Allier la politesse du cœur à celle des manières

Culture et jeunesse

Allier la politesse du cœur à celle des manières

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Introduction

Pour pouvoir faire disparaître l’orgueil, la violence, l’injustice et développer la modestie, la douceur et la droiture, il n’y a qu’un seul chemin, faire prévaloir les sentiments de l’âme.
Parmi eux surgit la politesse qui est la pratique de tous les égards que les hommes se doivent entre eux dans la société mais pour être agissante, elle doit nous rendre agréables à nos semblables.
Pour pouvoir être poli deux choses sont nécessaires : la vertu et une bonne culture.

Comment s’exprime la politesse du cœur ?

Par la politesse du cœur on se rend bienveillant avec autrui : les supérieurs, les égaux et les humbles.

Elle fait ressentir le désir de plaire, d’être utile à tous et pour réussir à atteindre son but, elle est toujours prête à donner la priorité à l’autre en faisant même des sacrifices.

Elle n’a pas de règles fixes. La bonne éducation nous la révèle, et elle a pour guide les valeurs humaines : non seulement ne faisons pas à notre semblable ce que nous ne voudrions pas qu’il nous fasse, mais encore agissons en toutes choses envers lui comme nous voudrions que l’on agit envers nous-mêmes.

La politesse mène à la vertu et vice-versa

On peut lui appliquer les paroles de saint Paul :

Elle est patiente, douce, supporte tout, souffre tout, ne se pique, ne s’aigrit de rien, ne soupçonne point, ne juge point ; et l’envie, l’orgueil, le dédain lui sont inconnus.

En quoi consiste la vraie politesse ?
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La vraie politesse du cœur n’admet que la sincérité. Elle est la fidèle expression des sentiments de l’âme.

La vraie politesse demande à ce qu’on s’oublie, qu’on ne parle jamais de soi : n’est-ce pas là l’humilité ? Elle exige qu’on s’occupe constamment des autres, qu’on les prévienne en tout : n’est-ce pas l’esprit de fraternité ?

Un moyen pour réussir dans la vie

On comprend des lors qu’une telle politesse soit indispensable à tous les hommes aux petits comme aux grands, à ceux qui ont un travail modeste comme aux chefs d’entreprises.

Elle nous force à réprimer nos défauts. Elle place entre les hommes une sorte de barrière qui les empêche de se nuire, facilite leurs rapports et les rend agréables aux autres.

Trouve-t-on cette qualité chez tous les hommes ?

Hélas ! Cette qualité ne se retrouve pas chez tout le monde.
Dans les rapports sociaux, la politesse du cœur se trouve bien souvent absente, même chez les gens les plus corrects.

Peut-on faire semblant d’être poli ? La réponse nous est donnée par La Bruyère :

Si la politesse n’inspire pas toujours la bonté, l’équité, la complaisance, la gratitude, elle en donne du moins les apparences, et fait paraître l’homme au-dehors comme il devrait être intérieurement.

Donc, la vérité apparaît toujours sous son vrai jour.

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Le savoir-faire complète le savoir-vivre

La politesse des manières consiste dans l’observation de certaines règles extérieures, établies pour rendre plus aisées les relations des hommes entre eux. C’est, à proprement parler, ce qu’on appelle le savoir-vivre.

Pour être poli de cette façon, il ne suffit plus de posséder des qualités morales. Il est nécessaire de connaître le ton qu’il convient d’adopter dans nos rapports avec nos semblables.

Il s’agit de savoir se présenter dans une société parler et se taire au bon moment ; d’être au courant des habitudes sur lesquelles se basent les traditions de l’amitié.

Comment acquérir la politesse ? 

On naît poète, mais on ne naît pas poli ; le bon ton ne se devine ni ne s’invente. C’est une étude à faire, un art à acquérir, que de connaître les règles du monde bien élevé et de savoir s’y plier avec bonne grâce.

On devient poli par la mise en pratique des manières honnêtes, douces et affables ; par la bienséance dans la tenue, le geste, la physionomie ; cet ensemble de discrétion, de tact, d’amabilité, de complaisance, qui met tant de charme dans les relations humaines il faut tout une éducation pour se l’approprier.

