#379
Cette tricherie salutaire, cette esquive, ce leurre magnifique, qui permet d'entendre la langue hors pouvoir, dans la splendeur d'une révolution permanente du langage, je l'appelle pour ma part: littérature. (Roland Barthes)
#1452
La langue n’est ni réactionnaire, ni progressiste. Elle est tout simplement fasciste, car le fascisme, ce n’est pas d’empêcher de dire, c’est d’obliger à dire. (Roland Barthes, COLLOQUE DE CERISY)
#1453
Le doux Roland Barthes nous a appris que la grammaire elle-même est fasciste. (Claude Roy)
#1734
La littérature ne permet pas de marcher, mais elle permet de respirer. (Roland Barthes, Qu'est-ce que la critique?)
#2283
...dans l'idéologie de notre temps, la référence obsessionnelle au "concret" [...] est toujours armée comme une machine de guerre contre le sens comme si, par une exclusion de droit, ce qui vit ne pouvait signifier -et réciproquement.
(Roland Barthes)
#4131
Ce que la photographie reproduit à l'infini n'a lieu qu'une fois. (Roland Barthes)
#4999
La politesse vaut mieux que la sincérité, car la politesse fait toujours confiance à l'intelligence d'autrui. (Roland Barthes)
#5007
La politesse est plus généreuse que la franchise, car elle signifie qu'on croit à l'intelligence de l'autre. (Roland Barthes)
#8144
Le langage est une peau : je frotte mon langage contre l'autre. (Roland Barthes, Fragments d'un discours amoureux, 1977)
#8145
L'amoureux qui n'oublie pas quelquefois meurt par excès, fatigue et tension de mémoire. (Roland Barthes, Fragments d'un discours amoureux, 1977)
#8146
Ce que cache mon langage, mon corps le dit. Mon corps est un enfant entêté, mon langage est un adulte très civilisé... (Roland Barthes, Fragments d'un discours amoureux, 1977)
#8147
Au dire de Freud, un peu de différence mène au racisme. Mais, beaucoup de différences en éloignent irrémédiablement. (Roland Barthes, Fragments d'un discours amoureux, 1977)
#8148
Le toucher est le plus démystificateur de tous les sens, à la différence de la vue, qui est le plus magique. (Roland Barthes, Mythologies, 1957)
#8149
L'automobile est un équivalent assez exact des cathédrales gothiques. (Roland Barthes, Mythologies, 1957)
#8150
Ce que le public réclame, c'est l'image de la passion, non la passion elle-même. (Roland Barthes, Mythologies, 1957)
#8151
La femme commence là où finit l'histoire. (Roland Barthes, Michelet par lui-même, 1954)
#8153
Toute l'histoire repose, en dernière instance, sur le corps humain. (Roland Barthes, Michelet par lui-même, 1954)
#8152
La jouissance passe par l'image : voilà la grande mutation. (Roland Barthes, La Chambre claire : note sur la photographie, 1980)
#8154
Le souvenir est le début de l'écriture et l'écriture est à son tour le commencement de la mort (si jeune qu'on l'entreprenne). (Roland Barthes, Le Degré zéro de l'écriture, 1953)
#8155
En littérature, tout est ainsi donné à comprendre, et pourtant, comme dans notre vie même, il n'y a pour finir rien à comprendre. (Roland Barthes, Le Degré zéro de l'écriture, 1953)
#8156
La Littérature est comme le phosphore: elle brille le plus au moment où elle tente de mourir. (Roland Barthes, Le Degré zéro de l'écriture, 1953)
#8157
C'est le rythme même de ce qu'on lit et de ce qu'on ne lit pas qui fait le plaisir des grands récits. (Roland Barthes, Le Plaisir du texte, 1973)
#8158
Ce que je goûte dans un récit, ce n'est donc pas directement son contenu ni même sa structure, mais plutôt les éraflures que j'impose à sa belle enveloppe. (Roland Barthes, Le Plaisir du texte, 1973)
#8159
Le livre fait le sens, le sens fait la vie. (Roland Barthes, Le Plaisir du texte, 1973)
#8160
J'écris parce que je ne veux pas des mots que je trouve, par soustraction. (Roland Barthes, Le Plaisir du texte, 1973)
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