Les types d’images

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Les types d’images

Vous êtes dupe d’une image : quand on dit que la pensée évoque, écarte, que la conscience sélectionne, on parle au figuré.

  (Jean-Paul Sartre, Imagination, 1936, p. 125)

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Introduction

Pendant des siècles, la peinture a été reconnue comme l’image par excellence, le modèle de toutes les images. C’est à travers la peinture que s’est forgée le rapport de la civilisation occidentale à l’image.

L’image d’abord s’est imposée avec évidence, avec autorité, comme représentation fidèle du réel ou de l’imaginaire. Mais le développement de la photographie a bouleversé ce rapport. Désormais l’image est multiple et est présente partout : affiches, bandes dessinées, pictogrammes, schémas, mais aussi au cinéma, télévision. Elle est narrative, incitative, explicative ou descriptive, susceptible de nombreuses manipulations, souvent recouverte par le texte qui l’accompagne, qui lui impose son sens.

→ À lire : L’image. – L’art [+ Vidéo]. – L’affiche.

La peinture

Quand l’homme du Moyen Âge découvre sur des panneaux de bois la vie du Christ ou la représentation terrifiante de l’Enfer, la peinture est associée au sacré. Avec la Renaissance, la peinture devient profane. Le paysage, le portrait, la nature morte, la représentation de l’histoire concurrencent alors les images religieuses. Les techniques comme les matériaux se diversifient, les lois de la perspective s’imposent. On continue de peindre sur les murs, le bois ou le papier mais c’est le tableau rectangulaire, la toile mince tendue sur un châssis accroché à un mur, qui devient le support idéal de l’image.

À partir du XIXe siècle, les peintres se libèrent des lois de la perspective. Longtemps la perspective avait gouverné l’image, créant la profondeur à travers les différents plans, orientant le regard à travers les lignes de fuite. Longtemps la peinture est figurative, représentant sur la toile les détails de la réalité. Mais de l’impressionnisme au surréalisme, du cubisme à l’abstraction, la peinture devient non figurative.

Aujourd’hui, menacée par la profusion des images, la peinture joue elle-même des techniques modernes. Elle ne cherche plus, comme aux siècles précédents, à charmer, à captiver le regard. Elle invite le spectateur à réfléchir sur les liens du réel et de l’imaginaire, sur le rapport profond que l’homme entretient avec l’image.

→ À lire : Qu’est-ce que l’art ? [+ Vidéo]. – L’imagination.

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L’illustration

Dès le Moyen Âge et les enluminures des moines copistes, l’image s’impose très vite dans l’histoire du livre. Elle évolue de la gravure sur bois à la gravure sur cuivre, de l’eau-forte à la lithographie. À l’époque de la Renaissance, au XVIIIe siècle, puis au XIXe siècle pendant la période romantique, de grands artistes assurent le triomphe du « livre à figures », du « livre à vignettes ». Ils réalisent alors les illustrations galantes du roman libertin, les planches scientifiques et techniques de l’Encyclopédie, les images des livres de voyages, des livres de Jules Verne.

Dépassant la soumission de l’image au texte, des illustrateurs de génie, Gustave Doré, Granville, créent alors une harmonie, un équilibre entre l’explication, la narration et son illustration. Accompagnant les techniques modernes de fabrication et l’explosion de la couleur, l’image s’est aujourd’hui approprié la couverture du livre. C’est par la couverture que l’image et le texte nouent des liens déterminants dans l’esprit du lecteur.

→ À lire : Le livre : son histoire et son évolution. – L’univers des livres. – 20 citations sur le livre.

La photographie

En exposant le bitume de Judée, une sorte de goudron, à l’action de la lumière, en associant à ce procède le principe de la chambre obscure, Niepce effectue au XIXe siècle la première photographie au monde. Très vite le daguerréo-type, du français Daguerre, réduit le temps de pose, puis le calotype rend la reproduction possible. La première pellicule est lancée à Londres en 1874 ; trente ans plus tard Kodak commercialise la pellicule souple.

Si la photographie a paru, à ses débuts, refléter simplement le réel, de grands photographes ont témoigne qu’il s’agissait d’une manière plus complexe et nouvelle de percevoir la réalité. Attentifs au spectacle des rues, à l’expression fugitive des physionomies, à l’instant privilégié qu’il faut capturer, des photographes comme Doisneau, Ronis ou Boubat intègrent intuitivement des règles esthétiques. Ils donnent ainsi à l’image un sens fort pour assurer sa permanence et sa richesse. Si bien que lorsque Capa et Cartier-Bresson fondent l’agence Magnum c’est pour, au-delà de l’actualité, faire de l’image photographique un moyen de comprendre et de questionner le monde.

Dans l’usage quotidien, la photographie ravive le souvenir. Elle atteste que ce qui se voit à l’image, événement familial, paysage, visage d’un être cher, un jour a existé.

Le cinéma
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Les tout premiers films des frères Lumière sont des documentaires, mais très vite le film de fiction rencontre un vaste public, de plus en plus avide d’images animées. Les mouvements de la caméra, les effets spéciaux, les trucages cinématographiques, la rigueur du montage font du cinéma un art qui maîtrise parfaitement le temps narratif. L’enjeu du cinéma est considérable, et son histoire voit se concentrer, tout au long du XXe siècle, les grandes maisons de production. Dans les films au budget immense, elles donnent d’abord la première place à l’acteur, universellement connu, célébré. Ceci avec d’autant plus de ferveur que l’image cinématographique donne l’illusion, comme le rêve au cœur du sommeil, de participer, de vivre la réalité. Ce n’est que plus tard que s’impose l’importance capitale du metteur en scène et du scénariste.

Au cinéma commercial, qui schématise les situations, qui flatte l’attente immédiate du grand public, s’oppose l’exigence du cinéma d’auteur qui cherche à exprimer des émotions profondes, une représentation nouvelle de la réalité, un découpage du temps original. Le gigantisme des moyens financiers, la concentration de la production et de la diffusion des films conduisent le cinéma à la recherche du « grand succès ». Le budget du film devient lui-même un argument pour solliciter le spectateur. Celui-ci retrouve dans l’ombre le plaisir de la fascination, parce que les films sont, comme le dit François Truffaut, « des trains lancés dans la nuit ».

📽 Vidéo : Qu’est-ce que l’art ?

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