Marcel Aymé

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Auteurs français

Marcel Aymé

1902 – 1967

Marcel Aymé, né à Joigny le 29 mars 1902 et mort chez lui, rue Norvins dans le 18e arrondissement de Paris, le 14 octobre 1967, est un romancier, conteur, nouvelliste et auteur dramatique français, dont l’œuvre combine, avec une savante naïveté, le merveilleux et le réalisme du quotidien. Il a laissé deux essais, dix-sept romans, plusieurs dizaines de nouvelles, une dizaine de pièces de théâtre, plus de cent soixante articles et des contes.
→ Lumière sur Les Contes du chat perché de Marcel Aymé.

Notice biographique

Marcel Aymé à Paris (7 novembre 1963). Photo de Keystone-France/Gamma-Keystone.

Né à Joigny (Yonne), Marcel Aymé passe son enfance à la campagne avant d’entreprendre des études de mathématiques à Besançon, qu’il doit interrompre pour des raisons de santé. Il exerce ensuite à Paris différents métiers (il est tour à tour employé de banque, agent de change, journaliste) et publie en 1926 un premier roman (Brûlebois). Il se consacre dès lors à l’écriture et obtient en 1929 le prix Renaudot pour La Table-aux-Crevés. En 1933, La Jument verte rencontre un immense succès.  L’auteur y dépeint avec réalisme le monde rural. Tout en continuant à publier romans et nouvelles dans les journaux de l’époque, il écrit des textes de commande pour le cinéma, activité qu’il poursuivra sous l’Occupation.

Après Maison basse (1935), Le Moulin de la Sourdine (1936) et Gustalin (1938), Marcel Aymé publie Travelingue (1941), dont l’action se situe à l’époque du Front populaire, et qui constitue le premier volet d’une trilogie romanesque. Étude de mœurs comique mettant en scène des personnages pittoresques comme le jeune boxeur Milou, poids mouche protégé par un vieux pédéraste, l’œuvre inaugure une fresque sociale fantaisiste et réaliste qui se poursuit avec Le Chemin des écoliers (1946), tableau humoristique de la France sous l’Occupation, et s’achève avec Uranus (1948). Ce roman, dont l’action se situe pendant les mois qui suivent la Libération, sera adapté au cinéma par Claude Berri en 1991.

Marcel Aymé excelle également dans le genre du récit bref et incisif. Présentés comme des « histoires simples, sans amour et sans argent », ses Contes du chat perché, qui paraissent à partir de 1934 sous forme d’albums pour enfants — ils seront complétés en 1950 par les Autres Contes du chat perché, puis en 1958 par les Derniers Contes du chat perché —, mêlent le merveilleux et le quotidien dans des intrigues où les animaux et les hommes conversent librement. Son goût du merveilleux et du fantastique se manifeste également dans ses recueils de nouvelles comme Le Passe-muraille (1943) et Le Vin de Paris (1947).

→ À lire : Marcel Aymé : Les Contes du chat perché.

On retrouve dans ses pièces de théâtre la même fantaisie réaliste et le même anticonformisme. Sa première pièce, Lucienne et le Boucher (1932), qui ne sera jouée qu’en 1948, est tout à la fois une comédie de mœurs et une farce. Dans Clérambard (1950), probablement sa meilleure pièce, un hobereau tyrannique et cruel se transforme soudain en disciple de saint François d’Assise ; ses vices se muent en vertus, sa cruauté, en bontés excessives. Il en résulte un comique proche de l’absurde. Dans Les Oiseaux de la lune (1956), le surveillant général d’un établissement scolaire acquiert, à force de lire des romans, le pouvoir féerique de transformer les gêneurs en volatiles.

Très attaqué par la critique, y compris pour ses textes les plus inoffensifs comme Les Contes du chat perché, il doit l’essentiel de son succès au public. Au théâtre, son plaidoyer contre la peine de mort La Tête des autres (1952) a soulevé de vives réactions, mais aussi de l’enthousiasme tout comme ses comédies grinçantes : Lucienne et le Boucher (1948), Clérambard (1950).

Outre Vogue la galère (1947), La Tête des autres (1952), La Mouche bleue (1957) et Louisiane (1961), on lui doit deux adaptations de pièces d’Arthur Miller, Les Sorcières de Salem (1954) et Vu du pont (1958). De nombreux films, téléfilms et dessins animés ont été tirés de ses œuvres.

Aujourd’hui, un monument et une plaque ont été élevés à sa mémoire place Marcel-Aymé, dans le quartier de Montmartre à Paris, à proximité du Cimetière Saint-Vincent, où il est enterré. La statue, réalisée par Jean Marais en 1989 évoque Le Passe-muraille, un de ses personnages les plus surréalistes, et une de ses plus belles œuvres écrites.

