Clément Marot

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Auteurs français

Clément Marot

1496 – 1544

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Clément Marot, né vers 1496 à Cahors et mort le 12 septembre 1544 à Turin, est un poète français. À la fois héritier des auteurs de la fin du XVe siècle et précurseur de la Pléiade, il est sans conteste le poète le plus important de la cour de François Ier.

Sa vie

Photo de Clément Marot.Clément Marot naquit à Cahors en 1496. Son père, grand poète rhétoriqueur, avait été le protégé d’Anne de Bretagne, femme de Louis XII. Page dès 1515, il se mêle à la joyeuse confrérie des Clercs de la Basoche, compose en 1515 le poème allégorique le Temple de Cupido et devient valet de chambre et secrétaire de Marguerite, duchesse d’Alençon, sœur du roi. Il rencontre chez elle des penseurs réformistes, compose épîtres, ballades et rondeaux. En 1516, il est emprisonné sur dénonciation d’avoir mangé « lard en carême » et transféré du Châtelet — qu’il décrira dans son Enfer de 1539 — à la prison plus libérale de l’évêque de Chartres, avant d’être relâché. Mais en 1527, il est arrêté à nouveau pour avoir aidé un prisonnier à échapper aux sergents et doit demander sa libération au roi dont il a l’appui et la faveur.

Pourtant, en 1531, compromis dans l’affaire des Placards, il doit s’enfuir à la cour de Marguerite de Navarre, puis de Renée de France à Ferrare. Gracié par le roi, il doit abjurer à Lyon (1536), rentré à Paris, traduit les Psaumes en vers français en 1537, et en publie 30 en 1541. Mais à nouveau inquiété, il doit quitter la France en 1542, et se réfugie en Suisse puis en Italie. Il meurt à Turin en 1544.

La diversité de son talent

Poète savant, sans prétendre à l’érudition, comme les poètes de la Pléiade, Marot connaît bien l’antiquité latine. Son Enfer est un catalogue mythologique plein de réminiscences virgiliennes. Mais il n’oublie ni le Roman de la Rose qu’il adapte dans son Temple de Cupido ni Villon, qu’il édite en 1533.

Poète de l’amour, comme tous ceux de son siècle, homme du monde à l’exquise courtoisie qui exprime avec l’emphase nécessaire la beauté de la grande amie, de la belle dame, et la ferveur d’un sentiment presque toujours idéal et platonique, il chante ainsi le Partement d’Anne.

Mais il fut aussi un écrivain religieux très sincère qui renonça à la carrière confortable et brillante de poète de cour, de flatteur aimable et choyé du roi, pour rejoindre les indisciplines et les réformés en un exil volontaire et définitif. C’est avec une parfaite humilité qu’il s’est consacre à la traduction des Psaumes, composant ainsi des chants populaires que les protestants adoptèrent dans leurs églises dès 1542.

En fait, Marot est avant tout un poète de circonstance : c’est là sa véritable originalité, et l’explication de la variété de sujets et de tons dans sa poésie.

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Il n’a jamais été si personnel, si original, si indépendant, que dans les innombrables poèmes écrits sous la pression des événements, dans une intention bien définie : être délivré de prison, obtenir une faveur, de l’argent, un cheval… Il a créé et porté à sa perfection le genre de l’épître familière, comme Ronsard a illustré l’odedu Bellay le sonnet et, au siècle suivant, La Fontaine la fable. Chaque épître à son unité propre, sa composition, ses images, son style.

Cette Épître au Roi pour Marot malade à Paris fut écrite lorsque Marot, en avril 1531, était atteint de la peste. Son valet de chambre venait de lui voler l’argent donné par le roi. Jamais il ne s’est montré conteur plus vif, inattendu, plaisant, que dans le récit de ses mésaventures. Jamais personne n’a si bien su voiler, sous le rire et la fantaisie, une mélancolie profonde. Jamais aussi on n’a mêlé à l’expression d’une telle mélancolie le badinage subtil qui amène adroitement une prosaïque demande d’argent.

Citations choisies
  • Adieu amours, adieu gentil corsage,
    Adieu ce teint, adieu ces friands yeux.
    Je n’ai pas eu de vous grand avantage.
    Un moins aimant aura peut-être mieux.
  • D’être content sans vouloir davantage,
    C’est un trésor qu’on ne peut estimer.
  • Amour, tu as été mon maître,
    Je t’ai servi sur tous les dieux
    Ô si je pouvais deux fois naître,
    Comme je te servirais mieux! (Épigrammes)
  • Adieu la Cour, adieu les dames,
    Adieu les filles et les femmes,
    Adieu vous dis pour quelques temps,
    Adieu vos plaisants passetemps ;
    Adieu le bal, adieu la danse,
    Adieu mesure, adieu cadence,
    Tambourins, hautbois et violons,|
    Puisqu’à la guerre nous allons. (Épîtres)
  • Coeur sans amour toujours loyer demande. (Le Baladin)
  • Mon beau printemps et mon été
    Ont fait le saut par la fenêtre.
    Amour, tu as été mon maître:
    Je t’ai servi sur tous les dieux.
    O si je pouvais deux fois naître,
    Comme je te servirais mieux! (Épigrammes – CCXIII, de soi-même)
  • Des sages Dieu la sagesse réprouve,
    Et des petits l’humilité approuve,
    Auxquels il a ses secrets révélés,
    Qu’il a cachés aux sages, et célés. (Sermon du bon pasteur et du mauvais)
  • Sais-tu pas bien qu’en coeur de noble dame
    Loger ne peut ingratitude infâme ? (Élégie – I)
  • Sur le printemps de ma jeunesse folle,
    Je ressemblais l’arondelle qui vole
    Puis çà, puis là : l’âge me conduisait,
    Sans peur ni soin, où le coeur me disait. (Églogue au roi sous les noms de Pan et Robin)
  • Un homme ne peut bien écrire,
    S’il n’est quelque peu bon lisart. (Épîtres – Du coq à l’âne)

 Autres citations de Clément Marot.

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