L’épigramme

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L’épigramme

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Qu’est-ce que l’épigramme ?

L’épigramme est une petite pièce de poésie qui présente, avec grâce et précision, une pensée délicate, fine, ingénieuse, quelquefois naïve, mais le plus souvent mordante et satirique et toujours intéressante.

La matière de l’épigramme est très étendue : elle s’élève à ce qu’il y a de plus noble dans tous les genres, elle s’abaisse à ce qu’il y a de plus petit ; elle loue la vertu, censure les vices et les abus, fronde les ridicules, venge le public des impertinences d’un fat, d’un sot. Il semble, cependant, qu’elle se trouve beaucoup mieux dans les genres simples ou médiocres que dans les genres « élevé », parce que son caractère est l’aisance et la liberté.

Le caractère de l’épigramme

L’épigramme, chez les Anciens, n’était le plus souvent qu’une simple inscription. Ce caractère de simplicité est d’autant plus sensible qu’on remonte plus avant dans l’Antiquité. D’abord, il suffisait que l’épigramme fût courte, d’un sens clair et juste. Peu à peu, on a y mis plus d’art et de finesse, et on a cherché à en aiguiser la pointe. Les nombreuses épigrammes des Grecs, réunies sous le nom d’Anthologie ou bouquet de fleurs, ne sont guère que des inscriptions pour des offrandes religieuses, pour des tombeaux, des statues, des monuments. Elles sont pour la plupart d’une extrême simplicité. C’est assez souvent l’exposé d’un fait, quoiqu’il ne soit pas rare d’en trouver de très délicates, de très ingénieuses et de très fines.

Exemple d’une épigramme sur la rose : « La rose n’a qu’un instant de vie : passez-vous sans la cueillir, vous avez beau la chercher ensuite, au lieu de roses, vous ne trouverez plus qu’un buisson. »

Chez les Latins, Catulle (né à Vérone, 86 av. J.-C.) a fait un grand nombre d’épigrammes qui se distinguent souvent par un tour heureux et délicat, ainsi que par la douceur, le sentiment et la naïveté.

Martial (né en Espagne, l’an 40) a laissé 13 livres d’épigrammes sur lesquelles il a porté lui-même le jugement suivant :

Je t’offre, ami lecteur, au livre que voici
Du bon, du médiocre et du mauvais aussi.
Tu riras de l’aveu ; n’importe.
Hé ! Quel livre est fait d’autre sorte ?

Martial a aiguisé l’épigramme plus que ses prédécesseurs. Il est plus vif, plus fort et plus serré que Catulle ; mais l’un et l’autre ne doivent être lus qu’avec une grande précaution à cause des obscénités qu’ils renferment.

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En France, il n’y a guère de poètes qui n’aient fait quelques épigrammes. On estime celle de Marot, de Saint-Gelais, de Gombaut, surtout pour la naïveté ; celles des autres auteurs, comme Maynard, Racine, Boileau, Rousseau, sont dans le genre gracieux ou satirique, selon le caractère du poète ou l’occasion qui leur a donné naissance. Depuis le XVIe siècle, et surtout aujourd’hui, l’épigramme, si elle s’applique encore parfois à une pensée ingénieuse, ou même à une naïveté,  est le plus souvent mordante et satirique.

Les différentes parties de l’épigramme

Il y a nécessairement deux parties dans l’épigramme : l’une qui est l’exposition du sujet, de la chose qui a produit ou occasionné la pensée ; et l’autre est la pensée même, ce qu’on appelle la pointe, c’est-à-dire ce qui pique le lecteur, ce qui l’intéresse.

La première partie doit être simple, claire, aisée, et doit rejeter tout ce qui est languissant et superflu. La pensée ou pointe qui consiste dans un trait plaisant, ingénieux ou inattendu, et qui constitue ce qu’on appelle le sel de l’épigramme, doit être rendue d’une manière vive et agréable.

Un certain sot de qualité,
Lisait à Saumaise un ouvrage,
Et répétait à chaque page :
Ami, dis-moi la vérité.
Ennuyé de cette fadaise,
Ah ! Monsieur, répondit Saumaise,
J’ai de bons auteurs pour garants
Qu’il ne faut jamais dire aux grands
Des vérités qui leur déplaise.

L’épigramme doit-elle être intéressante ?

La pensée de l’épigramme doit toujours être intéressante. C’est même le trait distinctif de ce poème. L’intérêt, d’ailleurs, ne lui vient pas seulement de la chose elle-même, mais aussi de la manière dont la chose est présentée. Ainsi il y a deux manières d’intéresser dans l’épigramme : par le fond et par le tour.

Les défauts de l’épigramme

Sans parler de certaines obscénités contenus dans les épigrammes, on peut signaler la diffamation et quelques défauts qui ont rapport au goût, comme la fausseté dans les pensées, les équivoques tirées de trop loin, les pensées basses et les hyperboles exagérées.

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