Le calendrier

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Le calendrier

Chacun de nous a dans le cœur un calendrier particulier d’après lequel il mesure le temps; il y a des minutes qui sont des années, des jours qui marquent comme des siècles.

(Gustave Flaubert, Correspondance, 1846, p. 368)

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Présentation

Le calendrier est un système de mesure du temps pour les besoins de la vie quotidienne. Le temps est divisé en jours, en semaines, en mois et en années. Ces divisions reposent sur les mouvements de la Terre autour du Soleil ou de la Lune autour de la Terre.

Un jour est le temps moyen d’une rotation de la Terre sur son axe. L’année est le temps de révolution de la Terre autour du Soleil ; elle est qualifiée selon les cas d’année sidérale ou d’année tropique. Celle-ci est constituée de 365 jours, 5 heures, 48 minutes et 45,5 secondes. La durée du mois était auparavant calculée par le temps écoulé entre deux pleines lunes, ou par le nombre de jours de la révolution de la Lune autour de la Terre (30 ou 29 jours). L’année lunaire compte donc 354 jours, soit un écart de 11 jours 1/4 avec l’année solaire. Le calendrier grégorien est fondé, à quelques variations près, sur l’année tropique. Un mois dure approximativement le douzième d’une année (de 28 à 31 jours) ; le nombre de jours est ajusté pour que l’année solaire dure exactement douze mois. La notion de semaine est issue de la tradition judéo-chrétienne imposant un jour de repos tous les sept jours.

Les variantes entre les différents calendriers en usage depuis l’Antiquité jusqu’à nos jours sont les conséquences de l’imprécision des premières déterminations de la durée d’une année et de son indivisibilité par une quelconque autre unité : jour, semaine ou mois. Les premiers calendriers basés sur les mois lunaires finissaient par ne plus correspondre aux saisons : il fallait parfois intercaler un mois entier pour mettre en phase les mois lunaires avec l’année solaire.

Le mot calendrier peut désigner aussi un tableau contenant la liste de tous les jours de l’année, rangés par mois et par semaines, marqués du nom d’un saint, d’une fête ou d’un anniversaire historique avec souvent des indications concernant le début des saisons, les phases de la lune, le lever et le coucher du soleil. Il y a aussi ce qu’on appelle calendrier perpétuel impliquant une suite de calendriers annuels centrés sur le jour où tombe la fête de Pâques et permettant de trouver les indications concernant les autres jours de chaque année.

→ Articles connexes : Les mois de l’année. – Différence entre an et année.

ℹ Note
On rencontre dans la documentation le substantif calendriériste pour désigner l’illustrateur de calendrier. (André Malraux, Les Voix du silence, 1951, p. 490)

Calendrier montrant les costumes strasbourgeois des 16e, 17e et 18e siècles

Calendrier montrant les costumes strasbourgeois des 16e, 17e et 18e siècles. Illustré par Alfred Touchemolin en 1885.

Les calendriers antiques
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Les Babyloniens de l’Antiquité avaient adopté un calendrier constitué de 12 mois lunaires de 30 jours chacun, auxquels ils ajoutaient si nécessaire des mois supplémentaires pour conserver une correspondance avec les saisons de l’année. Les Égyptiens remplacent le calendrier lunaire par un calendrier basé sur l’année solaire. Elle durait 365 jours et était divisée en 12 mois de 30 jours chacun, à la fin desquels on ajoutait 5 jours. Un calendrier luni-solaire à 354 jours était utilisé dans la Grèce antique. Les Grecs sont les premiers à intercaler les mois supplémentaires selon des principes scientifiques, au bout d’un cycle particulier.

L’année des Grecs, après la réforme de leur calendrier par Méton en 455 avant J.-C. se composait, comme l’année chaldéenne, de mois alternativement de 29 et de 50 jours. On les appelait : hécatombéon, métagitnion, boédromion, mémactérion, pyanepsion, posidéon, gamélion, anthestérion, élaphébolion, mumchion, thargélion et scirophorion. L’année grecque avait d’abord commencé au mois de gamélion, qui correspondait à peu près au mois de décembre. On la fait ensuite commencer à celui d’hécatombéon, qui correspondait au mois de juillet. Chaque mois se partageait en trois décades. Le 1er jour du mois s’appelait néoménie (c’est-à-dire nouvelle lune).

