Emploi de quelques conjonctions

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Emploi de quelques conjonctions

Sa phrase pleine, claire, longue pourtant et perpétuellement enchaînée de l’une à l’autre par des conjonctions, n’avait pas encore tout à fait secoué le joug du latinisme.

(Charles-Augustin Sainte-BeuvePort-Royal, 1842)

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Qu’est-ce qu’une conjonction ?

La conjonction est un mot invariable du discours qui sert à relier :

  • deux mots ou groupes de mots : Cette mince et pâle et fine Juliette. (Anatole France) ;
  • deux ou plusieurs propositions : Plus je le fréquente et plus je l’apprécie.

Les conjonctions se divisent en deux grands groupes : les conjonctions de coordination et les conjonctions de subordination.

→ À lire : Les conjonctions de coordination et de subordination.
→ Exercice à trous : Les conjonctions de coordination.

À cause que

Cette locution conjonctive se trouve dans le Dictionnaire de l’Académie, mais elle a vieilli, et l’on dit beaucoup mieux parce que.

Devant que, durant que
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Devant que et durant que ne sont plus usités. On dit avant que et pendant que.

Et, ni

Les conjonctions et et ni servent à lier entre elles les propositions ou les parties semblables d’une proposition.

Et

● La conjonction et sert à lier deux propositions, soit affirmatives, soit négatives.

Exemples :

  • Deux propositions affirmatives : Il est venu et il est parti.
  • Deux propositions négatives : Il n’est pas venu et il ne viendra pas.
  • Deux propositions dont la première est affirmative et la seconde négative : Il mange et ne boit pas. – Je m’agite beaucoup et je ne réussis à rien.
  • Deux propositions dont la première est négative et la seconde affirmative : Il n’a pas voulu s’asseoir et il est reparti fort mécontent. – Je ne vous écoute pas et je vous prie de vous taire.

● Et unit les parties semblables d’une proposition affirmative : Pierre et Paul sont obéissants. – Dieu est juste et bon.

● Quand deux propositions commencent chacune par plus, mieux, moins, l’usage le plus général est de ne point les lier par la conjonction et.
Exemple : Plus les devoirs sont étendus, plus il faut faire d’efforts pour les remplir (Mably), et non pas et plus il faut faire d’efforts, etc.
L’Académie dit même : Plus vous le presserez, moins il en fera. – Moins vous en direz, plus il en fera.

⚠ Exception
Il est indispensable pour la clarté de la phrase, d’employer la conjonction et lorsqu’il y a trois propositions commençant par plus, mieux ou moins.
Exemple : Plus je lis La Fontaine, plus je l’admire, et plus je le crois inimitable. (Marmontel)

Ni

● La conjonction ni joint :

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  1. Deux propositions subordonnées l’une et l’autre à la même proposition négative : Je ne crois pas qu’il vienne, ni même qu’il pense à venir. (Académie).
  2. Deux propositions coordonnées négatives, lorsque la seconde est elliptique : Il ne boit ni ne mange. (Académie)
    Le lion n’est pas fait pour tracer les sillons,
    Ni l’aigle pour voler dans les humbles vallons. (Jean-Baptiste Rousseau)

Ni se place entre les parties semblables d’une proposition négative.
Exemples : Le soleil ni la mort ne se peuvent regarder fixement. (La Rochefoucauld). – Il n’est ni bon ni mauvais. (Académie) – Vous ne devez ni le lire, ni l’écrire. (Académie)

⚠ Remarque
Il est mieux de dire, en répétant la conjonction ni : Il ne faut être ni avare ni prodigue, que : Il ne faut pas être avare ni prodigue.

● La conjonction ni ne doit jamais précéder la préposition sans. Ainsi ne dites pas : Sans peine ni sans travail ; dites : Sans peine ni travail, ou sans peine et sans travail.

Comme

Quand il y a comparaison, il ne faut pas se servir de la conjonction comme, à la place de la conjonction que.
Ne dites pas : Je suis aussi fort comme lui ; dites : Je suis aussi fort que lui.

⚠ Remarque
La conjonction comme s’emploie quelquefois adverbialement dans le sens de comment, de quelle manière.
Exemples : Voici comme l’affaire se passa. (Académie) – Comme vous voilà fait ! (Académie) – Et il faut dire : Comment vous portez-vous ? et non pas : Comme vous portez-vous ?

Ou

On évite également de joindre par ou deux parties semblables d’une proposition, lorsque l’une de ces parties exige la négative et que l’autre ne l’exige pas. Ainsi, au lieu de dire : Des pays qui ont été ou point ou mal décrits ; On y trouve peu ou point d’eau douce ; on dit, en répétant le verbe ou l’auxiliaire : On n’y trouve point d’eau douce ou du moins on y en trouve peu ; Des pays qui n’ont point été décrits ou qui l’ont été fort mal.

Parce que, par ce que

● Parce que, deux mots, est une locution conjonctive qui signifie par la raison que.
Exemple : On ne le croit pas parce qu’il dit souvent des mensonges.

● Par ce que, en trois mots (par, préposition, ce et que, pronoms), est une locution qui signifie par la chose que, d’après la chose ou les choses que. Exemples : Par ce que je sais déjà de lui, je me méfie de ses intentions.

Quoique, quoi que

Quoique, en un seul mot, est une conjonction signifiant bien que.
Exemple : Quoique pauvre, il est honnête.

Quoi que, en deux mots, qui sont deux pronoms, signifie quelle que soit la chose que.
Exemple : Quoi que vous disiez ; c’est-à-dire, quelle que soit la chose que vous disiez.

⚠ Remarque
Malgré que ne se dit plus.
Au lieu de dire : Malgré qu’il soit fort, dites : Quoiqu’il soit fort.

Que

L’emploi de cette conjonction est très fréquent dans la langue française. Nous n’examinerons ici que deux cas particuliers. L’usage apprend parfaitement tous les autres.

La conjonction que s’emploie :

  • Pour éviter la répétition des conjonctions comme, quand, si, etc.
    Exemples : Comme il était tard, et qu’on craignait la chute du jour. (Académie) – Quand on est jeune et qu’on se porte bien. (Académie) – Si vous le rencontrez et qu’il vous demande. (Académie)
  • Dans un grand nombre de gallicismes où que s’explique par des locutions équivalentes.
    → À lire : Les gallicismes.

Exemples :

  • Je n’irai point là que tout ne soit prêt (Académie) ; équivaut à : à moins que tout ne soit prêt.
  • Approchez, que je vous parle (Académie) ; équivaut à : afin que, etc.
  • Retirez-vous qu’il ne vous maltraite (Académie) ; équivaut à : de peur qu’il, etc.
  • À peine était-il sorti que la maison s’écroula (Académie) ; équivaut à : lorsque, etc.
  • Que s’il m’allègue cette raison (Académie) ; équivaut à : je dis que s’il m’allègue, etc.

Les mots invariables

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