Georges Perec : W ou le Souvenir d’enfance (1975)

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Georges Perec

W ou le Souvenir d’enfance (1975)

Sommaire

Présentation
L’autobiographie renouvelée
[📽 Vidéo] 18 citations choisies de Georges Perec

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👤 Georges Perec, né le 7 mars 1936 à Paris 19e et mort le 3 mars 1982 à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), est un écrivain français, membre de l’OuLiPo, qui s’est livré à une observation minutieuse et critique de la société et à une vaste exploration des ressources du langage. [Lire la suite de sa biographie]

Présentation

W ou le Souvenir d’enfance est un roman autobiographique écrit par Georges Perec et publié en 1975. Ce livre remarquable fait partie intégrante de l’Ouvroir de littérature potentielle (Oulipo), dont Perec était membre.

L’œuvre se distingue par sa structure complexe et novatrice, combinant différents genres littéraires, notamment le roman, l’autobiographie, l’enquête et la méditation philosophique. Le récit s’articule autour de la figure du père de l’auteur, mort pendant la Seconde Guerre mondiale, et explore les souvenirs fragmentaires de l’enfance de Perec.

Le titre W ou le Souvenir d’enfance fait référence à une absence : le père, dont le prénom commence par la lettre W, reste mystérieux et énigmatique tout au long du récit. Le livre est construit comme une série de vignettes, de réflexions et d’observations sur le passé, entrecoupées de recherches documentaires et d’éléments autobiographiques.

Perec utilise des techniques narratives innovantes pour exprimer le poids du souvenir et la quête de l’identité. Il explore également des thèmes tels que la mémoire, la famille, la guerre et la perte, offrant une réflexion profonde et émouvante sur la condition humaine.

W ou le Souvenir d’enfance est un livre fascinant et profondément personnel qui montre la maîtrise de Perec en tant qu’écrivain et son engagement envers l’expérimentation littéraire. Il reste l’une de ses œuvres les plus acclamées et constitue une contribution importante à la littérature française contemporaine.

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→ À lire aussi de Georges Perec : Les Choses (1965). – La Disparition (1969). – La Vie mode d’emploi (1978).
→ À lire également : L’autobiographie. – Analyser une autobiographie.

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L’autobiographie renouvelée

L’eux récits s’intercalent, chapitre après chapitre. Dans le premier, autobiographique, Perec fait d’abord l’inventaire de ses souvenirs d’enfance fragmentaires, lacunaires, jusqu’à sa séparation définitive, en 1942, d’avec sa mère, qui mourra en déportation ; puis il collecte les souvenirs épars de sa vie d’orphelin juif à Villard-de-Lans, après cet arrachement qui le laisse sans repère. Dans le second récit, imaginaire, il met d’abord en scène un déserteur obligé de se cacher, qui a changé d’identité et se retrouve chargé de retrouver l’enfant dont il a emprunté le nom, disparu lors d’un naufrage. Puis il décrit dans ses moindres rouages une société nommée W, fondée sur le culte du sport et régie par des lois inhumaines et capricieuses, située dans la région où le naufrage a eu lieu.

Perec renouvelle le genre autobiographique. D’une écriture blanche, privée d’émotion, il tente de restituer, à partir de photos, de récits familiaux et de sa propre mémoire, une histoire d’enfance marquée par la rupture et l’absence. Inventé par Perec à l’âge de treize ans, l’univers immuable et quasi concentrationnaire de W, peuplé d’athlètes sans nom luttant pour survivre, y fait écho. L’écriture tisse entre les deux textes des liens qui font sens, autour des points de suspension centraux qui brisent en deux chacun des récits : seule une esthétique du fragment pouvait rendre compte de cette histoire fragmentaire. Même si l’écriture ne peut restituer le souvenir perdu, que Perec brouille encore en falsifiant en partie les faits, elle est témoin de son absence et, par là même, dit Perec, « affirmation de ma vie ».

→ À lire : L’autobiographie. – Analyser une autobiographie.