Histoire de la France : l’Antiquité

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Histoire de la France

L’Antiquité

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Les Gaulois

Même si l’on peut remonter jusqu’à 2 millions d’années pour trouver des traces d’une présence humaine sur le sol de France, et surtout vers 35.000 av. J.-C. (Lascaux en Dordogne, Carnac en Bretagne), l’origine du peuple français est liée aux Celtes, qui ont pénétré dans cette région occidentale de l’Europe vers 1000 ans avant notre ère et plus massivement encore autour de 450 av. J.-C (voir la carte ci-dessous). Les Celtes sont un peuple issu de la famille des tribus indo-européennes, dont les Grecs et les Italiens font également partie. A cette époque, le territoire des Celtes est immense, il s’étend de l’Atlantique à la Mer Noire. Ces hommes font commerce avec les peuples du sud, les Grecs notamment, installés sur les bords de la Méditerranée, et qui fondent Marseille en 600 av. J.-C. Les Celtes ont une pratique funéraire particulière: leurs morts sont brûlés avec leurs possessions précieuses et leurs cendres sont placées dans des urnes de terre cuite qui sont ensuite mises en terre. Les plus prestigieux d’entre eux sont enterrés dans des tombes monumentales, les tumulus.

Le peuplement celte

Le peuplement celte

Les Celtes qui occupent la Gaule, une vaste région située à l’ouest du Rhin et qui va jusqu’aux Pyrénées, forment un ensemble de 90 peuples (civitates) dirigés par une aristocratie qui se réunit une fois par an pour un Conseil au cours duquel sont examinés les litiges entre tribus. Ils vivent dans des villages composés de huttes circulaires ou rectangulaires. Pour se protéger des assaillants, ils construisent des oppidums, vastes camps fortifiés situés sur des collines et où ils peuvent se réfugier en cas d’attaque. Leur maîtrise du fer et du bronze leur permet de produire des outils ou des épées d’excellente qualité et de fabriquer des bijoux remarquables dont les femmes aiment se parer. Ce sont des ouvriers habiles, ils construisent des chars à deux ou quatre roues, des embarcations avec lesquelles ils cabotent le long des côtes. Les Gaulois sont crédités de l’invention du tonneau de bois, plus léger et maniable que l’amphore de terre cuite; on leur doit aussi l’invention du savon, qu’ils obtiennent en mélangeant de la graisse et de la soude.

Ces Gaulois, guidés par leurs prêtres (druides), vouent un culte à la Terre, mère féconde des êtres et des choses ; leurs divinités sont des lacs, des rivières, certains arbres de la forêt, des rochers. Il est probable aussi qu’ils pratiquaient le sacrifice humain. Ces hommes rudes qui vont parfois nus à la guerre aiment manger et boire, viande de sanglier, bière et vin, et une agriculture développée leur fournit toute sorte de céréales. Le chef est craint et respecté, le père a droit de vie et de mort sur tous les membres de sa famille. Ils sont aussi des guerriers entreprenants : en 390 av. J.-C., emmenés par leur chef Brennos, les Gaulois vont jusqu’à Rome pour en faire le siège et pillent la ville avant de se retirer contre une forte rançon. Cependant, dès le 3e siècle av. J.-C, les Romains s’organisent et résistent à l’expansion des Celtes.

La Conquête romaine

Les Romains consolident peu à peu leur puissance dans la péninsule d’Italie et en Méditerranée, appuyés sur une brillante civilisation qui s’inspire de la Grèce d’Alexandre. La conquête de la Gaule se fait en deux époques, d’abord de 124 à 121 av. J.-C., avec la prise de Marseille et d’Aix-en-Provence, qui aboutit à la colonisation d’une vaste région qui va des Alpes aux Pyrénées (la Narbonnaise). La Gaule du sud entre alors dans une période de révolution urbaine avec la construction de multiples monuments inspirés par Rome. Enfin, en 58 av. J.-C., sous la direction de Jules César, qui use du prétexte de contrôler les invasions barbares qui menacent à l’est du Rhin, les légions romaines envahissent la Gaule. La conquête totale sera achevée en quelques années. Les batailles coûtent cher aux peuples de Gaule, désunis et divisés par leurs rivalités internes : elles font plus d’un million de morts et des centaines de milliers d’hommes sont déportés en esclavage. Dans son ouvrage La Guerre des Gaules, César raconte cette longue campagne; le prestige qu’il a tiré de cette conquête lui a permis de devenir consul.

L’occupation romaine est violente et meurtrière, particulièrement en Belgique (nord). Un chef gaulois de la tribu des Arvernes, Vercingétorix (« le grand roi des héros« ), tente alors de lutter contre l’occupation romaine en mobilisant les armées gauloises. Des feux sur les collines sont allumés partout dans le pays pour rallier la résistance. Les Gaulois pratiquent la tactique de la « terre brûlée », et après une victoire initiale du chef gaulois à Gergovie (Auvergne), César et Vercingétorix s’affrontent à Alésia, près de Dijon, en 52 av. J.-C. Cependant, au terme du long siège des troupes romaines devant l’oppidum, Vercingétorix doit finalement reconnaître sa défaite face à la force et à l’organisation de ses ennemis. Le chef gaulois dépose ses armes aux pieds de César. L’ultime bataille d’Alésia marque la fin de la Gaule antique et le début de la Gaule romaine. Cette défaite représente aussi une première étape dans la construction de l’unité de la Gaule, jusqu’à lors profondément divisée en tribus et en clans.

