Le livre de poche

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Présentation

Le livre de poche est un ouvrage de petit format et de faible prix, créé en Grande-Bretagne dans la première moitié du XXe siècle. Ce nouveau concept éditorial, fondé sur une logique industrielle, a contribué à faire du livre un objet de consommation de masse. Destiné à un public élargi, le livre de poche est de qualité plus faible (couverture plus souple et collée, plutôt que reliée). Le plus souvent, il s’agit de réimpressions d’ouvrages ayant déjà connu un succès suffisant sous leur format d’origine.

→ À lire : Histoire du livre. – L’univers des livres. – 20 citations sur le livre. – La lecture au fil du temps.

Un développement continu

Le pocketbook est expérimenté à partir de 1935 en Grande-Bretagne avec les « Penguin Books », livres de poche à couverture brochée, vendus au prix concurrentiel de 6 pences. La formule est perfectionnée pendant la Seconde Guerre mondiale par les éditeurs américains, afin de fournir de la distraction aux soldats en campagne.

Après la guerre, c’est un éditeur belge, André Gérard, qui adopte, en 1949, la formule américaine en créant la collection « Marabout ». Mais, faute d’une bonne diffusion, il ne s’impose pas vraiment sur le marché. En France, Hachette, sous la direction d’Henri Filipacchi, est le premier éditeur à lancer son « Livre de Poche », avec la publication de Koenigsmark de Pierre Benoit, suivie de celle d’un roman de A. J. Cronin, Les Clefs du royaume. La réussite est immédiate et toutes les grandes maisons d’édition lancent leur propre collection de poche. Ces éditions se consacrent, dans un premier temps, à la réédition d’auteurs très connus, dont les droits sont faibles (environ 5%) ou inexistants. L’âge d’or du livre de poche dure jusqu’en 1970, date à laquelle le catalogue d’auteurs pouvant être réédités commence à s’épuiser. Entre 1953 et 1970, la production annuelle de livres de poche représente 10% de l’industrie du livre et totalise 300 000 exemplaires vendus.

Avant le lancement de « Folio » par Gallimard (1971), peu de collections sont, en France, en mesure de concurrencer directement le Livre de Poche sur le marché de la littérature romanesque, sinon « 10-18 » (1962) ou « Garnier-Flammarion » (1964). La collection « J’ai Lu » (1958), et les Presses de la Cité, avec « Presses-Pocket » (1962), occupent plutôt le marché du roman policier, d’espionnage ou de science-fiction. Cette spécialisation contribue un temps à instaurer une confusion entre littérature populaire et format de poche, mais l’apparition de collections comme « Points », créée en 1971 par les Éditions du Seuil, qui publie notamment des ouvrages de sciences humaines et des essais, dissipe définitivement cette identification. Désormais, il y a dans le livre de poche une diversité de choix comparable à celle qui existe dans l’ensemble de l’édition, d’autant que la création de collections d’œuvres intégrales en volumes souples (comme « Bouquins » ou « Omnibus ») lui a fait définitivement perdre ce qui restait d’exceptionnel dans son statut.

Implications éditoriales

Le livre de poche rompt avec la conception traditionnelle du livre, d’accès parfois difficile en raison de son prix, même si des collections comme la « Bibliothèque des chemins de fer », créée en 1852 par Louis Hachette, et toutes les collections brochées de Fasquelle, de Calmann-Lévy ou de Plon lui avaient ouvert la voie. Vecteur de la diffusion à grande échelle, il implique la mise en place d’une importante logistique de promotion et de distribution ainsi que l’organisation rationalisée et industrielle des activités éditoriales. Terrain privilégié de compétition entre les grands éditeurs, le livre de poche représente une part de plus en plus importante de leur chiffre d’affaires — de l’ordre de 25% au milieu des années 2000 mais, en volume, le livre de poche représente au même moment 42% des livres achetés (statistique de 2005). Des catalogues bien fournis sont donc nécessaires pour rentabiliser ces structures, dont la réussite passe par la course aux succès, notamment les « best-sellers ». Les collections de poche « recyclent » annuellement environ 1 500 titres, d’abord vendus en format cartonné. Ayant franchi avec succès le cap de la première édition, ces livres doivent supporter les tirages élevés de leur réédition en poche.

L’édition de poche a introduit une autre façon d’éditer, plus proche du grand public, plus ouverte et plus souple vis-à-vis des réseaux de distribution et de leurs contraintes. En comblant la distance qui le séparait de l’édition traditionnelle, en termes de caractéristiques matérielles (adoption d’un plus grand format) et de prix (en s’ouvrant à l’inédit), le livre de poche a cependant renoué avec le risque éditorial. Il est depuis longtemps intégré à la stratégie des grands éditeurs.

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📽 20 citations choisies sur le livre

L'univers des livres est une rubrique qui tentera de mettre la lumière sur le concept du livre, du lecteur, de la lecture, du vaste monde des librairies, et sur tous les sujets auxquels ils pourraient se rattacher.

 

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