Théophile Gautier

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Théophile Gautier

1811 – 1872

Jules Pierre Théophile Gautier, né à Tarbes le 30 août 18111 et mort à Neuilly-sur-Seine le 23 octobre 1872, est un poète, romancier et critique d’art français. Membre actif de l’école littéraire dite du Parnasse, il est notamment l’auteur d’Émaux et Camées, de Mademoiselle de Maupin, du Roman de la momie et du Capitaine Fracasse.

Son enfance et sa jeunesse

Théophile Gautier est né à Tarbes le 30 août 1811. À l’âge de trois ans, il quitte sa ville natale, où il n’est jamais retourné depuis, et vient à Paris faire ses études au collège Charlemagne. Il se livre à une étude approfondie de la langue française et commence à faire des vers dès sa jeunesse.

Au sortir du collège, Théophile Gautier, entraîné par un goût prononcé pour la peinture, entre dans l’atelier de Rioult. Il y fait de rapides progrès, et ceci explique ses parfaites connaissances artistiques et surtout picturales, qu’on ne saurait mettre en doute en lisant les comptes-rendus des Salons qu’il fait à chaque Exposition depuis plus de vingt-cinq ans.

En même temps qu’il étudiait la peinture, il prenait part au mouvement littéraire qui avait lieu quelques années avant la révolution de Juillet. Admirateur enthousiaste des œuvres de Victor Hugo, il devient l’un des plus fervents disciples du Romantisme, comme il en est devenu l’un des plus redoutables champions.

Ses débuts

Portrait de Théophile Gautier, d'après la photographie de M. Bertall, 1869.

Le 28 juillet 1830, il paraissait, de Théophile Gautier, un premier volume de Poésies, qui fixent peu après l’attention sur leur auteur. Cependant, on comprend aisément que les événements politiques du moment en aient arrêté tout le succès. Sa légende en vers d’Albertus, publiée deux ans après, ont plus de retentissement. C’est à ce moment que la France littéraire lui demande des articles sur les poètes du temps de Louis XIII, articles qui ont été plus tard réunis sous le titre des Grotesques. Il est, dès lors, un des principaux rédacteurs de ce journal.

Il travaille ensuite à la Charte de 1830, au Figaro, à la Chronique de Paris, par la suite, à l’Artiste. Avec Gérard de Nerval, il collabore au journal la Presse, dans lequel ces deux écrivains publient en commun des feuilletons signés des deux initiales G. G. On sait que, pendant plus de vingt ans, Théophile Gautier a fait, dans cette dernière feuille, les comptes-rendus des théâtres, en même temps qu’il donnait des articles d’art qui établissent aussitôt sa réputation d’habile critique. Il prête aussi le concours de son nom ou de sa plume à divers journaux, qui ont sollicité sa collaboration, entre autres, la Revue de Paris, la Revue des Deux-Mondes, le Musée des Familles, et d’autres publications périodiques de ce temps.

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Sa poésie

Le poème de la Comédie de la Mort, que Théophile Gautier publie en 1838, a fait grand bruit, car c’est incontestablement une de ses œuvres à laquelle il a imprimé ce cachet d’originalité qu’on admire dans toutes ses productions, aussi bien dans son théâtre et ses feuilletons que dans ses romans et ses nouvelles. Son autre recueil de morceaux poétiques, Émaux et Camées, n’est pas moins remarquable.

Ses romans

Les romans de Théophile Gautier sont nombreux, quoiqu’ils ne constituent pas, à beaucoup près, la majorité de son bagage littéraire. On y trouve cette facilité de style, ce brillant de coloris, cette richesse de tours et de mots et ce savoir philologique, qui n’excluent pas les aperçus philosophiques, et qui font de Théophile Gautier un des écrivains les plus originaux. Sans assigner de dates précises à la publication de chacun de ses romans, nous les citerons dans leur ordre d’apparition, ce sont : les Jeunes FranceMademoiselle de MaupinFortunioles Roués innocentsMilitonaJean et Jeannette,les deux ÉtoilesAvatarla Jellurale Roman de la Momie, deux volumes de Nouvelles, dont le dernier a pour titre : la Peau de Tigre, le Capitaine Fracasse, etc.

Tous ces ouvrages, détachés du labeur du journaliste, ne représentent que le quart des travaux de cet écrivain, qui a encore abordé le genre dramatique, mais qui n’a touché le théâtre qu’épisodiquement et quand on l’en a prié.

Le théâtre

Pour l’Odéon, il a donné : Ne Touchez pas à la Reine, ouvrage assez bien accueilli, et le Prologuede réouverture de ce théâtre en 1845.

À la Porte-Saint-Martin, il a fait représenter la Juive de Constantine, esquisse des mœurs mauresques assez bien tracée au point de vue de la vérité, mais qui n’a pas fait goûtée, et la pièce n’a eu aucun succès. Plusieurs vaudevilles, joués sur la scène des Variétés, ont eu un meilleur sort : le Voyage en Espagnele Tricorne enchanté, qui atteint sa quatre-vingtième représentation, puis un vaudevillePierrot posthume. Ce dernier, avec la Larme du Diable, comédie fantastique qui n’était pas destinée à la scène, font partie d’un volume qui porte le titre de Théâtre de poche.

Pour l’Opéra, il a écrit, à différentes époques, des ballets qui sont devenus célèbres : Gisellela PériPâqueretteGemmaSacountala. Le premier de ces ouvrages, dont la musique si charmante est du regrettable Adolphe Adam, a eu un énorme succès.

À la Porte-Saint-Martin, Théophile Gantier a encore donné Yanko, ballet qui a été également bien reçu par le public.

