Maguerite Duras : Hiroshima mon amour (1960)

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Marguerite Duras

Hiroshima mon amour (1960)

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👤 Marguerite Duras, née le 4 avril 1914 à Gia Định près de Saïgon, alors en Indochine française, et morte le 3 mars 1996 à Paris, est une écrivaine, dramaturge et cinéaste française. Elle est l’une des figures les plus importantes de la littérature française du XXe siècle. [Lire la suite de sa biographie]

Présentation

Photo de Marguerite DurasHiroshima mon amour est un film franco-japonais réalisé par Alain Resnais, sorti en 1959. Le scénario a été écrit par Marguerite Duras. Il a été publié en 1960.

Le film se déroule à Hiroshima, au Japon, où une actrice française (interprétée par Emmanuelle Riva) et un architecte japonais (interprété par Eiji Okada) entament une liaison passionnée. Leur histoire est entrecoupée de flashbacks sur les horreurs de la Seconde Guerre mondiale et de réflexions sur le temps, la mémoire et la reconstruction après la destruction atomique.

Hiroshima mon amour est célèbre pour son style narratif non linéaire, son utilisation innovante du montage et son exploration profonde des thèmes de la mémoire individuelle et collective, de l’identité et de la douleur de la perte.

Le film a été acclamé par la critique pour sa puissance émotionnelle et son importance dans l’histoire du cinéma français et mondial.

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→ À lire aussi de Marguerite Duras : Un barrage contre la Pacifique (1950). – Moderato cantabile (1958). – Le Ravissement de Lol V. Stein (1964). – India Song (1973). – L’Amant (1984).

Un scénario
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C’est à la demande d’Alain Resnais, qui cherche une signature littéraire pour le script du film qu’il prépare sur Hiroshima, que Marguerite Duras s’engage en 1959 dans l’écriture du scénario. Confrontée à l’impossibilité organique d’envisager le film comme la restitution fidèle des conséquences de cet événement capital dans l’histoire de l’horreur humaine, elle prend le parti de témoigner d’Hiroshima en en faisant la cause et le décor mortifère de trois histoires mêlées, trois drames comparables : celui d’Hiroshima, celui d’une rencontre d’un jour et celui de l’amour.

Un amour sur fond de drame

Alors qu’elle termine le tournage d’un film sur la vie retrouvée à Hiroshima, quatorze ans après l’explosion atomique, une Française — Elle — aime un Japonais — Lui — survivant de la catastrophe, dans la passion violente et charnelle d’un bref adultère. À cet amour sur fond de drame, répond celui qu’elle a vécu en 1944 à Nevers, alors qu’elle avait aimé jusqu’à la honte d’en être tondue, un Allemand, tué à la Libération. La ville d’Hiroshima, bombardée le jour où la Française sortait de sa honte, devient ainsi le lieu d’une dialectique de l’oubli, où s’échange le souvenir des personnages et des lieux qui se parlent : la Française se délivre de sa douleur en racontant le souvenir des événements de Nevers à celui qui ne veut pas livrer l’horreur d’Hiroshima de peur d’en perdre la mémoire intacte.

L’expérience de la douleur universelle

Attaché à une autre histoire qu’à l’Histoire, Hiroshima mon amour en donne cependant une image saisissante à travers les corps des amants noués dans le sexe comme dans un gisant. Le texte conjugue sobrement guerre et amour dans la réverbération de leurs objets, afin de dire l’horreur de l’oubli et la puissance de la mémoire passionnelle, vécue comme une explosion de l’être. Hiroshima ressuscite la guerre de 1940 à travers le passé qui revient à la mémoire de la jeune femme et qui irradie l’aventure, la liant au Japonais comme un recours pathétique mais vital à ce qui est amené à mourir. La superposition des temps, des lieux et des deux personnages masculins — l’Allemand et le Japonais — tend à universaliser l’expérience de la douleur et du désastre et à faire de la Française, une héroïne apocalyptique « exténuée de mort tacite » en laquelle l’amour est devenu un Hiroshima. La douleur intime absorbe les faits politiques et leurs effets, dénonçant ainsi la folie nivelante du monde moderne, qui suspend le destin de ceux qui y participent dans l’horreur de la « maladie de la mort ».

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