Les mythes des enfers

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Présentation

😈 Les mythes des enfers désignent les légendes et les croyances se rapportant à la région où séjournent les âmes des défunts dans les différentes cultures.

Dans certaines traditions, les Enfers sont le lieu où sont rassemblées les âmes de tous les morts. Dans d’autres cultures, l’endroit est uniquement dévolu à la punition des âmes coupables de mauvais comportements. Il faut noter qu’alors, par opposition, le séjour réservé aux âmes ayant fait le bien est fréquemment situé dans des régions célestes, symbolisant ainsi l’idée d’élévation spirituelle.

Cet article traite des Enfers dans les principales mythologies.

→ À lire également : Les mythes de la création. – Les mythes des enfers. – Les mythes de la fin du monde. – Les mythes du déluge. – Les mythes de la nuit. – Les mythes de la Lune. – Les mythes du Soleil. – Les mythes de la mer. – Les mythes des eaux douces. – Les mythes de la fertilité et de la fécondité.

Géographie des Enfers

Les Enfers prennent communément place sous terre. Pour les Grecs anciens, ce lieu souterrain accueille tous les défunts. Il est à l’origine nommé Hadès, le Tartare étant sa région la plus sombre et reculée. Par la suite, sous l’influence de l’orphisme, les Enfers connaissent une nouvelle géographie : le Tartare est réservé aux hommes mauvais, tandis que les champs Élysées forment une région d’un séjour agréable destinée aux hommes bons. Les Romains, quant à eux, désignent le royaume souterrain des Enfers sous le nom d’Orcus. Dans le judaïsme ancien, ce lieu est nommé le Shéol.

Les Enfers sont couramment décrits comme des lieux de désolation emplis de ténèbres (croyances mésopotamiennes, grecques, hébraïques, scandinaves), mais certaines cultures, cependant, les conçoivent sous une apparence proche de celle de la vie terrestre — c’est le cas en Égypte et en Chine. Les Enfers sont fréquemment parcourus de fleuves ou de rivières. Les fleuves des Enfers de la mythologie grecque sont connus sous les noms d’Achéron, de Styx et de Cocyte. Les Aztèques, quant à eux, imaginent neuf rivières souterraines.

Le chemin qui mène aux Enfers est généralement malaisé à parcourir. Il est souvent fait mention d’un pont très étroit à traverser (Tibet, Inde) ainsi que de lourdes portes à franchir (religion chrétienne, Islam, Chine). En outre, le royaume des morts est parfois décrit comme étant entouré de murailles infranchissables (Tibet, Mésopotamie, Scandinavie). Une fois la frontière franchie, il est de plus impossible de revenir sur ses pas. Certains mythes grecs cependant relatent les aventures de héros ayant réussi cet exploit (Héraclès, Orphée).

Divinités et peuple des Enfers
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Maîtres des Enfers et divinités mineures

Les Enfers sont gouvernés par des dieux, couramment accompagnés de démons et d’animaux monstrueux. Dans la mythologie grecque, Hadès, frère de Zeus et Poséidon, règne sur un peuple d’ombres en compagnie de son épouse, Perséphone. D’autres divinités évoluent à leurs côtés, telles Hécate et les Érinyes, déesses armées de fouets maltraitant les âmes coupables, correspondant aux Furies des croyances romaines.

Dans les mythes babyloniens, les Enfers sont le royaume de la déesse Ereshkigal. Tout comme Hadès, elle réside dans un palais au cœur de son domaine. À ses côtés siège le dieu Nergal. Chez les Égyptiens, c’est Osiris qui règne sur le domaine des morts. Dans les mythologies germaniques et scandinaves, la maîtresse des Enfers est connue sous le nom de Hel. En Inde, le souverain du royaume des morts est le dieu Yama, tandis que le dieu Mictlantecuhtli règne sur les Enfers aztèques.

Passeurs et gardiens

Une caractéristique commune à plusieurs légendes est l’évocation d’un personnage assumant la fonction de passeur. Dans la mythologie grecque, il s’agit de Charon — Charun pour les Étrusques — qui transporte dans sa barque les âmes d’une rive à l’autre des fleuves infernaux. Pour payer ce dernier voyage, le mort doit avoir une obole dans la bouche. Le personnage de passeur de fleuve se retrouve également dans les croyances assyro-babyloniennes. Parmi les autres personnages évoluant en ces lieux se trouvent des animaux, en particulier des chiens. Le terrible Cerbère, doté de plusieurs têtes et d’une queue de dragon, se tient à l’entrée du royaume des Enfers grecs. Des chiens gardent également les Enfers hindous.

La vie aux Enfers

Le séjour aux Enfers débute dans de nombreux cas par le jugement de l’âme du mort. Chez les Égyptiens, cette étape prend la forme d’une cérémonie de pesée des âmes présidée par Osiris et quarante-deux juges. Dans les croyances des Perses, c’est le grand dieu Mithra qui est chargé de cette pesée. En Chine, les âmes des morts comparaissent devant un tribunal composé de dix rois. Dans les mythes assyro-babyloniens, le jugement est conduit par le dieu Nergal. Dans la Grèce antique, les développements de l’orphisme intègrent également cette idée et l’âme comparaît devant trois juges (Minos, Rhadamanthe et Éaque).

Au sein des Enfers, les âmes connaissent des sorts variés. Elles peuvent notamment, sous l’apparence d’ombres, connaître une errance perpétuelle. Mais elles font également l’objet, lorsqu’elles sont pécheresses, de toutes sortes de supplices. Dans la mythologie grecque, par exemple, on rencontre des condamnés à des supplices éternels : Tantale, Sisyphe, Ixion…

Une idée fréquente dans les croyances est l’existence de plusieurs niveaux dans les Enfers, chacun d’entre eux proposant des punitions adaptées aux manquements et aux crimes. Il existe ainsi une gradation dans l’importance des fautes, mais également dans les tourments promis. C’est le cas dans les croyances judaïques et chinoises, mais également chez les bouddhistes, qui conçoivent l’existence de huit Enfers chauds et de huit Enfers froids ; les hindous, quant à eux, décrivent vingt et un Enfers de natures différentes. Dans ces Enfers, comme dans l’enfer des chrétiens, les supplices sont d’une grande variété. Les âmes peuvent y être brûlées, ébouillantées, décapitées, broyées, dévorées par divers monstres et animaux, etc.

Dans certaines croyances, le passage par les Enfers n’est que transitoire. Ainsi pour les hindous et les bouddhistes, l’âme, une fois qu’elle a séjourné aux Enfers, revient sur terre, réincarnée dans une enveloppe corporelle déterminée en fonction du poids des péchés du défunt.

Damnés en enfer, du cycle de fresques du Jugement dernier (détail) de Luca Signorelli, Chapelle de San Brizio, cathédrale d'Orvieto (Ombrie, Italie), 1499-1504. Scala/Art Resource, NY.

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Damnés en enfer, du cycle de fresques du Jugement dernier (détail) de Luca Signorelli, Chapelle de San Brizio, cathédrale d’Orvieto (Ombrie, Italie), 1499-1504. Scala/Art Resource, NY.

ℹ L’art de Luca Signorelli déploie toute sa verve dans les fresques de la chapelle San Brizio de la cathédrale d’Orvieto, exécutées suivant l’exemple de la chapelle Strozzi de l’église Santa Maria Novella de Florence. La scène, peuplée d’une multitude de personnages dotés de postures particulièrement expressives, est caractérisée par une composition frénétique et une profusion de détails.

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