Le calendrier romain

Le premier calendrier romain, introduit vers le VIIe siècle avant J.-C., séparait en 10 mois une année de 304 jours qui commençait par mars. Les mois de janvier et de février sont ajoutés plus tard, mais on doit encore intercaler un autre mois à peu près un an sur deux, car les mois ne faisaient que 29 ou 30 jours. Les jours étaient désignés par une méthode qui consistait à compter à rebours à partir de trois dates pivot : les calendes au début du mois, les ides au milieu et les nones, qui tombaient le neuvième jour avant les ides. Ce calendrier devient désespérément confus lorsque les dirigeants romains à qui revenait la charge de fixer les jours et les mois à ajouter abusent de leur autorité pour prolonger leur mandat ou changer la date des élections.

En 46 avant J.-C., Jules César décide, sur les conseils de l’astronome grec Sosigène, d’établir un nouveau calendrier. Ce calendrier, connu sous le nom de calendrier julien, fixe la durée d’une année normale à 365 jours et celle d’une année bissextile, tous les 4 ans, à 366 jours — la journée redoublée étant celle du 24 février. César ramène également le début de l’année au 1er janvier (au lieu du 1er mars).

Le calendrier grégorien

Le calendrier julien faisait durer l’année 11 minutes et 14 secondes de plus que l’année solaire. Cette différence s’accumule tant et si bien qu’en 1582 l’équinoxe vernal tombe 10 jours avant la date calendaire. Pour faire en sorte que l’équinoxe tombe autour du 21 mars, comme en 325 après J.-C. (année du premier concile de Nicée, qui avait instauré les principales règles du comput ecclésiastique), le pape Grégoire XIII décrète que 10 jours, cette année-là, devaient être supprimés du calendrier. Il institue un nouveau calendrier, appelé depuis calendrier grégorien, en supprimant toutes les années bissextiles séculaires, à l’exception de celles dont le millésime était divisible par 400. Ainsi, 1600 est une année bissextile, mais 1700 et 1800 sont des années normales.

Le calendrier grégorien est lentement étendu à toute l’Europe. De nos jours, il est utilisé dans la plus grande partie du monde occidental, ainsi que dans certains pays asiatiques. Quand il est adopté en Grande-Bretagne en 1752, une correction de 11 jours s’avère nécessaire. Ainsi, le jour suivant le 2 septembre 1752 est le 14 septembre. La Grande-Bretagne adopte également le 1er janvier comme premier jour de l’année. La Russie adopte le calendrier grégorien en 1918 et la Grèce à partir de 1923 tout en conservant le calendrier julien pour la célébration de certaines fêtes religieuses.

Pour pallier les défauts du calendrier grégorien dans lequel, suivant les années, les mêmes dates ne correspondent pas aux mêmes jours de la semaine puisqu’il fait se succéder des mois de longueurs inégales, de nombreuses propositions ont été faites pour définir un calendrier plus pratique : calendrier fixe de 13 mois égaux, calendrier universel de quatre trimestres identiques, etc. Jusqu’à présent, aucune d’entre elles n’a été adoptée.

Dans la plupart des calendriers grégoriens, on introduit habituellement quelques indications utiles, comme celle des phases de la lune, celle de l’heure du lever et du coucher du soleil, etc. On trouve ces indications au complet dans beaucoup d’Almanachs ainsi que dans le traité de la Connaissance des temps, et l’Annuaire du Bureau des longitudes.

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Les calendriers religieux

Le calendrier grégorien est avant tout un calendrier chrétien. Le calendrier de l’Église indique les jours saints, les fêtes des saints et les fêtes religieuses, ainsi que les dates du calendrier civil qui leur correspondent. Certaines fêtes ont lieu à date fixe, comme Noël, et d’autres à date mobile, comme celles qui dépendent du jour fixé pour la célébration de Pâques. Après la Réforme, l’Église luthérienne allemande comme l’Église d’Angleterre et d’autres églises anglicanes retiennent le calendrier romain. L’Église protestante épiscopalienne ne s’attache qu’aux fêtes tirant leurs origines des Saintes Écritures. Les principales fêtes du calendrier chrétien sont, dans l’ordre, l’Avent, Noël, l’Épiphanie, le Vendredi saint, Pâques, l’Ascension, la Pentecôte et la Trinité.

