liberté pour la femme, mais aussi liberté de tout individu -, qui selon elle implique nécessairement la notion de responsabilité.

Son premier roman, l’Invitée (1943), d’inspiration autobiographique, décrit une relation triangulaire, sans tomber dans le psychologisme. C’est surtout à partir de la guerre qu’elle écrit de façon intensive, dans une écriture classique, des romans (le Sang des autres, 1945, Tous les hommes sont mortels, 1946), mais aussi des essais (Pyrrhus et Cinéas, 1944, Pour une morale de l’ambiguïté, 1947). Le Deuxième Sexe (1949) reste son ouvrage le plus connu, en France comme à l’étranger. Cet essai, qui a été longtemps la pierre de touche du féminisme, examine, dans une perspective historique, sociale et psychologique, l’aliénation culturelle des femmes.

En 1954, le prix Goncourt est décerné à son roman les Mandarins, qui traite des problèmes posés aux intellectuels par les événements de la Seconde Guerre mondiale et de la guerre froide. C’est la consécration. Par la suite, elle se concentre presque exclusivement à son autobiographie : Mémoires d’une jeune fille rangée (1958), où elle évoque sa jeunesse et la période de ses études, la Force de l’âge(1960), où elle expose ses expériences de femme et de professeur, et la Force des choses (1963), ouvrage sur sa maturité. Elle rédige aussi des textes où la dimension autobiographique prédomine, commeUne mort très douce (1964), sur la mort de sa mère, Tout compte fait (1972) et la Cérémonie des adieux (1981), que lui inspire la mort de Sartre.

Annonce

Bibliographie

Romans

  • L’Invitée (1943)
  • Le Sang des autres (1945)
  • Tous les hommes sont mortels (1946)
  • Les Mandarins(1954)
  • Les Belles Images(1966)
  • La Femme rompue (1968)
  • Quand prime le spirituel (1979)

Essais

  • Pyrrhus et Cinéas (1944)
  • Pour une morale de l’ambiguïté (1947)
  • L’Existentialisme et la Sagesse des nations (1948)
  • Le Deuxième Sexe (1949)
  • Privilèges (1955)
  • La Longue Marche (1957)
  • La Vieillesse (1970)
  • Faut-il brûler Sade ? (9172)

Mémoires

  • L’Amérique au jour le jour (1948)
  • Mémoires d’une jeune fille rangée (1958)
  • La Force de l’âge (1960)
  • La Force des choses (1963)
  • Une mort très douce (1964)
  • Tout compte fait (1972)La Cérémonie des adieux (1981)

Théâtre

  • Les Bouches inutiles (1945)
Citations choisies
  • Choisir la vie, c’est toujours choisir l’avenir. Sans cet élan qui nous porte en avant nous ne serions rien de plus qu’une moisissure à la surface de la terre.
  • La femme se détermine et se différencie par rapport à l’homme et non celui-ci par rapport à elle; elle est l’inessentiel en face de l’essentiel. Il est le sujet, il est l’Absolu: elle est l’Autre. (Le Deuxième Sexe)
  • Un enfant, c’est un insurgé. (Mémoires d’une jeune fille rangée)
  • Dans toutes les larmes s’attarde un espoir.
  • On ne peut rien écrire dans l’indifférence. (Les Mandarins)
  • Ils se contentent de tuer le temps en attendant que le temps les tue.
  • Un seul printemps dans l’année…, et dans la vie une seule jeunesse. (Mémoires d’une jeune fille rangée)
  • On ne naît pas femme, on le devient. (Le Deuxième Sexe)
Annonce

Autres citations de Simone de Beauvoir.

Articles connexes

Suggestion de livres

La VieillesseMémoires d'une jeune fille rangée
La force de l'âgeLe deuxième sexe, tome 1 : Les faits et les mythes

[➕ Autres choix…]

Annonce

À lire également...

EspaceFrancais.com

You cannot copy content of this page