Abbé Prévost

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Auteurs français

Abbé Prévost

1767 – 1830

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Biographie

Portrait d’Antoine-François Prévost par Georg Friedrich Schmidt, (1745)

L’abbé Antoine François Prévost d’Exiles, dit l’abbé Prévost, est né le 1er avril 1697 à Hesdin (France) et décédé le 25 novembre 1763 à Courteuil. Il est un romancier, historien, journaliste, traducteur et homme d’Église français. Il a écrit de nombreux romans de mœurs et d’aventures et notamment de l’Histoire du chevalier des Grieux et de Manon Lescaut.

Comme les héros de ses romans, Antoine François Prévost d’Exiles mène, dès sa jeunesse, une vie mouvementée. Envoyé chez les jésuites, contre sa volonté, pour suivre leur enseignement, il y fait son noviciat, mais s’échappe en 1712 pour s’engager dans l’armée. Il revient cependant à la Compagnie de Jésus en 1713. Son caractère irrésolu le fait hésiter ainsi entre l’Église et l’armée jusqu’en 1721, date à laquelle il prononce ses vœux à l’abbaye bénédictine de Jumièges.

C’est au cours de cette période de vie monacale qu’il écrit les Mémoires et aventures d’un homme de qualité qui s’est retiré du monde (1728-1731). Perpétuel indécis, il abandonne la carrière ecclésiastique qu’il avait embrassée et, obligé de s’exiler pour ne pas être poursuivi, il s’embarque pour l’Angleterre, et se convertit momentanément au protestantisme.

Contraint de fuir ce pays après s’être compromis avec la fille de son protecteur, il gagne la Hollande en 1730, où il rédige l’Histoire de M. Cleveland, fils naturel de Cromwell, écrite par lui-même, ou le Philosophe anglais (1731-1739). Il publie ensuite l’Histoire du chevalier des Grieux et de Manon Lescaut (1731), qui constituait le dernier tome des Mémoires et aventures d’un homme de qualité.

Mêlé une nouvelle fois à un scandale, il doit quitter la Hollande pour l’Angleterre, où il fonde une revue littéraire le Pour et le Contre, qui paraît à Paris pour la première fois en 1733. La même année, son livre Manon Lescaut, qui raconte l’histoire tragique d’un couple de jeunes amants, est saisi et condamné à être brûlé pour son caractère scandaleux.

Définitivement installé en France à partir de 1743, il fréquente les philosophes (il est notamment l’ami de Jean-Jacques Rousseau) et consacre le reste de sa vie à la littérature. Son œuvre romanesque est abondante (Le Doyen de Killerine, 1734 ; L’Histoire d’une Grecque moderne,1741), à laquelle il faut ajouter des contes, différents mémoires et des traductions (de l’Anglais Richardson notamment).

Il passe ses dernières années à Paris au no 12 de la rue Saint-Séverin9 et à Saint-Firmin, à côté de Chantilly, où il avait récemment acquis une « solitaire habitation ». Une légende tenace raconte que l’abbé aurait subi une crise d’apoplexie au retour d’une visite aux bénédictins de Saint-Nicolas-d’Acy, sur l’actuelle commune de Courteuil, qu’il aurait été transporté au presbytère à la suite de son accident, que le bailli de l’abbaye aurait fait quérir le chirurgien de l’abbaye pour ouvrir le corps afin qu’il puisse procéder au procès-verbal d’autopsie, et que Prévost n’était pas encore mort mais aurait expiré sous le scalpel du chirurgien. Jean Sgard a démontré que le dernier épisode de cette histoire a été inventé en 1782, presque 20 ans après sa mort, survenue le 25 novembre 1763. L’abbé Prévost est mort d’une rupture d’anévrisme. Il a bien été autopsié, mais était déjà définitivement mort.

À Courteuil, un calvaire mentionne sa mort. son décès est également attesté dans le registre paroissial de Courteuil, dans la vallée de la Nonette.