Le calendrier juif, dérivé de l’ancien calendrier hébreu, est resté inchangé depuis 900 après J.-C. C’est le calendrier officiel de l’État d’Israël et il reste le calendrier religieux des Juifs du monde entier. Le calendrier juif est luni-solaire et ses mois durent alternativement 29 et 30 jours. Un mois supplémentaire est intercalé tous les 3 ans en se fondant sur un cycle de 19 ans appelé cycle de Méton.

Le calendrier musulman est quant à lui calculé à partir de l’an 622, au lendemain de l’hégire, ou fuite de Mahomet de La Mecque vers Médine. L’année islamique comporte 12 mois lunaires et appartient à un cycle de 30 ans dans lequel les 2e, 5e, 7e, 10e, 13e, 16e, 18e, 21e, 24e, 26e et 29e années sont bissextiles et comptent 355 jours, les autres étant des années à 354 jours. On peut calculer à un jour près la date grégorienne à partir de la date musulmane grâce à la règle suivante : multiplier le millésime de l’année musulmane par 0,970224 et ajouter 621,5774. Le nombre obtenu à gauche de la virgule donne l’année et la partie décimale multipliée par 365 est le jour de l’année.

Dans le calendrier chinois, un cycle de 19 années se divise par 12 années communes de 12 mois lunaires et 7 années de 13 mois.

Le calendrier républicain

Le calendrier républicain est un calendrier institué par la Convention nationale le 24 octobre 1793, pendant la Révolution française, en remplacement du calendrier grégorien. Le calendrier républicain est créé par Fabre d’Églantine et utilisé en France de 1793 à 1806. Commençant à l’équinoxe d’automne (22 ou 23 septembre), l’année était divisée en douze mois de trente jours, eux-mêmes subdivisés en trois périodes de dix jours, les décades. Le nom des jours correspondait à leur chiffre dans l’ordre de numérotation : primidi, duodi, tridi, quartidi, quintidi, sextidi, septidi, octidi, nonidi, décadi. Le dernier jour de chaque décade correspondait à un jour de repos. Les cinq ou six jours « complémentaires » qui restaient à la fin de l’année (du 17 au 21 septembre environ) étaient consacrés à la célébration des fêtes républicaines. La première année du nouveau système est appelée an I, la seconde an II, etc.

Trois mois sont attribués à chaque saison : les mois d’automne se nommaient vendémiaire (« mois des Vendanges »), brumaire (« mois des Brumes ») et frimaire (« mois des Frimas ») ; les mois d’hiver, nivôse (« mois des Neiges »), pluviôse (« mois des Pluies ») et ventôse (« mois des Vents ») ; les mois de printemps, germinal (« mois de la Germination »), floréal (« mois des Fleurs ») et prairial (« mois des Prairies ») ; et les mois d’été, messidor (« mois des Moissons »), thermidor (« mois de la Chaleur et des Bains ») et fructidor (« mois des Fruits »).

Le calendrier républicain est aboli par Napoléon le 1er janvier 1806.

Le calendrier maya

Les Mayas possèdent deux calendriers très perfectionnés : un calendrier solaire et un calendrier rituel. Le premier débute le jour de la position zénithale du soleil (16 juillet) et comporte 365 jours, répartis en 18 mois de 20 jours plus 5 jours. Le calendrier rituel comporte 260 jours, divisés en 13 périodes de 20 jours. Les Mayas expriment les dates dans les deux calendriers.

Très complexe bien qu’obtenu par des moyens simples (comme la mensuration des ombres portées et la triangulation), le calendrier maya est resté le plus fiable jusqu’à l’invention du calendrier grégorien au XVIe siècle. Il a été élaboré grâce à des observations diurnes et nocturnes répétées du Soleil, de la Lune, de Vénus et d’autres astres, ce qui a permis de relever des positions et d’établir des moyennes. Les visées et calculs astronomiques mayas sont quasiment aussi précis que les nôtres.

Ces calculs sont enregistrés grâce à un système original : un point pour l’unité, une barre pour le 5 et un signe en forme de coquillage équivalant au 0 — à la même époque est inventé dans la civilisation indienne l’autre zéro, celui que nous avons adopté via l’islam. La première année du calendrier maya correspond à 3 113 avant J.-C., alors que la civilisation maya proprement dite ne semble débuter que peu avant notre ère. Ce hiatus reste inexpliqué.

