Les genres romanesques

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Les genres romanesques

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Introduction

Depuis les romans de chevalerie du Moyen Âge, le roman n’a cessé de se diversifier, montrant un dynamisme exceptionnel tout au long de son histoire.

Le roman répond au désir d’évasion du lecteur, mais il rencontre également les préoccupations du temps, anticipe sur les mutations de la société, dénonce les conventions sociales en leur opposant les vérités profondes des désirs et des passions. Humour, passion, engagement : la vitalité du roman se manifeste à travers le renouvellement des formes et des situations romanesques, à travers les prises de conscience qu’il suscite chez le lecteur, la quête des valeurs nouvelles qu’il lui propose.

La diversité des genres romanesques témoigne de cette formidable énergie du roman.

Le roman d’analyse

Le roman d’analyse se consacre à explorer les sentiments de personnages souvent partagés entre l’amour et la vertu, le désir et le renoncement. Dans un décor resserré, le roman d’analyse décrit leurs réactions devant une passion soudaine qui les déborde, un choix de vie difficile. Anxieux, tourmentés, les personnages interprètent les attitudes, les paroles, les regards des autres; ils s’analysent eux-mêmes, avec exigence, avec lucidité.

Écrit dans un style sobre et dépouillé, le roman d’analyse s’illustre au XVIIe siècle avec La Princesse de Clèves de Mme de La Fayette, dans un siècle qui aime l’étude des caractères. On le retrouve à l’époque romantique, mais aussi au XXe siècle avec, par exemple, La Porte étroite d’André Gide.

Le roman par lettres

Les personnages rapportent leurs découvertes, confient leurs émotions, entretiennent le dialogue avec un être cher. Si la lettre est l’occasion de rapporter directement un témoignage, d’exprimer un sentiment, elle est aussi moyen de séduction, conquête du destinataire. Dans le roman par lettres, l’échange des lettres multiplie les points de vue, fait avancer l’action. Lettres secrètes, perdues, interceptées : les intrigues se croisent, le roman progresse à travers le jeu subtil des correspondances.

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Le roman par lettres connaît son plein essor au XVIIIe siècle qui privilégie l’échange des idées et des sentiments. Ironie philosophique, exaltation des passions amoureuses, stratégies du libertinage, le roman épistolaire donne ses chefs-d’œuvre : les Lettres persanes de MontesquieuLa Nouvelle Héloïse de RousseauLes Liaisons dangereuses de Laclos.

→ À lire : Le roman épistolaire ou par lettres. – La lettre (fiche technique). – Les échanges de propos. – Le dialogue.

Le roman autobiographique

Il ne faut pas confondre le roman autobiographique avec l’autobiographie d’un écrivain qui fait le récit de sa propre vie. Le roman autobiographique met en scène un personnage fictif qui, arrivé au terme de son existence, raconte son histoire au lecteur à la première personne. Avec ses succès, ses échecs, le héros traverse les milieux les plus divers, tandis que l’écrivain joue du regard que le narrateur vieillissant porte sur le jeune homme – enthousiaste, amoureux – qu’il a été.

Dans la première partie du XVIIIe siècle se multiplient les romans autobiographiques : Gil Blas de Santillane de Lesage, Le Paysan parvenu de MarivauxChateaubriand le reprend dans RenéBalzac dans Le Lys dans la vallée. Nombreux sont les écrivains qui aujourd’hui rapportent ainsi l’itinéraire social, sentimental de leur héros.

→ À lire : L’autobiographie. – Analyser une autobiographie.

Le roman historique

Faire revivre le passé, recréer l’atmosphère d’une époque disparue : le romancier offre alors au lecteur un univers romanesque ancré dans l’Histoire. Les personnages fictifs croisent des personnages historiques, évoluent dans un cadre minutieusement reconstitué. Le pittoresque des lieux, des objets, le charme du dépaysement s’ajoutent à l’évocation des conflits politiques et militaires, des structures sociales, des confrontations idéologiques qui ont animé une époque.

Si dès le XVIIe siècle les lecteurs apprécient les romans historiques, c’est au XIXe siècle que le genre triomphe : le siècle du Progrès se penche sur son Histoire. Les musées se multiplient; le mouvement romantique redécouvre l’Antiquité et le Moyen Âge. Des écrivains prestigieux, Hugo, DumasBarbey d’AurevillyAlfred de Vigny, des romanciers populaires comme Paul Feval illustrent ainsi le roman historique.

→ À lire : Le Romantisme .

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Le roman réaliste

L’écrivain réaliste construit son récit, présente ses personnages de manière à donner au lecteur l’impression de la réalité. Les lieux de l’action appartiennent au monde réel ; les personnages traversent des situations empruntées à la vie quotidienne.

Aux XVIe et XVIIe siècles, le roman réaliste, proche de la farce satirique et burlesque, donne une grande place au corps. Il montre au XVIIIe siècle le rôle de l’argent dans la société. Au XIXe siècle, BalzacFlaubertMaupassantZola, les frères Goncourt démontent les mécanismes sociaux qui écrasent les individus, soulignent l’influence du milieu et de l’hérédité, font place — parfois dans de vastes fresques romanesques — ceux qui sont exclus : le peuple, les pauvres, les prostituées.

Les romanciers du XXe siècle poursuivront l’héritage des écrivains réalistes et naturalistes : représenter la réalité et « fouiller le vrai ».

→ À lire : Le Réalisme et le Naturalisme.

Le roman d’aventures

Le roman d’aventures projette le lecteur dans un univers différent du sien. Il provoque le dépaysement à travers la diversité, la singularité des lieux ou entraîne l’action. Les rebondissements sont nombreux, les obstacles rencontrés obligent le héros à faire preuve d’audace et de courage, de ruse et de force.

Dans le roman de chevalerie, le héros part en quête de « l’aventure » pour montrer sa bravoure. Au XIXe siècle, Jules Verne intègre la science, associant l’exploration trépidante de la terre avec le développement des découvertes techniques. Au XXe siècle, Malraux et Saint-Exupéry renouvellent le roman d’aventures : refusant les médiocrités, les conventions sociales, l’aventurier s’engage dans un dépassement de soi. L’action est pour lui un défi qui donne un sens au monde. Tels sont les héros des Conquérants ou de Vol de nuit.

Le roman policier

L’usage de l’esprit scientifique, du raisonnement logique stimule par la découverte d’un crime fait le plaisir du roman policier. À la société civilisée qui veut bannir toute violence, effacer tout désordre, le crime lance un défi. Un vol, une disparition, une mort brutale conduisent le héros à trouver des indices et des mobiles, interroger les suspects, résoudre l’énigme. Au terme de son enquête, la violence a été déchiffrée, l’ordre restauré… Le roman policier évolue du plaisir intellectuel d’identifier le coupable à l’exploration de l’univers glauque des mégapoles modernes: du roman à énigme au roman noir. C’est que les grands détectives, Sherlock Holmes (de C. Doyle), Rouletabille (de G. Leroux), Hercule Poirot (d’A. Christie), Maigret (de G. Simenon) ou Philip Marlowe (de R. Chandler), ne traquent pas tel ou tel criminel, mais le Mystère lui-même. À travers le brouillard, l’épaisseur d’un milieu, dans l’ombre où s’agitent les pulsions refoulées du monde moderne.

→ À lire : Le roman policier.

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