L’opéra-comique

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L’opéra-comique

Samedi je vais à la première représentation de La Petite Fadette, un opéra-comique que l’on a fait sur son roman [de George Sand].

(Gustave Flaubert, Correspondances, 1869, p.68)

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Qu’est-ce que l’opéra-comique ?

L’opéra-comique, genre essentiellement français, est une pièce d’intrigue mêlée de chant, faite pour égayer le spectacle, où les caractères ne sont touchés que superficiellement, et où le ridicule est présenté en passant. Ce genre tient à la comédie par l’intrigue et les personnages et à l’opéra par le chant dont il est mêlé. Le récitatif du grand opéra y est remplacé par la simple parole ou le dialogue parlé. L’opéra-comique est assujetti aux mêmes règles que les autres pièces de théâtre, mais il en a de particulières.

L’origine de l’opéra-comique remonte à la fin du XVIIe siècle ; d’abord simple pièce à ariettes jouée sur les théâtres de la Foire. Il atteint son apogée avec André Grétry et Pierre Alexandre Monsigny, et continue à jouir d’une grande faveur avec François-Adrien Boieldieu, Nicolo, Auber, Hérold, Adam, etc.

→ À lire : La comédie. – La comédie classique en France.

Les espèces d’opéra-comique

On compte deux sortes d’opéra-comique : l’opéra-comique à ariettes et l’opéra-comique en vaudevilles.

Les pièces à ariettes

Les pièces à ariettes sont celles qui sont mêlées de chants mis sur des paroles qui expriment un sentiment ou une passion. Il faut que la poésie y peigne toujours la situation du personnage, qu’elle soit naturelle, précise, constante, et que toutes les expressions prêtent à la musique. L’ariette ne peut être chantée que dans les endroits où le personnage est agité de quelque passion. Elle doit être, de plus, la récapitulation et la péroraison de la scène : c’est une remarque que fait Jean-Jacques Rousseau. Voilà pourquoi l’acteur disparaît presque toujours après avoir chanté.

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Éviter la monotonie

Un chant ne peut plaire s’il est monotone. C’est au poète à fournir au musicien le moyen de diversifier le sien. Il doit pour cela varier autant que possible le caractère des ariettes, c’est-à-dire placer après une ariette qui exprime une passion douche, une ariette qui exprime une passion contraire ou différente. Il faut encore qu’il proportionne le dialogue à la musique, de manière que l’un n’occupe pas la scène plus longtemps que l’autre.

Le vaudeville

Le vaudeville ou comédie-vaudeville est une petite comédie dont le dialogue est nécessairement entremêlé de couplets satiriques. Le vaudeville ne diffère point aujourd’hui de l’opéra à ariettes sous le rapport de la composition. Seulement ses couplets doivent être sur des airs connus, tandis que les airs de l’opéra à ariettes sont composés pour la circonstance. D’un autre côté, si, comme la comédie, il doit censurer les vices et les ridicules, il se distingue de celle-ci en ce qu’il prend ses sujets dans les petits événements de chaque jour, dans ces ridicules passagers que la mode enfante et emporte avec elle. Il ne songe qu’au moment présent ; il abonde en tableaux délicats, gracieux, en plaisanteries fines, décentes et agréablement exprimées par des couplets.

→ À lire : Le vaudeville.

Réussir le vaudeville

Pour réussir dans le vaudeville, il faut posséder l’art de saisir ces transformations si rapides et si variées de la société qui échappent à un œil inattentif, et qui fournissent une foule de traits piquants. Il faut être doué de ce tact observateur auquel ne peuvent échapper ces erreurs légères et fugitives de l’esprit humain qui se cachent sous le vernis uniforme de la société polie, les forcer, par l’art de la composition, à se déceler, et tourner surtout avec agrément ces couplets si gais, si pleins de sel attique, si finement aiguisés de bons mots, où l’épigramme ne va pas au-delà de la malice.

