Les adverbes de négation

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Les adverbes de négation

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⏰ Rappel ⏰
L’analyse grammaticale de l’adverbe doit mettre en évidence deux points :
• sa fonction : un adverbe peut modifier un verbe, un adjectif, un autre adverbe, ou même une phrase ou une proposition tout entière ;
sa nature : selon leur sens on classe habituellement les adverbes en huit catégories (types/espèces).
Certains grammairiens reconnaissent une neuvième catégorie d’adverbes, ceux d’interrogationOn ne peut les admettre, attendu que l’interrogation n’est qu’un accident de ces mots, et que leur rapport essentiel doit les faire ranger dans les classes diverses.

Il n’y a proprement que deux adverbes de négation, non et ne ; les autres expressions négatives, pas, point, plus, jamais, guère, aucun, nullement, point du tout, nulle part, etc., sont des termes accessoires qui, le plus souvent, ne servent que de compléments aux deux autres.

L’adverbe de négation : Ne

 Ne se met devant les verbes.
Exemple : Je ne puis commander au trouble qui m’agite. (Corneille)

💡 Le NE explétif 💡
Ne est parfois explétif. Il n’a aucune valeur négative. Sa présence dans la phrase n’est pas obligatoire.
Il se rencontre dans les propositions subordonnées introduites par la conjonction de subordination que ou une locution conjonctive contenant que (à moins que, avant que, etc.) et s’emploie après des verbes exprimant la crainte ou l’impossibilité (appréhender, avoir peur, craindre, redouter, trembler, etc.) et les verbes exprimant l’empêchement, la précaution ou la défense (empêcher, éviter, prendre garde, etc.).
Lorsque ces verbes sont employés à la forme négative ou à la forme interrogative, le ne explétif, dont l’emploi est facultatif, est généralement omis.
 De plus, les propositions suivant un verbe de doute ou de négation (douter, mettre en doute, contester, disconvenir, nier, etc.) employé à la forme affirmative rejette le ne explétif. Cependant, le ne explétif s’emploie après certains verbes marquant le doute, la négation, en phrase négative.
Le ne explétif s’emploie également après un comparatif d’inégalité, introduit par autre, autrement, meilleur, mieux, moindre, moins, pire, pis, plus.
Exemples : Je crains qu’il ne parte. — Il nie qu’il ait oubliés son dossier. — Je ne doute point qu’il n’y ait eu une ancienne erreur. (La Bruyère) — On se voit d’un autre œil qu’on ne voit son prochain. (La Fontaine) — Il se peut que l’on pleure, à moins que l’on ne rie. (Musset)
 Lire : Emploi et suppression de ne : ne, marquant la négation et le ne explétif.

● Ne employé seul est l’expression négative la plus faible.
Exemple : Qui de nous, en posant une urne cinéraire,
N’a trouvé quelque ami pleurant sur un cercueil ? (Victor Hugo)

● Ne peut s’employer seul après certains verbes tels que cesser, pouvoir, oser, surtout aux temps simples et suivis d’un infinitif.
Exemples : Je ne peux, je n’ose le dire. — Je ne cesse de vous le répéter.

● Ne s’emploie seul après depuis que…, il y a…, voilà… et devant autre… que ou autre… sinon encadrant un substantif.
Exemples : Voilà bien longtemps que nous ne nous sommes rencontrés. — Je n’avais d’autres sorties que le matin. (Daudet)

● Ne… pas est l’expression négative moyenne. Elle a plus de force que ne, et elle est moins énergique que ne… point.
Exemple : Quelqu’un fait bien ; veut-il faire mieux ? que je ne sache pas qu’il fait bien, ou que je ne le soupçonnepas du moins de me l’avoir appris. (La Bruyère)

● Lorsque le verbe est à l’infinitif, les deux éléments ne pas sont placés devant l’infinitif.
Exemple : Je vous demande de ne pas crier.

● Ne est omis dans la langue familière et dans les constructions elliptiques.
Exemples : J’aime pas ce film. — Tu as aimé ce film ? Pas vraiment.

● Le changement de place de la négation peut changer complètement le sens de la phrase.
Exemples : Il ne sait pas parler (il est incapable d’user du langage). — Il sait ne pas parler (il est capable de se taire). — Ce n’est pas absolument vrai (pas tout à fait vrai). — Ce n’est absolument pas vrai (complètement faux).

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● Ne… point est l’expression négative la plus forte.
Exemple : Je ne choisirai point, dans ce désordre extrême ;
Tout me sera Pyrrhus, fût-ce Oreste lui-même. (Racine)

L’adverbe de négation : Non

● Non se place devant les adjectifs, les noms et les adverbes.
Exemple : Un avantage non négligeable.

● Non s’emploie pour ne… pasne… point, dans les propositions elliptiques.
Exemple : La vertu dans le monde est toujours poursuivie ;
Les envieux mourront, mais non jamais l’envie. (Molière)

 Non s’emploie dans une réponse négative, une exclamation ou une interrogation.
Exemples : Tu aimes le chocolat ? Non. — Non, non et non ! — Pourquoi non ?

● Non est utilisé pour annoncer ou souligner la négation.
Exemple : Non, je ne le regrette pas.

● Dans le registre familier, non est un exclamatif marquant l’indignation ou la protestation.
Exemple : Non, par exemple ! Non, mais ! Non mais des fois, non mais dites-donc, non mais sans blague !

● Non s’emploie librement pour former des noms et des adjectifs. Non peut être rattaché au deuxième élément du mot ainsi composé, avec ou sans trait d’union.
Exemples : Une non-exécutionun non coupable.

Mettre une phrase à la forme négative
Affirmation → Négation
Adverbes

J’y vais. → Je n’y vais pas.

Je veux bien accepter. → Je ne veux pas accepter.

Il a souvent raison. → Il n’jamais raison.

Elle a toujours faim. → Elle n’jamais faim.

Ils y vont parfois/quelquefois. → Ils n’y vont jamais.

J’en prends de temps en temps. → Je n’en prends jamais.

Elle a toujours soif. → Elle n’plus [jamais] soif.

Il a encore besoin de moi. → Il n’plus besoin de moi.

Elle est déjà arrivée. → Elle n’est pas encore arrivée.

Vous le trouverez quelque part. → Vous ne le trouverez nulle part.

Il y a beaucoup de monde. → Il n’y pas beaucoup de monde.

Il travaille beaucoup. → Il ne travaille guère [pas beaucoup].

Nous venons aussi. → Nous ne venons pas non plus.

J’ai vraiment envie de le faire. → Je n’ai nullement / aucunement envie de le faire.

Quelqu’un s’en occupera. → Personne ne s’en occupe.

Elle lui offre quelque chose. → Elle ne lui offre rien.

Y en a-t-il un qui vous plaise ? → Il n’y en a aucun.

Quelques-unes étaient valables. → Aucune n’était valable.

J’ai très envie d’y aller. → Je n’ai nulle/aucune envie d’y aller.

En reste-il ? → Pas un iota !

Il reste quelques miettes. → Il ne reste aucune miette.

Jean et Luc espèrent la retrouver. → Ni Jean ni Luc n’espèrent la retrouver.

Il obéit à Pierre et à Jean. → Il n’obéit ni à Pierre ni à Jean.

J’aime les films d’horreur. → Je n’aime pas les films d’horreur.

Regarde le chat. → Ne regarde pas le chat.

J’ai un devoir. → Je n’ai pas de devoir.

Je bois du lait. → Je ne bois pas de lait.

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