La Gaule romaine

L’occupation de la Gaule par les Romains dure 300 ans, c’est la fameuse pax romana, qui durera jusqu’aux premières invasions des peuples barbares de l’est. En plus de la Narbonnaise au sud, placée sous le contrôle direct de Rome depuis plus d’un siècle, le pays est divisé en trois régions administratives (Belgique, Celtique et Aquitaine). C’est la ville de Lyon qui après sa fondation en 43 av. J.-C., devient sous le règne d’Auguste la capitale des « Trois Gaules ». Douze ans avant notre ère, un autel à la gloire d’Auguste est inauguré à Condate, près des rives de la Saône et du Rhône, face à Lyon. C’est ici que les Gaulois se réunissent annuellement en assemblée, comme ils le faisaient jadis, pour discuter des affaires du pays.

Au cours de la longue période de paix romaine, une relative prospérité s’installe, le commerce avec les pays du sud favorisent les Gaulois, qui exportent du blé, du vin et des viandes, des ouvrages de céramique et du textile. Les anciens guerriers rudes et belliqueux se transforment profondément et ils apprennent à construire des routes, des ponts, des aqueducs (le pont du Gard en 50) qui alimentent en eau des villes qu’ils équipent d’arènes pour les jeux et de thermes pour la détente, comme à Rome. La société civile s’organise également, les Gaulois sont peu à peu intégrés aux administrations, participent aux gouvernements locaux et certains représentants des Trois Gaules sont même admis au sénat de Rome, en 48, sous le règne de Claude. Enfin, une bourgeoisie urbaine se forme dans les grandes villes, dont fait partie Lutèce (Paris). Dans les campagnes, de grands propriétaires fonciers apparaissent, ils développent une activité agricole intense et sont à l’origine de la seigneurerie féodale.

Les habitants de la Gaule sont ainsi devenus des gallo-romains, les plus cultivés d’entre eux parlent la langue de Rome, révèrent le panthéon des dieux gréco-romains, même si certains rites et croyances celtiques persistent. Dès le premier siècle de notre ère, le christianisme pénètre en Gaule et c’est en 177 qu’ont lieu à Lyon les premières persécutions contre des chrétiens, parmi lesquels figure la jeune martyre Blandine, livrée aux lions dans les arènes.

Les invasions
Attirés par la prospérité du pays et aidés par les infiltrations d’éléments étrangers dans les armées gallo-romaines, les envahisseurs germains venus de l’est de l’Europe se répandent en Gaule. En 253, les Alamans et les Francs franchissent une première fois le limes, la frontière fortifiée sur le Rhin et en 275, la Gaule est complètement envahie par des barbares (ainsi nommées par les Romains parce qu’ils ne parlent ni grec ni latin) qui pillent tout sur leur passage. Le chaos dure près de deux siècles, malgré une tentative par l’empereur Constantin en 355 de renforcer la frontière du Rhin afin d’empêcher de nouvelles invasions.

En 406, une gigantesque population, composée d’hommes, de femmes, d’enfants, de chariots et de bétail, passe le Rhin pour se réfugier en Gaule et fuir les armées des Huns, venus de la lointaine Mongolie. Ce vaste peuple de diverses origines s’installe dans différentes régions de la Gaule : les Wisigoths dans le sud-ouest autour de Toulouse, les Alains en Aquitaine, les Burgondes dans la vallée du Rhône, les Francs sur la rive gauche du Rhin et en Belgique et les Alamans en Alsace (voir la carte ci-dessous). Ces envahisseurs bouleversent l’unité gallo-romaine, car ils apportent avec eux leur culture, leurs traditions et leur organisation politique. Une coalition de ces peuples se forme pourtant en 451 pour repousser Attila, le chef des Huns, dont la domination sur l’Europe centrale fait trembler l’Empire d’Orient. Attila est défait près de Troyes, il détruit Metz et Reims puis se présente devant Lutèce (Paris) qu’il ignore toutefois, persuadé qu’il n’y trouverait pas de richesses. Attila est à nouveau battu près d’Orléans, ce qui le force à fuir et à se réfugier vers le Danube.

Les invasions barbares de 375 à 511.

Les invasions barbares de 375 à 511.

Ces vastes migrations du nord vers le sud et d’est en ouest qui se sont succédé du IIIe au Ve siècle ont profondément changé la démographie, la culture et l’économie gallo-romaines. Elles ont également mis fin à l’empire romain d’Occident ; la Gaule est désormais contrôlée par des rois barbares et elle entre dans une nouvelle période, le Moyen Âge.

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