L’apostrophe (signe graphique)
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Les accents et autres signes
L’apostrophe (signe graphique)
Sommaire
Définition
◌’L’apostrophe (n. f.) est, dans la langue française, une petite marque en forme de virgule (‘), que l’on met au haut d’une lettre pour marquer l’élision ou la suppression d’une voyelle, quand le mot suivant commence par une voyelle.
On ne connaît que trois lettres qui, se trouvant à la fin d’un mot, se suppriment avant un autre mot commençant par une voyelle ou un h non aspiré. Ces trois lettres sont a, e muet, i. Si on en a d’autres qui se suppriment dans quelques circonstances, on n’applique point à cette suppresion le terme d’élision.
⚠️ Évitez les confusions ! ⚠️
Une apostrophe est une figure de rhétorique ou un procédé oratoire consistant à interpeller vivement et par surprise une personne (présente ou absente) ou une chose personnifiée.
C’est également une fonction grammaticale du mot qui désigne la personne ou la chose personnifiée à qui l’on s’adresse. On dira : Mot en apostrophe, mot mis en apostrophe, pour dire que le mot est apposé et qui interpelle. Le pronom toi est en apostrophe dans « Toi, viens ici ! ».
Emploi
Lettres a et e
La lettre a et la lettre e se retranchent dans l’article le, la, et dans le pronom le, la.
Exemples : Les vertus se perdent dans l’intérêt, comme les fleuves se perdent dans la mer. (La Rochefoucauld, Maxime 171) — L’envie est détruite par la véritable amitié, et la coquetterie l’est par le véritable amour. (La Rochefoucauld, Maxime 376)
A et e ne s’élident pas dans les pronoms relatifs ; le, la, placés après un impératif, ni dans là, adverbe.
Exemples : Menez-le à Paris. — Ira-t-il là avec vous ?
A et e ne s’élident pas non plus dans de, le, la, que, ce, employés avant les mots huit, huitaine, huitième, onze, onzième, et avant l’expression oui et non.
Exemples : De huit qu’ils étaient. — Le huit du mois. — Le onze de janvier. — Le oui et le non.
Lettre i
La lettre i s’élide dans la conjonction si, avant le pronom masculin il, tant au singulier qu’au pluriel.
Exemples : Il viendra s’il peut. — Ils auront tort s’ils se fâchent.
Cependant, cela n’a lieu avant aucun autre mot, par quelque voyelle qu’il commence, quand même ce serait par uni.
Exemples : Si elle vient. — Si on vous dit que. — Si un homme était assez téméraire. — Si Irène avait tenu une autre conduite.
Si
Si, précédé de la conjonction et, s’employait autrefois pour dire cependant, avec cela, néanmoins ; et alors il ne perdait jamais sa voyelle, non pas même devant le pronom.
Exemples : Il est brave et vaillant, et si il est doux et facile.
Employé dans ce sens, si est une expression qui a vieilli et dont on ne se sert plus que dans le langage familier.
L’e muet final s’élide toujours dans la prononciation et dans l’écriture, devant une voyelle, dans les monosyllabes : je, me, te, se, que, ne, ce, le. On en marque l’élision par l’apostrophe.
Exemples : j’y cours, je n’y rendrai, je t’admire, etc.
Grande
L’e muet de grande s’élide quelquefois dans la prononciation et même dans l’écriture, devant des substantifs féminins qui commencent par une consonne.
Exemples : Grand’mère, grand’tante, grand’messe, grand’salle, grand’chambre, grand’chère, grand’croix.
Cependant il n’y a que les mots grand’mère, grand’tante, pour lesquels la règle soit générale ; et si on supprime l’e de grande dans d’autres mots, ce ne peut être que dans le style marotique, dans la fable et dans le vaudeville.
Exemples : La pauvre femme eut si grand’peur. (Jean de La Fontaine, Le Mari, la Femme el le Voleur)
Quand le mot grande est précédé de quelque prépositif ou équivalent de l’article, l’e muet final ne souffre pas d’élision.
Exemples : Une grande chambre, la plus grande chère, une très grande messe, la plus grande peine, etc.
Entre
L’e muet de la préposition entre s’élide dans certains comme s’entr’aider, s’entr’accorder, s’entr’accompagner,s’entr’accuser, entr’ouvrir, etc. Il y a des auteurs et grammairiens qui écrivent avec élision entr’elles, entr’eux,entr’autres, entr’amis…
Cette élision a disparu progressivement. On écrira alors : s’entraider, s’entraccuser, s’entradmirer,s’entrapercevoir, entrouvrir, entre elles, entre eux, entre amis, etc.
Jusque
L’e final de jusque s’élide avant a, au, aux, ici.
Exemples : Jusqu’à Rome, jusqu’au ciel, jusqu’aux nues, jusqu’ici.
Puisque et quoique
L’e de puisque et de quoique s’élide, mais ce n’est que quand ces mots sont suivis de il, ils, elle, elles, on, un, une, ou d’un mot avec lequel ces conjonctions sont immédiatement liées.
Exemples : Puisqu’ainsi est, puisqu’il le veut, quoiqu’elle soit, quoiqu’il soit…
Mais on écrira : Puisque aider les malheureux est un devoir. — Le maître de la maison me paraît un homme généreux, quoique un peu fier. (Voltaire)
Quelque et quel que
L’e final de quelque s’élide devant un, une.
Exemples : Quelqu’un, quelqu’une.
Et dans : quel qu’il soit, quelle qu’elle soit. Dans les autres cas, l’e ne s’élide pas.
Exemples : J’avais de quelque espoir une faible étincelle. (Voltaire, Mérope, acte II, sc. 2.) — Comme je m’imagine que vous avez quelque impatience de voir quelque chose de la satire des femmes, etc. (Boileau, Lettre à Racine)
→ À consulter : Différence entre quelque et quel que.
Presque
L’e final de presque ne s’élide que dans presqu’île. Hors de là, on l’écrit sans élision : Un ouvrage presque achevé, un habit presque usé.
Contre
Jamais, dans aucun cas, on ne doit en écrivant élider l’e muet de la préposition contre.
Exemples : Contre-allée, contre-amiral, contre-enquête, contre-hermine, contre-ordre, etc.
Moi et toi
Moi et toi, placés après un impératif, s’élident devant en, jamais devant y.
Exemples : Donnez-m’en, va-t’en. — Conduisez-y-moi.
→ À consulter : Les pronoms personnels en et y.
Articles connexes
- Orthographe : Généralités.
- Les accents et autres signes orthographiques.
- Les rectifications orthographiques de 1990 : Le tréma et les accents.
- La ponctuation (notions simplifiées).
- La virgule – Les deux points – Le point – Le point-virgule – Le trait d’union – Les parenthèses.
- Le discours rapporté – Le dialogue.
- Comment utiliser les citations ?
- Autres rubriques : Grammaire. – Expression. – Conjugaison. – Vocabulaire. – Orthographe.
Suggestion de livres
Le Grevisse de l’enseignant – 1000 exercices de grammaire | Le Bon usage |
Bescherelle – Le coffret de la langue française | Écrire sans fautes – Orthographe – Grammaire – Conjugaison |
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