Le calendrier aztèque

Les Aztèques possèdent un système calendaire, développé avant eux par les Mayas. Ce système est composé de 365 jours, divisés en 18 mois de 20 jours, auxquels s’ajoutent 5 jours « creux » considérés comme très néfastes. Un autre calendrier, constitué de 260 jours (20 mois de 13 jours), est exclusivement réservé à la divination.

Le calendrier perpétuel

On appelle calendrier perpétuel un tableau permettant de trouver immédiatement, et pour une année quelconque, la concordance du nom d’un jour et de son quantième. Pour le construire, on écrit périodiquement, en regard des différents jours de l’année, les lettres A, R, C, D, E, F, G. Si l’année commence par un mardi, par exemple, ce jour est désigné par la lettre A pendant toute l’année, mercredi l’est par B, jeudi par C, etc. La lettre qui désigne le dimanche porte le nom de lettre dominicale. Elle recule d’un rang tous les ans, parce que l’année commune se compose de 52 semaines et 1 jour. Dans les années bissextiles, qui comprennent 1 jour de plus, il y a 2 lettres dominicales, une pour janvier et février, et une pour les autres mois. On conçoit, d’après cela que dès qu’on connaîtra la lettre dominicale d’une année déterminée, on connaîtra celle de toutes, les autres, et que le tableau ainsi dressé pourra servir indéfiniment comme calendrier. On trouve un Calendrier perpétuel, précédé d’une table calculée pour 2200 années, dans l’Art de vérifier les dates par les Bénédictins (Paris, 1785).

Autres calendriers

Le calendrier ecclésiastique désigne une liste où sont portés les noms des fêtes, des saints et des bienheureux dont le culte doit être célébré dans l’Église.

Le calendrier de Flore est un calendrier indiquant les noms des fleurs qui se développent dans chaque mois. Lamarck a composé pour le climat de Paris le calendrier de Flore suivant :

  • Janvier  : Hellébore noir ou Rose de Noël, etc. ;
  • Février : aune, Saule marsault, noisetier, Daphné bois-joli, perce-neige, etc. ;
  • Mars : cornouiller mâle, anémone hépatique, buis, thuya, if, amandier, pêcher, abricotier, groseillier épineux, giroflée jaune, primevère, alaterne, etc. ;
  • Avril : prunier épineux, tulipe, jacinthe, orobe printanier, petite pervenche, frêne commun, charme, bouleau, orme, fritillaire impériale, érables, poiriers, etc. ;
  • Mai : pommier, lilas, marronnier, bois de Judée, merisier à grappes, cerisier, frêne à fleur, faux ébénier, pivoine, muguet, bourrache, fraisier, chêne, etc. ;
  • Juin : sauge, coquelicot, ciguë, tilleul, vigne, nénuphars, lin, seigle, avoine, orge, froment, digitale, pieds d’alouette, etc. ;
  • Juillet : hysope, menthes, origan, carotte, tanaisie, œillets, laitues, houblon, chanvre, salicaire, chicorée sauvage, etc. ;
  • Août : succise des prés, Parnassie des marais, gratiole, balsamine des jardins, Euphraise jaune, etc. ;
  • Septembre : laurier d’Alexandrie (Rusais racemosus), angélique épineuse (Aralia spinosa), lierre, cyclamen, colchique, safran, etc. ;
  • Octobre : aster grandiflore, hélianthe tubéreux, aster grêle, Anthémis grandiflora, etc. ;
  • Novembre : chrysanthème, quelques tussilages odorants (héliotrope d’hiver), etc. ;
  • Décembre : Hellébore noir ou rose de Noël.

Le calendrier rustique (ou du laboureur, etc.) est le calendrier propre aux gens de la campagne, dans lequel on apprend les temps où il faut semer, planter, tailler la vigne, etc. Il existe plusieurs ouvrages de ce genre : le plus estimé est le Calendrier du bon cultivateur de Mathieu de Dombasle (agronome français). Les amateurs de jardinage consulteront le calendrier du jardinier, donné par Courtois-Gérard dans son Manuel du jardinage, et celui du Bon Jardinier de Philippe-Victoire Lévêque de Vilmorin (horticulteur et botaniste), de Joseph Decaisne (botaniste), etc.

Articles connexes

Suggestion de livres


Victorine et les 12 mois de l’année

Histoire : année après année

Le grand Larousse de l’Histoire de France

La Grande Encyclopédie
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