📽 15 citations choisies de l’abbé Prévost
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  • Il n’y a pas d’esprit sans justesse, d’enjouement sans décence. (Histoire du chevalier Grandisson, 1755)
  • La joie est souvent mère de quantité de folies. (Histoire du chevalier Grandisson, 1755)
  • L’amour ferme toutes les plaies et sait faire tout oublier. (Le Philosophe anglais ou Histoire de M. Cleveland, fils naturel de Cromwell, 1731-1739)
  • Dans une incertitude dont les lumières naturelles ne peuvent nous faire sortir, le seul parti raisonnable est de reconnaître les bornes de son esprit, et d’en demeurer au doute. (Le Philosophe anglais, 1731-1739)
  • Il y a des événements dont il ne faut jamais juger par les apparences. (Le Philosophe anglais, 1731-1739)
  • Une âme sage et vertueuse ne saurait être longtemps malheureuse. (Le Philosophe anglais, 1731-1739)
  • Seul la vertu rend un honnête homme heureux. (Le Philosophe anglais, 1731-1739)
  • Le cœur d’un malheureux est idolâtre de sa tristesse autant qu’un cœur heureux l’est de ses plaisirs. (Le Philosophe anglais, 1731-1739)
  • La plus douce consolation d’une grande douleur est d’avoir la liberté de se plaindre. (Le Philosophe anglais, 1731-1739)
  • La simple admiration est un sentiment tranquille et désintéressé. (Le Philosophe anglais, 1731-1739)
  • Il est aisé de flatter un cœur tendre par le retour des plus simples espérances. (Le Doyen de Killerine, 1735-1740)
  • Les douceurs attachées au devoir sont d’un tout autre prix que les transports déréglés des passions. (Le Doyen de Killerine, 1735-1740)
  • La médisance grossit tous les objets, surtout lorsqu’elle se joint à la vanité et à l’indiscrétion dans la bouche des jeunes gens. (Le Doyen de Killerine, 1735-1740)
  • Le cœur de père est le chef-d’œuvre de la nature. (Manon Lescaut, 1731)
  • Rien n’est plus capable d’inspirer du courage à une femme que l’intrépidité d’un homme qu’elle aime. (Manon Lescaut, 1731)
  • Un père est malheureux, lorsqu’après avoir aimé tendrement un fils, et n’avoir rien épargné pour en faire un honnête homme, il n’y trouve à la fin qu’un fripon qui le déshonore ! (Manon Lescaut, 1731)
  • Il faut savoir vivre sans être à charge à personne. (Manon Lescaut, 1731)
  • Le bon vin inspire de la gaieté aux hommes. (Manon Lescaut, 1731)
  • L’amour, c’est aimer sans intérêt, sans jalousie, et sans inconstance. (Mémoires et aventures d’un homme de qualité, 1728-1731)
  • L’amitié, entre deux personnes d’un sexe différent, tient presque toujours à l’amour. (Mémoires et aventures d’un homme de qualité, 1728-1731)
  • Il n’y a que la force du bon sens qui soit capable de nous retenir dans nos bornes. (Histoire de Marguerite d’Anjou, 1740)
  • L’intérêt ou la vengeance ne laissent point de repos. (Histoire de Marguerite d’Anjou, 1740)
  • L’amour est capable de tous les excès. (Dictionnaire portatif des mots français, 1750)

Autres citations de l’abbé Prévost.

Bibliographie
  • Les Aventures de Pomponius, chevalier romain (1724)
  • Mémoires et aventures d’un homme de qualité (1728-1731)
  • Histoire du chevalier des Grieux et de Manon Lescaut (le 6ème tome des Mémoires et aventures d’un homme de qualité), plus connu comme Manon Lescaut (1731, 1753)
  • Le Philosophe anglais ou Histoire de M. Cleveland, fils naturel de Cromwell (1731- 1739)
  • Le Doyen de Killerine (1735-1740)
  • Histoire d’une Grecque moderne (1740)
  • Histoire générale des voyages (au total 20 vol. : 15 vol. de 1746 à 1759, suivis de 5 vol. posthumes jusqu’en 17898)
  • Histoire de Marguerite d’Anjou (1740)
  • Mémoires pour servir à l’histoire de Malte (1741)
  • Campagnes philosophiques (1741)
  • Histoire de Guillaume le Conquérant, duc de Normandie et roi d’Angleterre, Prault fils (1742)
  • Manuel lexique ou dictionnaire portatif des mots François (1750)
  • Le Monde moral ou Mémoires pour servir à l’histoire du cœur humain (1760)

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