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📽 15 citations choisies de Marcel Aymé
  • Nos bonnes actions sont souvent plus troubles que nos péchés. (Vogue la galère, 1951)
  • Seules les femmes voient vraiment les choses. Les hommes n’ont jamais qu’une idée. (Uranus, 1948)
  • On ne s’évade de sa condition qu’en se hissant à une autre. (Uranus, 1948)
  • Peut-être le décalage entre les générations est-il beaucoup plus dans la forme que dans le fond. (Uranus, 1948)
  • La nature ne se perd pas. Ce qui se défait d’un côté se refait d’un autre. (La Vouivre, 1943)
  • Le surnaturel n’étant pas d’un usage pratique ni régulier, il est sage et décent de n’en pas tenir compte. (La Vouivre, 1943)
  • L’humilité est l’antichambre de toutes les perfections. (Clérambard, 1950)
  • Celui qui demande la charité travaille plus pour son prochain que pour lui-même. (Clérambard, 1950)
  • Le monde souffre de ne pas avoir assez de mendiants pour rappeler aux hommes la douceur d’un geste fraternel. (Clérambard, 1950)
  • Être heureux, ce n’est pas bon signe, c’est que le malheur a manqué le coche, il arrivera par le suivant. (En arrière, 1950)
  • Les hommes appelés à en juger d’autres devraient avoir fait un stage de deux ou trois mois en prison. (La Tête des autres, 1952)
  • On n’a pas grand mérite à prendre patience quand on est incapable d’un mouvement de colère… (Lucienne et le boucher, 1948)
  • Est-ce qu’il y a besoin de se mettre la cervelle à l’envers pour être heureux dans l’amour ? (Lucienne et le boucher, 1948)
  • Quand les poules auront des dents, vous regretterez peut-être de les avoir maltraitées autrefois. (Les Contes du chat perché, 1934-1946)
  • L’agrément de la vie, c’est de choisir en ayant l’air d’ignorer le hasard. (Travelingue, 1941)

Autres citations de Marcel Aymé.

Bibliographie
Romans
  • Brûlebois (1926)
  • Aller-retour (1927)
  • Les Jumeaux du diable (1928) – à la demande de son auteur, ce roman n’a jamais été réédité, sauf dans Œuvres romanesques complètes, tome I, Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade » no 352 (1989)
  • La Table-aux-crevés (1929)
  • La Rue sans nom (1930)
  • Le Vaurien (1931)
  • La Jument verte (1933)
  • Maison basse (1935)
  • Le Moulin de la Sourdine (1936)
  • Gustalin (1938) – édition illustrée de lithographies originales en couleurs de Guy Bardone, Les Bibliophiles de France, Paris (1964)
  • Le Bœuf clandestin (1939)
  • La Belle Image (1941)
  • Travelingue (1941)
  • La Vouivre (1943)
  • Le Chemin des écoliers (1946)
  • Uranus (1948)
  • Les Tiroirs de l’inconnu (1960)
  • Œuvres romanesques en six volumes illustrés par Roland Topor (115 illustrations en couleurs), Flammarion (1977)
  • Œuvres romanesques complètes, Tome I, Bibliothèque de la Pléiade n° 352 (1989)
  • Œuvres romanesques complètes, Tome II, Bibliothèque de la Pléiade n° 447 (1998)
  • Œuvres romanesques complètes, Tome III, Bibliothèque de la Pléiade n° 477 (2001)
Recueils de nouvelles et de contes
  • Le Puits aux images (1932)
  • Le Nain (1934)
  • Derrière chez Martin (1938)
  • Le Passe-muraille (1943)
  • Le Vin de Paris (1947), recueil qui inclut Traversée de Paris
  • Les Bottes de sept lieues (1950)
  • En arrière (1950)
  • Les Contes du chat perché : 17 contes publiés entre 1934 et 1946
  • Enjambées (1967). Illustrations de Giani Esposito, Gallimard, Bibliothèque blanche
  • Nouvelles complètes, Quarto Gallimard (2002)
Théâtre
  • Lucienne et le boucher (1948)
  • Clérambard (1950)
  • Vogue la galère (1951)
  • La Tête des autres (1952)
  • Les Quatre Vérités (1954)
  • Les Sorcières de Salem, pièce d’Arthur Miller traduite par Marcel Aymé (1954)
  • Les Oiseaux de lune (1955)
  • La Mouche bleue (1957)
  • Vu du pont, pièce d’Arthur Miller traduite par Marcel Aymé en (1958)
  • Louisiane (1961)
  • Les Maxibules (1961)
  • La Consommation (1963)
  • Le Placard (1963)
  • La Nuit de l’iguane, adaptation française de la pièce de Tennessee Williams (1965)
  • La Convention Belzébir (1966)
  • Le Minotaure (1967)
Essais
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  • Silhouette du scandale, Éditions du Sagittaire (1938)
  • Le Confort intellectuel, Flammarion (1949)
  • L’Épuration et le délit d’opinion, Liège, Éditions Dynamo, Collection Brimborions (1968)

Articles connexes

Suggestion de livres


Nouvelles complètes

La Vouivre

Uranus

Les contes bleus du chat perché

La Tête des autres

Le Vin de Paris

La Jument verte

Le Minotaure
Annonce

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