Le maître et l’élève
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Thèmes littéraires
Le maître et l’élève
📝 Article rédigé par Roula NASRANI.
Sommaire
Introduction
Au début du XVIe siècle, dans toute l’Europe, les humanistes, tel Érasme, s’efforcent de diffuser leurs valeurs. Ils consacrent souvent leur énergie à éduquer les futurs responsables d’un pays, issus des rangs de la noblesse.
La relation pédagogique
● La pédagogie fondée sur l’autorité : Le maître fonde son enseignement sur le discours, indifférent à la personnalité de l’élève, qu’il n’hésite pas à châtier. Il cherche à inculquer des formules et forme surtout la mémoire. Cette pédagogie est héritée du Moyen Âge.
● La pédagogie fondée sur la liberté : Le maître humaniste fonde son enseignement sur le dialogue. Attentif aux aptitudes de l’élève, il le traite avec une douce bienveillance. Il cherche à présenter des opinions que l’élève confronte et assimile activement : il forme surtout le jugement.
Le lieu de l’éducation
● L’école : Montaigne ainsi qu’Érasme la considèrent comme une prison. Dès le début du XVIe siècle, dans quelques institutions, des humanistes entreprennent des réformes : l’hygiène est améliorée, les châtiments corporels se font rares, l’emploi du temps accorde une place aux activités récréatives (sports, promenades). Des enseignants plus compétents et l’émulation stimulent les élèves.
● La maison : La demeure familiale est le lieu éducatif idéal selon Rabelais et Montaigne. Seul, un précepteur, par sa présence continuelle, est apte à connaître l’élève et à transformer toutes les circonstances de sa vie en situations d’apprentissage : une promenade, un banquet deviennent l’occasion d’une leçon. Cette conception de la relation pédagogique se prolonge jusqu’au XVIIe siècle.
En passant par les prés, ils [Gargantua et son maître] visitaient les arbres et les plantes.
François Rabelais, Gargantua, chapitre 28, 1534.
Le contenu de l’apprentissage
Pendant tout le siècle, l’apprentissage de base est le latin, langue de la culture savante. La grammaire, la rhétorique (l’art du discours), la littérature, la morale, sont étudiées à travers la lecture des auteurs de l’Antiquité.
Au fil du siècle, deux perspectives s’opposent : celle de Rabelais et celle de Montaigne. Rabelais propose un programme encyclopédique : le grec et l’hébreu (pour lire la Bible dans le texte original), le droit et la médecine, les mathématiques et les arts. Montaigne accorde la priorité à l’équilibre du corps et de l’esprit et à la recherche d’une attitude mesurée et tolérante. Il craint par-dessus tout le pédantisme.
Le soin et la dépense de nos pères ne vise qu’à nous meubler la tête de science.
Montaigne, Essais, Livre I, 1580.
L’objectif de l’éducation
L’éducation dans une institution, ou par un précepteur, ne concerne que des enfants nobles ou issus de milieux aisés appelés à exercer des responsabilités. Le maître souhaite faire de son élève un homme complet. Il développe ses qualités intellectuelles par la lecture et la discussion. Il aiguise sons sens moral par des textes philosophiques et religieux. Cet enseignement imprègne ensuite l’adulte car les exemples reçus, les principes acquis, guident son jugement.
On demandait à Socrate d’où il était. Il ne répondit pas « D’Athènes » mais : « Du monde ».
Montaigne, Essais, Livre I, 1580.
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