« Caramel » dans la course à l’Oscar

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« Caramel » dans la course à l’Oscar

– article paru au journal Le Monde –

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L'affiche du film « Caramel ».

Le jour de l’arrivée de l’équipe de Caramel au Festival de Toronto, le mardi 11 septembre, on apprenait que le film représenterait le Liban pour l’Oscar du meilleur film étranger.

Le premier long métrage de Nadine Labaki poursuit sa course enchantée. Développé sous l’égide de la Cinéfondation du Festival de Cannes, présenté en mai à la Quinzaine des réalisateurs, cette coproduction franco-libanaise a déjà attiré 370 000 spectateurs en sept semaines d’exploitation dans les salles françaises.

Retenu pour la dernière soirée de gala à Toronto, Caramel profite de l’occasion pour se lancer sur le marché américain. Dès le 11 septembre, une première séance de travail réunit Howard Cohen dont la société, Roadside Attractions, distribuera le film aux États-Unis, Sam Nichols, la représentante de Momentum, qui sortira Caramel au Royaume-Uni, et Raphaël Berdugo, de Roissy Films. C’est lui qui a vendu le film dans le monde entier, après avoir participé à sa production. M. Cohen détaille au Français les arcanes du système de sélection des Oscars.

Les films étrangers sont choisis par un comité de membres de l’Academy of Motion Pictures Arts, tous volontaires, qui se divisent en groupes chargés chacun de visionner 15 des 60 films des différents pays.

Synopsis

Même si la guerre passée (le film a été tourné début 2006, avant l’intervention et les bombardements israéliens) est tenue à l’écart du récit — il n’y est même pas fait allusion —, le poids de ce qu’il est convenu d’appeler la tradition est omniprésent dans la vie des femmes, préjugés chrétiens ou préceptes de l’islam se rejoignent pour les maintenir dans la servitude. Tout le film est propulsé par cette contradiction entre la douceur des moments et la douleur de la vie, déclinée cinq fois en autant de destins de femmes. Layale, femme libre, de confession chrétienne, patronne de sa propre affaire, habite quand même chez ses parents et vit dans la soumission une liaison sans issue avec un homme marié ; son employée, Nisrine, musulmane, est fiancée à un garçon qu’elle aime, mais elle n’est plus vierge ; Rima, la shampouineuse ne peut vivre son homosexualité ; Jamale, cliente quinquagénaire, tente de relancer sa carrière d’actrice après son divorce ; Rose, la voisine couturière, a dix ans de plus et a passé sa vie à s’occuper d’une sœur aînée qu’une mystérieuse histoire d’amour a laissée folle.

Bande-annonce

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Réactions enthousiastes

 Sortir un film aux États-Unis coûte très cher, l’investissement de Roadside variera en fonction de la course aux Oscars. « L’an passé, Sony Classics a dépensé 5 millions de dollars pour La Vie des autres, se souvient Howard Cohen, et le film n’en a rapporté que onze ». Au maximum, Caramel sortira sur 300 copies.

Le lendemain, Nadine Labaki, la réalisatrice et interprète, et Anne-Dominique Toussaint, la productrice française, participent à une nouvelle réunion. Il est convenu que la cinéaste viendra passer une semaine aux États-Unis début janvier, à New York et Los Angeles, pour donner une nouvelle série d’interviews, après ceux qu’elle a accordés à Toronto.

 « L’avis critique du New York Times et du Los Angeles Times reste déterminant pour un film en langue étrangère (les dialogues de Caramel sont en arabe), explique Sophie Gluck, l’attachée de presse new-yorkais. Mais les sites Internet sont très influents ». Les attachés de presse américains et canadiens ont recueilli les réactions des journalistes à la sortie des projections de presse du festival : elles sont généralement enthousiastes. Déjà la cinéaste est sollicitée par des agents de Los Angeles qui l’assurent qu’elle pourrait tourner à Hollywood.

Article publié le 15 septembre 2007 dans Le Monde.

📚 À lire aussi 📚
Charbel Tayah : Interprétation sociocritique de l’espace dans Caramel.

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