L’Atlantide

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L’Atlantide

Sommaire

Présentation
Origines du mythe
Une civilisation idéale
Postérité du mythe
Interprétations philosophiques et symboliques

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Présentation

‍‍‍L’Atlantide est l’une des légendes les plus fascinantes de l’histoire. Décrite pour la première fois par le philosophe grec Platon, elle aurait été une île prospère et puissante, située au-delà des colonnes d’Hercule (le détroit de Gibraltar). Dotée d’une technologie avancée, de palais somptueux et de vastes jardins, cette civilisation aurait sombré dans l’océan en un seul jour, victime de sa propre démesure.

Depuis l’Antiquité, chercheurs, rêveurs et écrivains explorent les mystères de l’Atlantide. Était-elle réelle ? Allégorie philosophique ? Ou simple mythe ? Si son existence reste incertaine, son aura, elle, traverse les siècles.

Atlantide : Représentation artistique de l'Atlantide — Une cité mythique, entre mer et mystère, surgissant des profondeurs de l'imaginaire platonicien.

⬆ Représentation artistique de l’Atlantide — Une cité mythique, entre mer et mystère, surgissant des profondeurs de l’imaginaire platonicien. Illustration imaginée et créée par l’IA.

Origines du mythe

Le mythe de l’Atlantide prend naissance dans deux célèbres dialogues de Platon, le Timée et le Critias ou l’Atlantide. Dans le récit du Timée, l’île est décrite au législateur et poète athénien Solon, à l’occasion d’un de ses voyages, par un prêtre égyptien du temple de Saïs. Celui-ci lui affirme qu’à une époque reculée, neuf mille ans plus tôt, existait une île d’une superficie supérieure à celle de l’Asie Mineure et de la Libye réunies, située à l’ouest des colonnes d’Hercule — nom désignant alors le détroit de Gibraltar. Le prêtre révèle en outre qu’une civilisation florissante s’y était développée et que cette nation avait colonisé tous les peuples méditerranéens à l’exception des Athéniens, venus à bout de leur désir d’hégémonie. Il achève son récit en précisant que l’île a disparu dans un gigantesque cataclysme.

Une civilisation idéale

Dans le Critias ou l’Atlantide, inachevé, Platon raconte plus en détail l’histoire de l’Atlantide. Il décrit cette nation comme une communauté à l’organisation politique harmonieuse et exemplaire. Selon le Critias, au moment du partage du monde, Athènes est donnée à Athéna, déesse de la Sagesse, tandis que l’Atlantide est attribuée à Poséidon, dieu de la Mer. Celui-ci s’éprend d’une jeune Atlante, Clito, et s’installe avec elle dans une forteresse érigée sur une montagne située au centre de l’île. La jeune femme lui donne dix enfants, dont l’aîné a pour nom Atlas. Ce dernier, après le partage par son père de l’île en dix royaumes destinés à chacun de ses enfants, règne à son tour sur le cœur du territoire. Il devient le suzerain de ses frères cadets, et marque l’histoire par sa bienveillance et son sens de l’équité. Ces qualités contribuent directement à faire de l’île l’un des lieux les plus prospères de la Terre.

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Selon le Critias, les rois de l’Atlantide et leurs descendants sont célèbres pour leurs talents de commerçants et de constructeurs, et s’illustrent notamment dans la réalisation de somptueux palais. L’île renferme également de multiples richesses minérales tels des gisements de cuivre, de fer et d’or, qui assurent, avec la fertilité exceptionnelle des sols, l’immense prospérité de ses habitants. Cependant, le désir de conquête guerrière qui s’empare des Atlantes annonce leur perte. Malgré plusieurs succès en Afrique et en Asie, ils se heurtent à l’opposition athénienne face à laquelle ils sont défaits. Le déclin de la civilisation de l’Atlantide s’affirme alors et peu de temps après, l’île est engloutie par les flots.

Postérité du mythe

Depuis les dialogues de Platon, la légende de l’Atlantide fascine l’imagination populaire et, au fil des siècles, nombreux sont les peuples qui ont voulu s’affirmer comme descendants de l’Atlantide. Les évocations du philosophe ont fait l’objet de nombreuses spéculations, relatives notamment à leur véracité. Bien que les éléments de l’histoire et de la description qu’il en fait soient très probablement fictifs, des recherches récentes menées par des océanographes laissent supposer que l’Atlantide pourrait avoir été une île grecque de la mer Égée. Cette île, connue sous le nom de Théra ou Santorin, a été victime d’une gigantesque éruption volcanique vers 1600 av. J.-C. D’autres théories ont successivement assimilé l’Atlantide à la Crète, aux îles Canaries, à la péninsule scandinave et au continent américain.

D’autres hypothèses placent l’Atlantide :

– aux Açores, archipel portugais situé dans l’Atlantique Nord,
– au sud de l’Espagne, dans la région de Doñana (proche de l’ancienne Tartessos),
– ou encore dans le désert du Sahara, où certaines formations géologiques comme la structure de Richat (Mauritanie) ont été interprétées comme d’éventuelles traces.

Ces théories s’appuient sur des indices géologiques, archéologiques ou géographiques, mais aucune n’a permis d’identifier avec certitude une localisation conforme au récit platonicien. La communauté scientifique reste donc prudente et divisée.

En 1627, le philosophe anglais Francis Bacon donne à son portrait de l’organisation politique d’un état idéal le titre de Nouvelle Atlantide. Le continent englouti, évoqué notamment dans Vingt mille lieux sous les mers de Jules Verne en 1870, inspire également un roman à Pierre Benoit (L’Atlantide, 1919) et un film à Georg Wilhem Pabst (L’Atlantide, 1932).

Au XXe et XXIe siècles, l’Atlantide devient un symbole récurrent :

– dans les films (le film d’animation Atlantide, l’empire perdu de Disney, 2001),
– dans les jeux vidéo (notamment Assassin’s Creed Odyssey ou Tomb Raider),
– dans la musique et les bandes dessinées (Aquaman, par exemple, s’inspire de la mythologie atlantéenne).

L’Atlantide y est souvent représentée comme une civilisation technologiquement avancée, dotée de pouvoirs oubliés. Ces représentations s’écartent du cadre platonicien, mais elles montrent combien le mythe reste vivant dans l’imaginaire collectif.

Interprétations philosophiques et symboliques

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Pour de nombreux chercheurs, l’Atlantide ne doit pas être comprise comme un lieu réel, mais comme une construction allégorique élaborée par Platon. Dans ses dialogues Timée et Critias, il oppose l’Atlantide à l’Athènes idéale, telle qu’il l’imaginait dans sa philosophie politique.

L’Atlantide y incarne la décadence morale, l’hybris (orgueil démesuré), et la corruption par la richesse. Sa destruction soudaine agit comme un avertissement contre les dérives des cités qui oublient la justice, la mesure et l’harmonie.

Cette lecture philosophique s’inscrit dans la pensée platonicienne du mythe fondateur, utilisé comme outil pédagogique pour illustrer des concepts politiques et éthiques. Ainsi, l’Atlantide peut être vue non comme un vestige perdu, mais comme un miroir tendu à toutes les sociétés.

Par ailleurs, certains courants modernes y voient une métaphore écologique, où la chute de l’Atlantide préfigure la disparition possible de civilisations humaines confrontées à leurs excès et à la perte de leur lien avec la nature.

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