Autres vaudevilles

Outre la chanson satirique, on compte le vaudeville final et le vaudeville sérieux. On appelle vaudeville final une chanson en plusieurs couplets qui termine les pièces de ce genre, et dont chaque personnage chante un couplet sur la scène. Aujourd’hui, on donne le nom de vaudeville à un véritable drame où les sentiments élevés, tendres ou délicats, sont également admis. Quelques rares couplets, de courts morceaux d’ensemble rappellent seulement sa première origine.

→ À lire : Le vaudeville.

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Le théâtre national de l’Opéra-Comique
Présentation et aperçu historique

L’Opéra-Comique est un théâtre parisien situé à proximité du boulevard des Italiens, qui tire son nom d’une troupe de théâtre lyrique.

Lorsque le genre de l’opéra-comique a pris naissance sur les théâtres de la Foire, ce spectacle séduit par sa variété et a eu de la vogue. Les théâtres privilégiés, l’Académie royale de musique, la Comédie-Française et la Comédie-Italienne ont protesté contre les envahisseurs et leur ont fait une guerre qui a duré longtemps. Toutes sortes d’entraves ont été apportées à leurs représentations. Un arrêt du parlement du 2 janvier 1709 enjoint aux directeurs de troupes d’opéra-comique de revenir aux danses de cordes et aux marionnettes. Cet arrêt est en partie éludé, et il s’établit aux foires l’usage des pièces à la muette, mêlées de jargon. En 1714, une transaction avec les grands théâtres permet aux comédiens forains de prendre le titre d’Opéra-Comique et de jouer des pièces de ce genre, sauf quelques restrictions dans la mise en scène. Puis de nouvelles rigueurs sont exercées. En 1730, Alain-René Lesage, qui soutenait de son talent la comédie lyrique persécutée, écrit pour la foire Saint-Germain l’Opéra-Comique assiégé, à propos d’un procès que les comédiens français viennent d’inventer à ce théâtre et de perdre. En 1745, l’Opéra-Comique est fermé par le parlement, et le genre aboli. L’on ne joue plus à la foire que des scènes muettes. Enfin, Jean Monnet obtient la permission de rétablir ce théâtre en 1752. Cette résurrection est définitive.

Le théâtre au XXe siècle

Après sa reconstruction, le théâtre de l’Opéra-Comique, sous la direction d’Albert Carré (1898-1913 puis 1918-1925) s’ouvre au drame lyrique. Parmi les créations de cette période se détachent Pelléas et Mélisande de Claude Debussy (1902), L’Heure espagnole de Maurice Ravel (1911), et plus tard Le pauvre Matelot, de Darius Milhaud (1927), ainsi que des œuvres de Mozart, Beethoven, Gluck, Manuel de Falla, etc., dans un éclectisme qui rencontre le succès public. En 1939, l’Opéra-Comique est placé sous la tutelle de la Réunion des Théâtres Lyriques Nationaux (RTLN), l’administrateur étant alors commun à l’Opéra Garnier et au théâtre de l’Opéra-Comique, qui garde néanmoins une direction propre. Les nombreux directeurs qui se succèdent introduisent au répertoire des compositeurs du début du siècle comme Leoš Janáček, Arnold Schoenberg, Benjamin Britten, Kurt Weill, et des contemporains comme Jean Rivier, Darius Milhaud, André Jolivet, Francis Poulenc, etc. La salle est fermée de 1972 à 1982, période pendant laquelle un centre de formation d’acteurs en occupe les locaux, puis elle est utilisée jusqu’en 1988 comme seconde salle de l’Opéra Garnier.

En 1990, le théâtre de l’Opéra-Comique retrouve son autonomie, et une association mixte privée-publique en prend la direction. Sous la houlette du metteur en scène français Pierre Médecin (1994-2000), le théâtre de l’Opéra-Comique renoue avec la création d’œuvres lyriques ; après Jérôme Savary (2000-2007), c’est Jérôme Deschamps qui prend en charge la direction du théâtre. En 2004, un décret lui attribue le statut de théâtre national, augmentant ainsi substantiellement son budget de fonctionnement et élargissant son répertoire, de la musique baroque à la musique contemporaine, et l’ouvrant également à des œuvres sans musique.

Le théâtre de l’Opéra-Comique est classé « monument historique » par le ministère de la Culture en 1977.

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