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La morphologie

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Présentation

La morphologie est la partie de la grammaire qui étudie la variation des formes des mots. Le français moderne ne connaît plus la déclinaison, c’est-à-dire des changements de forme permettant d’identifier la fonction du mot (on en trouve néanmoins des traces dans les pronoms personnels et les pronoms relatifs : qui sujet, que complément ou attribut direct, dont complément indirect). Mais certaines catégories de mots peuvent varier en nombre (le nom), en genre et en nombre (l’adjectif qualificatif, les déterminants), en personne (les pronoms personnels, les pronoms et adjectifs possessifs, etc.). C’est le verbe qui a la morphologie la plus riche (il varie en personne, en mode et en temps). Le mot « morphologie » a pris avec la linguistique moderne un autre sens, celui d’étude des morphèmes.

De l’étude des désinences à l’étude des morphèmes

La morphologie traditionnelle se limite (pour le français) à la description des variations de désinences. Mais la linguistique moderne a proposé une notion du morphème à la fois plus large et plus rigoureusement définie. Le morphème est défini comme l’unité significative la plus petite.

Le mot soleils, par exemple, peut être décomposé en une unité lexicale appelée morphème lexical (ou lexème) et une unité grammaticale marquant le pluriel, –s, appelée morphème grammatical (ou morphème tout court). Soleil au singulier sera analysé comme une unité lexicale et un morphème zéro marquant le singulier.

Un groupe de mots lexicalisé sera analysé comme une seule unité lexicale (pomme(s) de terre). Dans la forme chantera, on distinguera l’unité lexicale chant-, le morphème du futur et du conditionnel –er– et le morphème –a qui marque à la fois le futur par rapport au conditionnel (-a / –ait), la troisième personne et le singulier. Dans a marché l’auxiliaire avoir sera analysé comme un morphème antéposé et disjoint, la désinence –é comme un morphème postposé et conjoint.

Pour mettre en évidence un morphème, on segmente en jouant avec la commutation : prends s’analyse en trois morphèmes parce qu’il s’oppose par exemple à prend et prenons ; chanteur se segmente en chanteur parce qu’il s’oppose à chanter et à coiffeur.

Morphèmes grammaticaux et morphèmes lexicaux

Les morphèmes lexicaux forment une liste indéfinie que l’évolution de la langue peut enrichir. Les morphèmes grammaticaux forment une liste finie qu’étudie la grammaire.

Cas des suffixes et des préfixes
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Si l’on donnait à « suffixe » le sens très large de morphème grammatical et conjoint, le mot recouvrirait aussi bien les désinences verbales, les marques de genre et de nombre que les suffixes au sens que donne à ce mot la terminologie traditionnelle. Pour éviter l’ambiguïté, on peut préciser en parlant de suffixe et de préfixe dérivationnels pour désigner les éléments permettant de constituer une famille sur la même base lexicale : manger, immangeable, mangeable. Les « suffixes » de désinences verbales ou de marques de genre et de nombre ne permettent pas de former des mots nouveaux.

Le préfixe est antéposé à la base et ne change jamais la catégorie grammaticale du mot :

  • coiffer, coiffer, recoiffer ;
  • faire, faire, refaire ;
  • possible, impossible.

Le suffixe est postposé et permet des changements de catégorie : coiffer (verbe), coiffure (nom). Certains mots ont à la fois un préfixe et un suffixe (ensoleillement).

Les suffixes et les préfixes permettent la création de nouveaux mots par dérivation (mangermangeable) ou dérivation régressive (chanterchant). On notera que ce n’est pas la seule manière de créer les mots. Il existe aussi la dérivation impropre (par simple changement de catégorie grammaticale : beaule beau), la composition (chou, fleurchou-fleur), l’abréviation (cinémaciné), la siglaison (parti communistePC).

→ À lire : La formation des mots. – La néologie. – Les origines des mots français. – Radicaux, préfixes et suffixes.

Variation et signification des morphèmes grammaticaux

Plusieurs formes (-, dés– ; r-, -, re-) sont considérées comme les variantes d’un même préfixe ou d’un même suffixe quand la variation du morphème ne dépend que du contexte morphologique. L’article défini, par exemple, apparaît sous sa forme élidée l’ quand le son qui suit est une voyelle ou un h muet (l’espoir, l’haleine). Si ce son est une consonne ou un h aspiré, la variante sera le (le soir, le hérisson).

Par ailleurs, des morphèmes identiques peuvent avoir des significations différentes. Dans la série douceur, buveur, la forme –eur correspond à deux morphèmes homonymes, dont l’un indique une qualité sur une base adjectivale et l’autre signifie qui fait l’action de. La forme –ment permet à la fois de dériver à partir d’une base nominale ou verbale des noms (aveuglement, ensoleillement) et à partir d’une base adjectivale des adverbes (participe passé aveugléaveuglément; adjectif gentilgentiment).

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