La langue parlée et la langue écrite

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La langue parlée et la langue écrite

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Présentation

Toute langue vivante se parle et s’écrit. Il existe donc deux formes d’expression différentes : la langue parlée et la langue écrite. Elles se différencient par le vocabulaire et les règles de grammaire employés. Il importe de ne pas les mélanger, car elles correspondent à des situations de communication différentes.

→ À lire : Le système énonciatif. – Le vocabulaire de la communication.

La langue parlée

La langue parlée est, en général, celle que nous utilisons quotidiennement, dans nos relations avec les personnes qui nous entourent et qui nous sont proches. C’est une forme d’expression qui traduit directement les émotions et les sentiments. C’est une langue spontanée, qui peut, en outre, s’aider du ton de la voix, des gestes, des expressions du visage, et des onomatopées (mots dont le son imite un bruit).

Elle comporte un certain nombre de marques lexicales (de vocabulaire) et syntaxiques (de grammaire) qui lui sont propres.

Les marques lexicales (de vocabulaire)

● Certaines syllabes s’effacent à la prononciation, et certains mots sont abrégés. On n’en dit que le début.
Exemples : J’sais pas moi. – C’t’aprèm, on ira au ciné. – Y’a pas moyen d’êt’ tranquille. – Y’a des fruits dans le frigo.

● Le pronom sujet nous disparaît au profit de on.
Exemple : On a eu français en dernière heure.

● Les mots employés sont très courants, voire familiers.
Exemple : J’ai vu un bonhomme barboter un bouquin à la librairie.

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● Pour donner plus de vivacité au récit, on a recours aux onomatopées.
Exemple : Il a couru, et bing ! Il a buté une pierre, et paf ! Il est tombé.

Les marques syntaxiques (de grammaire)

● La particule ne de la négation disparaît.
Exemples : Il a pas fait son travail. – J’ai jamais visité ce château.
→ À lire : Emploi et suppression de ne. – Les adverbes de négation.

● Les phrases interrogatives sont construites sans inversion de sujet, et sans l’aide de l’expression interrogative « est-ce que ? ». Seul le ton sur lequel la phrase est prononcée indique l’interrogation.
Exemple : T’as reçu ton bulletin ?

Le sujet est redoublé par un pronom personnel de même personne.
Exemples : J’sais pas, moi. – Muriel, elle sait jamais rien.
→ À lire : La place du sujet. – La place des pronoms personnels.

● Les événements du passé sont racontés au passé composé, et ressentis comme proches du moment où l’on parle.
Exemple : J’ai rencontré Charles au supermarché. On a pris rendez-vous pour ce soir.
→ À lire : Les temps et les valeurs des temps.

La langue écrite

La langue écrite est réservée à une communication plus élaborée, qui comporte une intention précise d’écriture. Elle est beaucoup moins spontanée et directe que la langue parlée. Elle est plus construite. Ses marques lexicales et syntaxiques sont strictes.

Les marques lexicales (de vocabulaire)

● Les mots ne sont pas abrégés. Toutes les syllabes sont écrites.
Exemple : Il y a des yaourts dans le réfrigérateur.

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● Le pronom nous est employé.
Exemple : Nous sommes désolés de ce contretemps.

● Les mots employés appartiennent au vocabulaire courant ou soutenu.
Exemples : Michel a promis de réparer ma bicyclette. – La situation est extrêmement complexe.

Les marques syntaxiques (de grammaire)

La négation est complète.
Exemple : Pourquoi ne jouais-tu pas ici ?

L’interrogation se marque par l’inversion du sujet ou par l’expression est-ce que ?.
Exemples : Pourquoi ne jouais-tu pas ici ? – Est-ce que les messages ont été envoyés ?

Le sujet n’est pas repris par un pronom.
Exemple : Muriel ne sais jamais rien.

● Les événements du passé sont racontés au passé simple ou à l’imparfait, et ressentis comme éloignés du moment où l’on parle.
Exemple : Vers dix-sept heures, nous aperçûmes une fumée qui montait du bois.
→ À lire : Les temps et les valeurs des temps.

Emplois

La langue parlée doit être réservée à la communication orale. Ses structures particulières en font une langue de relation entre personnes. Elle ne peut pas être acceptée dans un devoir de rédaction, même s’il s’agit d’un dialogue entre amis proches.

⚠ Certains auteurs, pour donner un ton particulièrement réel et vivant à leur écrit, écrivent dans une langue parlée, qui, le plus souvent, est une langue parlée reconstruite, et non la véritable langue qu’on utilise quotidiennement.
Exemple : L’orienteur, il a décidé que j’ai la tête à étudier, s’agit simplement de trouver ce qui me convient. Le travail manuel j’aime pas, la compta pour sûr que j’aimerais pas non plus. (Annie Saumont, Si on les tuait, 1994)

La langue écrite s’emploie dans des textes destinés à être lus : articles de journaux, lettres, comptes rendus, textes littéraires. C’est la langue que vous devez employer en rédaction.
Elle peut également s’employer dans des textes destinés à être dits et écoutés, mais il ne s’agit pas alors de communication réelle et proche. C’est le cas des discours prononcés en public, et des réponses que les personnalités apportent aux questions d’un journaliste qui les interroge. Cette langue est parlée, mais elle est de niveau recherché.

Les dialogues qui font partie d’un récit ou qui composent une pièce de théâtre peuvent, selon les intentions de l’auteur, utiliser la langue écrite ou la langue parlée.

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