Georges Feydeau

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Auteurs français

Georges Feydeau

1862 – 1921

Présentation

Georges Feydeau, né le 8 décembre 1862 à Paris et mort le 5 juin 1921 à Rueil-Malmaison, est un auteur dramatique français qui a excellé dans l’art renouvelé du vaudeville. Il est également peintre et collectionneur d’art. Il consacre sa vie au théâtre. Les personnages de ses pièces se télescopent dans des situations cocasses. C’est le règne du vaudeville, le monde d’avant 1914. Le public adorait aller rire à La Dame de chez Maxim (1899), La Puce à l’oreille (1907), Occupe-toi d’Amélie (1908), qui n’ont pas pris une ride.

→ À lire : Le vaudeville.

Georges Feydeau par Carolus-Duran (palais des beaux-arts de Lille).Un goût précoce pour le théâtre

Né à Paris, issu d’un milieu artistique, Georges Feydeau est voué dès l’enfance à une carrière théâtrale. Son père, Ernest Feydeau (1821-1873), descendant d’une vieille famille noble, ami de Gustave Flaubert et de Théophile Gautier, est un écrivain célèbre. Georges Feydeau qui entreprend d’écrire des pièces dès l’âge de sept ans, abandonne tôt ses études pour se consacrer au théâtre ; d’abord comme acteur (il excelle dans les personnages du théâtre classique), puis comme auteur de monologues, qu’il récite dans des représentations privées ou qu’interprètent des acteurs célèbres, comme régisseur (au théâtre la Renaissance entre 1884 et 1886), et comme critique dramatique. En 1882, il fait représenter sa première pièce, Par la fenêtre, au casino de Rosendaël. Ses pièces suivantes, excepté Tailleur pour dame (1886), n’obtiennent aucun succès, au point qu’il envisage de renoncer à l’écriture.

La gloire et le renouveau

Mais en 1892, le triomphe coup sur coup de trois de ses pièces, Monsieur chasse !, Champignol malgré lui et Le Système Ribadier, relance sa carrière d’auteur dramatique. Ses vaudevilles en trois actes, parmi lesquels Un fil à la patte (1894), Le Dindon (1896), La Dame de chez Maxim (1899, plus de mille représentations), La main passe (1904), La Puce à l’oreille (1907) et Occupe-toi d’Amélie (1908), sont traduits et joués à l’époque dans toute l’Europe.

Rompant avec une forme d’écriture bien rodée, il opte ensuite pour la farce en un acte, avec Feu la mère de Madame (1908), inspirée sans doute de son expérience conjugale douloureuse (il se sépare de son épouse Marianne Carolus-Duran l’année suivante), tout comme On purge Bébé (1910), Mais n’te promène donc pas toute nue ! (1911), Léonie est en avance (1911) et Hortense a dit : « J’ m’en fous ! ». En 1919, atteint de troubles psychiques dus à la syphilis, il est admis dans une maison de santé de Rueil, où il meurt deux ans plus tard ; une foule immense assiste à ses funérailles.

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Un seigneur des boulevards

Feydeau renouvelle le genre du vaudeville, qui, sans lui, aurait peut-être disparu. Il reconnaît s’être inspiré d’Eugène Labiche pour les personnages, de Meilhac et Halévy pour les dialogues et d’Alfred Hennequin pour la construction des intrigues. Homme de théâtre complet, il met lui-même en scène ses pièces avec un grand souci de précision, surveillant les représentations en province, repérant lui-même les acteurs de talent comme Madame Armande Cassive, son interprète préférée (la Môme Crevette de La Dame de chez Maxim), ou Raimu. Ses immenses succès lui procurent une fortune considérable, vite dilapidée en raison des fastes de son train de vie mondain et de sa passion pour le jeu.

Un comique infernal

Ses premières pièces en trois actes, comiques et légères, laissent progressivement place à des farces en un acte, toujours désopilantes mais de plus en plus cruelles, se transformant à leur tour en de véritables satires de l’enfer conjugal et des pesanteurs bourgeoises. Analyste ironique de l’univers petit-bourgeois, Georges Feydeau met en scène toute une typologie de personnages (nouveaux riches, cocottes repenties, épouses encanaillées) empêtrés dans leurs vices (la couardise, la cupidité, la suffisance). Souvent fondées sur un quiproquo initial, ses pièces fourmillent de péripéties burlesques et de rebondissements imprévus. Les personnages, pris dans la logique de leur destin, sont emportés dans un tourbillon qui ne leur laisse aucun repos. Feydeau lui-même considérait ses comédies comme « des tragédies à l’envers ».

