Les outils de la description

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Les outils de la description

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Texte d’observation

Afin de saisir les différents outils de la description, il est conseillé de lire l’extrait suivant de Maupassant. Tous les exemples de cet article seront tirés de ce texte d’observation.

La longue promenade de la Croisette s’arrondit au bord de l’eau bleue. Là-bas, à droite, l’Esterel s’avance au loin dans la mer. Il barre la vue, fermant l’horizon par le joli décor méridional de ses sommets pointus, nombreux et bizarres.
À gauche, les îles Sainte-Marguerite et Saint-Honorat, couchées dans l’eau, montrent leur dos couvert de sapins.
Et tout le long du large golfe, tout le long des grandes montagnes assises autour de Cannes, le peuple blanc des villas semble endormi dans le soleil. On les voit au loin, les maisons claires, semées du haut en bas des monts, tachant de points de neige la verdure sombre.
Les plus proches de l’eau ouvrent leurs grilles sur la vaste promenade que viennent baigner les flots tranquilles. Il fait bon, il fait doux. C’est un tiède jour d’hiver où passe à peine un frisson de fraîcheur. Par-dessus les murs des jardins, on aperçoit les orangers et les citronniers pleins de fruits d’or. […]

(Guy de Maupassant, « Première neige », Contes divers, 11 décembre 1883)

Introduction

Une description est le plus souvent un arrêt dans le récit. Elle sert à faire percevoir au lecteur le cadre ou des éléments du cadre dans lequel se déroule une action. Une description peut faire comprendre : une situation historique, un milieu social, un paysage et son atmosphère. Ces éléments sont nécessaires à la cohérence du récit.
→ En savoir plus : La description.

Une description s’adresse principalement à la vue. Les verbes voir, apercevoir ou des synonymes sont fréquemment utilisés. Mais d’autres sens peuvent être sollicités: l’ouïe, l’odorat, le toucher.
Exemple : C’est un tiède jour d’hiver où passe à peine un frisson de fraîcheur.
→ À lire : Différence entre voir, apercevoir et regarder. – Exprimer des sensations.

Les outils lexicaux

● Les lieux décrits sont précisément nommés à l’aide de noms propres. Ainsi le lecteur relie la description lue à ce qu’il connaît déjà de la région citée.
Exemples : La promenade de la Croisette, l’Esterel, les îles Sainte-Marguerite et Saint-Honorat, Cannes.

● La réalité décrite est montrée à l’aide d’un vocabulaire précis et varié, car les mots choisis permettent au lecteur d’identifier, de reconnaître ce qu’on veut lui faire voir. Ainsi, dans le texte d’observation de Maupassant, il est possible de relever le vocabulaire suivant :

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  • l’Esterel : sommets, montagnes, monts ;
  • la mer : l’eau, les flots ;
  • les villas : les maisons, les grilles, les murs des jardins.

L’emploi d’adjectifs qualificatifs permet de caractériser ce que l’on veut décrire. Les adjectifs qualificatifs ont un rôle très important dans la description. On peut les classer dans deux catégories :

  • certains renseignent sur les caractéristiques des éléments décrits. Ils peuvent indiquer, par exemple :
    la couleur : l’eau bleue, les maisons claires ;
    des formes : des sommets pointus ;
    des dimensions : les grandes montagnes, le large golfe ;
    la température : une douce journée.
  • D’autres adjectifs qualificatifs renseignent sur les sentiments, les émotions, les sensations ou l’appréciation de l’auteur : un joli décor méridional, une ville agréable.

→ À lire : L’adjectif qualificatif. – La place de l’adjectif qualificatif. – Les adjectifs de couleurs. – Les adjectifs composés.

● Le vocabulaire peut également être choisi selon deux intentions :

  • pour animer la description, on peut utiliser des verbes qui indiquent :
    une forme : s’arrondir ;
    un mouvement : s’avancer ;
    une action propre à l’homme : barrer, fermer, montrer, ouvrir.
  • pour créer une impression dominante, on peut employer des mots appartenant à un même champ lexical, c’est-à-dire groupés autour d’une même idée : couchées, assises, endormi et tranquilles appartiennent au champ lexical du repos.

→ À lire : Le champ lexical. – Les réseaux lexicaux.

Les outils grammaticaux

● Dans un texte descriptif, on rencontre de nombreux compléments circonstanciels de lieu. Ils situent les éléments décrits dans l’espace. On peut remarquer que :

  • certains compléments circonstanciels de lieu ordonnent la description : là-bas, à gauche, à droite, et tout le long du large golfe… ;
  • d’autres situent les éléments décrits les uns par rapport aux autres : l’Esterel s’avance au loin de la mer – les grandes montagnes assises autour de Cannes.

● Toutes les expansions du nom sont utilisées pour apporter des précisions sur le nom noyau du groupe nominal :

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L’attribut du sujet permet d’indiquer une caractéristique, une manière d’être : Le peuple blanc des villas semble endormi dans le soleil.

● L’emploi d’un présentatif (c’est… qui…) permet d’attirer l’attention sur un élément que l’on veut mettre en valeur : C’est un tiède jour passe à peine un frisson de fraîcheur.

Les procédés d’écriture

Des images aident le lecteur à se représenter ce qu’on veut lui montrer. Il peut s’agir de :

  • comparaisons : Les villas sont blanches comme la neige.
  • métaphores : Les îles, couchées dans l’eau, montrent leur dos couvert de sapins.

● La description peut se faire au moyen de mots utilisés habituellement pour des êtres humains. On parle alors de personnification : tout le long des grandes montagnes assises autour de Cannes, le peuple blanc des villas semble endormi dans le soleil.

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