L’ode sacrée

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L’ode sacrée 

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Qu’est-ce que l’ode ?

L’ode (n.f.) était le nom donné, chez les Grecs, à tout poème lyrique qui pouvait être chanté, et qui se distinguait en cela de l’élégie. Telles sont les odes de Pindare et d’Anacréon👤. Chez les modernes, l’ode est un petit poème lyrique, dans lequel le poète exhale les sentiments les plus intimes de son âme, et qui est partagé en un certain nombre de stances ou strophes presque toujours semblables ou symétriques pour le nombre et la mesure des vers, ainsi que pour la combinaison des rimes.

👤 Anacréon
Anacréon (en grec ancien Anakréôn), né vers 550 av. J.-C. à Téos, en Ionie, mort vers 464 av. J.-C., est l’un des plus grands poètes lyriques grecs avec Alcée de Mytilène et Sappho. Il est surnommé Le chantre ou Le vieillard de Téos.

→ À lire : L’ode.

Qu’est-ce que l’ode sacrée ?

L’ode sacrée est celle qui célèbre les perfections et les œuvres de Dieu, et les grandeurs de la religion. C’est l’hymne à la Divinité. C’est le premier chant que les poètes font entendre, parce que la première exclamation de l’homme, à la vue des merveilles de l’univers et des bienfaits dont Dieu l’avait comblé, est une expression lyrique, un cantique de louanges. Le poète, dans cette ode, admire avec transport les chefs-d’œuvre de la toute puissance divine, et en offre les tableaux les plus brillants et les plus magnifiques.

Où trouver une idée de la poésie sacrée ?

Ce sont les Livres Saints qui pourront nous donner une idée de la poésie religieuse ou de l’ode sacrée, car, comme le dit Louis de Fontanes, « l’enthousiasme habite aux rives du Jourdain ».

C’est, en effet, dans les poésies des Hébreux, que nous trouvons le caractère sérieux et sublime de la poésie lyrique, le grand caractère de l’ode, c’est-à-dire un objet important, un enthousiasme sincère, des élans rapides, une véritable inspiration. Ce n’est point, comme il arrive trop souvent dans les poètes profanes, un jeu de l’imagination, que les cantiques de Moïse, de David et des Prophètes. Ces hommes incomparables chantaient avec une verve qu’on appellerait génie, dit Marmontel, si ce n’était pas l’inspiration même de l’Esprit divin. Leur poésie est un torrent, un orage : elle emporte tout avec elle ; elle ébranle les cœurs ; elle nous fait parcourir l’univers, elle nous fait monter aux cieux, elle nous fait tomber dans les abîmes. On sent que le poète est sous la main de Dieu qui règle ses inspirations et dirige ses chants.

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D’où vient la supériorité de la poésie sacrée ?

Sans vouloir refuser toute inspiration aux auteurs profanes, on peut dire que, chez aucun d’eux, le sublime ne se trouve à un degré aussi éminent que chez les écrivains sacrés. Si on cherche la raison de cette différence, on verra qu’elle vient de ce que les poètes profanes n’avaient pas le même fond dans leur matière, ni le même esprit pour les animer dans la composition. Ils ne chantaient qu’une religion fausse, un héroïsme souvent mal entendu, des combats dont la gloire était quelquefois chimérique. Dans les chants consacrés à la gloire du vrai Dieu, on sent au fond même du sujet la vraie grandeur puisée dans sa source : ce sont de vraies beautés, de vraies vertus qu’on admire, et des sentiments solides qu’on exprime. Dans les poètes, c’est toujours l’homme qui écrit, qui travaille : on sent son effort, et par conséquent, sa faiblesse ; on sent ses vices, ses préjugés, son ignorance, sa corruption. Ici, c’est l’esprit de Dieu qui souffle : tout est plein, lumineux, libre, marqué au coin de celui qui se jouait en formant l’univers.

Quels sont les plus beaux poèmes lyriques de l’Écriture ?

Les plus anciens poèmes lyriques connus aujourd’hui sont les deux cantiques de Moïse. Le premier, Cantemus Domino (Chantons pour le Seigneur), est l’expression la plus sublime de la reconnaissance et de l’admiration des Hébreux, après le passage de la mer Rouge. L’autre, Audite, cœli quæ loquor (Écoutez, ô cieux, ce que je dis), est prononcé par Moïse, quelque temps avant sa mort, pour graver profondément dans la mémoire du peuple le souvenir des bienfaits dont Dieu l’avait comblé. On trouve encore d’autres poèmes lyriques dans les Livres Saints : les plaintes sublimes de Job, Pereat dies (Laisse le jour), et celles d’Ézéchias mourant ; les cantiques, Confitebor tibi (Ils ont erré), d’Isaïe, Benedicite (Bénir), de Daniel, Domine, audivi (Seigneur, j’ai entendu), d’Habacuc, et Qui sponte obtulistis (Offrir volontairement), chanté par Débora après la victoire sur Sisara. Tous ces morceaux sont dans le genre sublime.

Parmi les psaumes, on peut citer :

  • dans le genre doux et simple : les psaumes 22, Dominus regit me (Le Seigneur est mon berger) ; 62, Deus, Deus meus, ad te de luce vigilo (Dieu, mon Dieu, tu cherches) ; 132, Ecce quam bonum (Regardez comme c’est bon), qui sont de beaux modèles d’odes gracieuses ;
  • dans le genre tempéré, les psaumes 11, Salvum me fac, Domine (Délivre-moi, ô); 18, Cœli enarrant gloriam Dei (Les cieux déclarent la gloire de Dieu) ; 41, Quemadmodum desiderat cervus (Comme les cerfs) ; 83, Quàm dilecta tabernacula tua (Comme tu es belle) ;
  • dans le genre sublime, les psaumes 28, Afferte Domino filii Dei (Donner aux enfants) ; 103, Benedic anima mea (Bénis mon âme), hymne admirable sur la création.

Ces poèmes sacrés et quelques autres ont été admirablement imités dans la langue française par Jean Racine, Jean-Baptiste Rousseau, Lefranc de Pompignan et Alphonse de Lamartine.

La littérature païenne ne nous offre, dans ce genre que le Carmen sæculare, d’Horace. Le Carmen sæculare est écrit en l’an 17 avant Jésus-Christ, deux ans environ après les premières Épîtres et quatre ou cinq ans avant la publication du quatrième livre des Odes.

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