L’« amuseur » passé à la postérité

Considéré en son temps comme un « amuseur », Georges Feydeau jouit alors d’une grande popularité. Entre les deux guerres, ses pièces sont toujours jouées et donnent lieu à nombreuses adaptations cinématographiques. Avec l’inscription au répertoire de la Comédie-Française de Feu la mère de Madame, en 1941, puis la reprise par la Compagnie Renaud-Barrault d’Occupe-toi d’Amélie en 1948, Feydeau entre définitivement dans l’histoire du théâtre. Nombre de ses pièces, comme Le Dindon ou La Dame de chez Maxim, sont aujourd’hui considérées comme des classiques. Il est l’un des auteurs français les plus joués dans le monde.

 [📽 Vidéos] 15 citations choisies de Georges Feydeau
  • L’argent ne fait pas le bonheur. C’est même à se demander pourquoi les riches y tiennent tant.
  • On peut changer d’affection ! Le cœur ça se déplace.
  • Le mariage est comme une partie de baccarat : tant que vous avez de la veine, vous gardez la main.
  • Le mariage, c’est l’art pour deux personnes de vivre ensemble aussi heureuses qu’elles auraient vécu chacune de leur côté.
  • La jeune génération est très inférieure à la nôtre… Tout de même, si je pouvais en faire partie.
  • Ma seule gymnastique, c’est d’aller aux enterrements de mes amis qui faisaient de la gymnastique pour rester en bonne santé.
  • Quel dommage qu’on ne puisse pas avoir un amant sans tromper son mari.
  • La mère fait des ménages, la fille les défait.
  • C’est toujours au moment de se lever qu’on a le plus envie de dormir. Donc l’homme devrait attendre qu’il se lève pour se coucher.
  • Si tu veux l’oubli, ne cherche pas à oublier.
  • Sache toujours ce que tu dis et dis rarement ce que tu fais.
  • Quand une femme parle, c’est pour ne rien dire. Donc, quand elle ne dit rien, c’est qu’elle parle.
  • Les livres sont des amis parfaits. Mais il y a une chose qu’ils ne peuvent souffrir, c’est d’être prêtés. Ils sont alors si vexés qu’ils ne reviennent jamais.
  • Les joies de la famille sont si délicates qu’il faut être seul pour bien les apprécier.
  • Le rhume de cerveau ne s’attrape que dans la plus profonde intimité.
  • La vie est courte mais je m’ennuie tout de même.
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Œuvres
  • 1873 : Églantine d’Amboise
  • 1882 : Par la fenêtre
  • 1883 : Amour et Piano ; Gibier de potence
  • 1886 : Fiancés en herbe ; Tailleur pour dames
  • 1887 : La Lycéenne
  • 1888 : Un bain de ménage ; Chat en poche ; Les Fiancés de Loches
  • 1889 : L’Affaire Édouard
  • 1890 : C’est une femme du monde ; Le Mariage de Barillon
  • 1892 : Monsieur chasse ! ; Champignol malgré lui ; Le Système Ribadier
  • 1894 : Un fil à la patte ; Notre futur ; Le Ruban ; L’Hôtel du libre échange
  • 1896 : Le Dindon ; Les Pavés de l’ours
  • 1897 : Séance de nuit ; Dormez, je le veux !
  • 1899 : La Dame de chez Maxim
  • 1902 : La Duchesse des Folies-Bergère
  • 1902 : Le Billet de Joséphine
  • 1904 : La main passe
  • 1905 : L’Âge d’or
  • 1906 : Le Bourgeon
  • 1907 : La Puce à l’oreille
  • 1908 : Occupe-toi d’Amélie ; Feu la mère de Madame
  • 1909 : Le Circuit
  • 1910 : On purge bébé
  • 1911 : Mais n’te promène donc pas toute nue ! ; Léonie est en avance ou le Mal joli ; Cent millions qui tombent (inachevée)
  • 1913 : On va faire la cocotte (inachevée)
  • 1914 : Je ne trompe pas mon mari !
  • 1916 : Hortense a dit : « Je m’en fous ! », création au théâtre de la Renaissance avec notamment Raimu

Monologues

  • La Petite Révoltée (1880)
  • J’ai mal aux dents (1882)
  • Le Potache (1882)
  • Trop vieux (1882)
  • Un monsieur qui n’aime pas les monologues (1882)
  • Un coup de tête (1882)
  • Aux antipodes (1883)
  • Patte en l’air (1883)
  • Le Petit Ménage (1883)
  • Le Billet de mille (1884)
  • Les Célèbres (1884)
  • Le Volontaire (1884)
  • Le Colis (1885)
  • Les Réformes (1885)
  • L’Homme économe (1886)
  • L’Homme intègre (1886)
  • Les Enfants (1887)
  • Tout à Brown-Séquard ! (1890)
  • Le Juré (1898)
  • Un monsieur qui est condamné à mort (1899)
  • Complainte du pauv’ propriétaire (1916)

Articles connexes

Suggestion de livres


La Puce à l’oreille

Hortense a dit « Je m’en fous ! »

Tailleur pour dames

La Dame de chez Maxim

Chat en poche

Coffret Feydeau 2 DVD

Théâtre de Georges Feydeau

Je ne trompe pas mon mari
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