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Autres publications

D’autres écrits méritent également d’être mentionnés. Tels sont surtout les livres qu’il a publiés à la suite de ses voyages dans l’Europe méridionale, en Afrique et en Orient. Il a consigné, avec un style qui n’appartient qu’à lui, les résultats de ses observations artistiques et humoristiques dans : Tras los MontesCaprices et ZigzagsItaliaConstantinople, etc. Son nom se trouve encore avec ceux de Madame Émile de Girardin, Jules Sandeau et Méry, comme collaborateur du spirituel livre intitulé : la Croix de Berny, qui a paru dans la Presse, et dont les derniers feuilletons de la partie qu’il a faite sont datés du camp d’Aïn-el-Arba, en Algérie.

On doit encore à Théophile Gautier deux importants ouvrages critiques : les Beaux-Arts en Europe, et l’Art moderne, le premier, publié à la suite de l’Exposition universelle de Paris en 1855 ; l’Art dramatique depuis vingt-cinq ans, recueil formé d’extraits de ses feuilletons, depuis son entrée au journal la Presse jusqu’à sa sortie (1855) ; enfin, une très intéressante Vie d’Honoré de Balzac, etc.

Ses dernières années

Portrait de la famille Gautier : Théophile Gautier avec sa femme Ernesta Grisi et ses deux filles Estelle et Judith (tirage ancien de P.-A. Richebourg, 1857).

Depuis 1856, Théophile Gautier rédige, au Moniteur, la critique des théâtres, des romans et des voyages. À la même époque, il avait pris la rédaction en chef du journal l’Artiste, mais il l’a quittée en 1858.

Peu de mois après le retour des cendres de l’Empereur (1840), Théophile Gautier, ayant été nommé secrétaire de la commission chargée d’examiner les projets de tombeau présentés pour le monument de Napoléon Ier, il reçoit la croix de chevalier de la Légion d’honneur, à la suite du remarquable rapport dont il avait été chargé en cette circonstance. Il est officier de la Légion d’honneur depuis 1858.

Toujours en 1858, il s’installe, en bordure de Paris, dans une villa qui deviendra le point de ralliement de tous les artistes de son temps : les romanciers Gustave Flaubert et Alexandre Dumas fils, les poètes Hérédia et Théodore de Banville, le dessinateur Gustave Doré… Son Capitaine Fracasse, publié en feuilleton en 1863, est un succès public. Pourtant Théophile Gautier, dont l’érudition et le talent sont unanimement reconnus, voit, à plusieurs reprises, sa candidature repoussée à l’Académie française.

Le révolutionnaire littéraire s’est assagi, le « bon Théo », ainsi que l’ont surnommé ses amis à cause de sa générosité proverbiale, est devenu un notable de lettres. Avec la chute de l’Empire, en 1870, il perd la pension qui le faisait vivre. Sa compagne l’a quitté, ses filles se sont mariées.

C’est désormais un vieil homme malade, ayant du mal à se déplacer, et assisté de ses deux sœurs, mais toujours cigare aux lèvres que les jeunes poètes vont visiter. Il a entrepris une Histoire du Romantisme (qui restera inachevée) quand il s’éteint, le 23 octobre 1872 à Neuilly-sur-Seine, cinq ans après son ami et admirateur Charles Baudelaire, qui l’avait désigné comme le « parfait magicien ès lettres françaises ». Victor Hugo et Stéphane Mallarmé lui ont rendu hommage par deux poèmes dans Tombeau de Théophile Gautier (1873).

Dans l’édition de 1883, les Œuvres complètes de ce génie foisonnant pour qui l’art, c’était la vie, comprennent 34 volumes, et c’est en lisant les Grotesques, où Gautier réhabilitait des poètes de l’époque de Louis XIII, qu’Edmond Rostand aura l’idée de son Cyrano de Bergerac.

Bibliographie
  • Poésies (1830)
  • La Cafetière (nouvelle, 1833)
  • Les Jeunes-France (1833)
  • Mademoiselle de Maupin (1835-1836)
  • La Comédie de la mort (1838)
  • Les Grotesques  (1843)
  • Une Nuit de Cléopâtre (1845)
  • Le Roi Candaule (1847)
  • Émaux et Camées (1852)
  • Le Roman de la momie (1858)
  • Vie d’Honoré de Balzac (1859)
  • Le Capitaine Fracasse (1863)
  • Spirite (1866)
  • Histoire du Romantisme (posthume, 1874)
  • Mademoiselle Dafné (posthume, 1881)
Citations choisies
  • Le critique qui n’a rien produit est un lâche : c’est un abbé qui courtise la femme d’un laïc ; celui-ci ne peut lui rendre la pareille et se battre avec lui.
  • Certainement, Dieu est un très bon-enfant d’avoir donné le vin à l’homme. Si j’avais été Dieu, j’en aurais gardé la recette pour moi seul.
  • Ce qui est laid est utile, ce qui est beau est inutile.
  • L’esprit de l’homme n’a point de bornes en ses aberrations.
  • Dieu s’est réservé la distribution de deux ou trois petites choses sur lesquelles ne peut rien l’or des puissants de la terre : le génie, la beauté et le bonheur.
  • Des mots rayonnants, des mots de lumière, avec un rythme et une musique, voilà ce qu’est la poésie.
  • Rentre ! C’est le moment où la lune réveille.
    Le vampire blafard sur sa couche vermeille. (Poésies)
  • Ma belle amie est morte :
    Je pleurerai toujours ;
    Sous la tombe elle emporte
    Mon âme et mes amours. (La Chanson du Pêcheur)

Autres citations de Théophile Gautier.

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