Étienne Jodelle

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Auteurs français

Étienne Jodelle

1532 – 1573

Sommaire

Notice biographique
Œuvre et postérité

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Notice biographique

Gravure d'Étienne Jodelle par Léonard Gaultier, 1622. Étienne Jodelle, né en 1532 et mort en juillet de 1573 à Paris, est poète et dramaturge français, membre de la Pléiade, qui est considéré par Pierre Ronsard comme le créateur du théâtre humaniste. Après des études au collège de Boncourt, il commence très tôt à écrire, et, à vingt ans, fait représenter devant le roi Henri II, puis devant le collège de Boncourt et ses collègues de la Pléiade, les deux pièces qui font toute sa renommée : Cléopâtre captive et Eugène (1553).

Sa tragédie Cléopâtre connaît un véritable triomphe et lance le mouvement de redécouverte de la tragédie antique, respectant la règle des trois unités. Jodelle est d’ailleurs le premier à utiliser l’alexandrin dans la tragédie. Dans sa lignée se situent des auteurs tels que Robert Garnier et, au XVIIe siècle, Pierre Corneille. Ses pièces sont loin d’atteindre la perfection dans cette voie toute nouvelle, et il a eu peine à se démarquer de ses illustres modèles.

Eugène est une comédie bourgeoise, la première « comédie humaniste », la seule aussi conservée de son auteur. Dans son prologue, ce dernier rejette la tradition médiévale des mystères, préconisant le renouvellement du théâtre et la restauration du genre comique. L’imitation des Anciens est, comme pour ses compagnons de la Pléiade, un des moyens de ce renouveau, bien que Jodelle ne manquât pas de préciser qu’il convenait de dépasser la simple imitation pour répondre à des préoccupations plus contemporaines. Salué comme l’initiateur du théâtre humaniste, il n’a eu cependant pas le succès escompté, et s’il fait un moment figure de rival de Ronsard, il est rapidement supplanté, et son œuvre n’est publiée qu’un an après sa mort, souvent par des éditeurs peu scrupuleux de la respecter.

Les premiers succès, spectaculaires, sont suivis d’échecs cuisants. En 1558, un spectacle à l’Hôtel de Ville, auquel il avait consacré beaucoup de temps et d’argent, tourne à la catastrophe et ruine sa jeune carrière. Ce passage d’un extrême à l’autre se retrouve aussi dans la pensée religieuse de cet auteur, qui, proche des milieux réformés pendant un temps, les attaque violemment dans la dernière partie de sa vie. Jodelle laisse par ailleurs des poèmes, parfois inachevés, qui traduisent le modernisme de son inspiration, redécouvert aujourd’hui. Cette originalité, qui s’exprimait au travers d’une esthétique déjà baroque, déroute ses contemporains, et le tient éloigné du devant de la scène pendant longtemps.

Œuvre et postérité

Ses ouvrages exercent une forte influence sur le développement ultérieur de divers genres de dramaturgie et qui perdure longtemps après lui.

L’Eugène (1553)
Cléopâtre captive (1553)
Didon se sacrifiant (vers 1555) qui reprend la matière et un certain nombre de vers de L’Énéide de Virgile (IV)
Poésies politiques (1572)
Les Amours et autres poésies

Éditions modernes

Diidon se sacrifiant, texte édité et présenté par Mariangela Miotti, La tragédie à l’époque d’Henri II et de Charles IX (1573-1575), 1re série, vol. 5, Florence-Paris, Olschki-P.U.F., 1993, p. 359-430
Didon se sacrifiant, édité par J.-C. Ternaux, Paris, Champion, 2002
Œuvres complètes, éditées par E. Balmas, Paris, Gallimard, 1968
L’Amour obscur, poèmes choisis et présentés par Robert Melançon, Paris, Orphée/La Différence, 1991

Hommages

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Pathelin, Cléopâtre, Arlequin. Le théâtre dans la France de la Renaissance au Château d’Écouen, exposition en collaboration de la Bibliothèque nationale de France et le Musée national de la Renaissance, 22 novembre de 2018.
L’astéroïde (317917) Jodelle a été nommé en son honneur.

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