Les origines de la sympathie ou de l’antipathie

Ne nous y trompons pas. On a beau posséder les belles manières, on ne plaît qu’autant que ces manières sont accompagnées de la politesse du cœur.

Et à ce propos, il serait temps de rechercher quels sont à l’origine ces sentiments mystérieux qui nous portent à sympathiser une personne ou au contraire à l’éviter.

D’où vient parfois l’attirance ou la froideur ?

Pourquoi y a-t-il des personnes qui nous plaisent au premier abord, tandis que d’autres ne nous inspirent que de la froideur quelque polies qu’elles soient d’ailleurs ? La présence ou l’absence de la politesse du cœur pourrait peut-être nous expliquer le secret de cette indifférence.

L’intériorité et l’extériorité de la politesse

Chez le sujet vraiment poli, elle a tout le charme de la simplicité, de la bienveillance, du bon goût. Ceux qui n’ont que les formes extérieures finissent toujours par se trahir eux mêmes. Le voile se découvre d’une façon ou d’une autre.

On les voit en train d’essayer de couvrir leurs défauts par des excuses. En tout cas, il est prudent de toujours joindre le fond à la forme quand il s’agit de politesse. L’homme honnête devra sagement veiller à être en même temps un honnête homme.

Le jugement des écrivains

La Bruyère a dit :

On néglige parfois les manières de se comporter parce qu’on croit qu’elles sont de petites choses de rien du tout, or c’est souvent ce qui nous pousse à porter un jugement positif ou négatif, à évaluer un être de bien ou de mal.

Enfin, il ne faut pas oublier ce qu’a dit un autre penseur :

Refuser de mettre en pratique tes bonnes manières, c’est chercher à faire accepter par les autres ses propres défauts sans vouloir devenir meilleur.

Citations choisies sur la politesse
  • L’humour noir, c’est la politesse du désespoir. (Achille Chavée)
  • L’égoïsme inspire une telle horreur que nous avons inventé la politesse pour le cacher, mais il perce à travers tous les voiles et se trahit en toute rencontre. (A. Schopenhauer, La Morale)
  • L’orthographe est de respect ; c’est une sorte de politesse. (Alain, Propos sur l’éducation)
  • La politesse est la grâce de l’esprit. (Henri Bergson, La politesse)
  • L’exactitude est la politesse des montres. (Jean Dutourd)
  • La politesse coûte peu et achète tout. (Montaigne)
  • La politesse est plus généreuse que la franchise, car elle signifie qu’on croit à l’intelligence de l’autre. (Roland Barthes)
  • La politesse fait paraître l’homme au dehors comme il devrait être intérieurement. (Jean de La Bruyère)
  • Ne pas s’occuper des autres, c’est toute la distinction ; s’en occuper, c’est toute la politesse. Ces deux contraires, appliqués selon les lieux, les personnes, les circonstances, font tout l’homme bien élevé. (Les frères GoncourtJournal, tome 1)
  • Écouter est une politesse qu’un homme d’esprit fait souvent à un sot mais que celui-ci ne rend jamais. (Adrien Decourcelle)
  • Le comble de la politesse: s’asseoir sur son derriere et lui demander pardon. (Alphonse Allais)
  • Il est sage de verser sur le rouage de l’amitié l’huile de la politesse délicate. (Sidonie Gabrielle Colette)
  • La première politesse de l’écrivain, n’est-ce point d’être bref ? (Anatole FranceLa Vie littéraire)
  • La politesse de l’esprit consiste à penser des choses honnêtes et délicates. (La RochefoucauldRéflexions ou Sentences et Maximes morales)
  • La seule chose que la politesse peut nous faire perdre, c’est de temps en temps, un siège dans un autobus bondé. (Oscar Wilde)

Autres citations sur la politesse.

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Politesse, savoir-vivre et relations sociales: Que sais-je ?Le Bonheur de séduire, l'art de réussir : Le Savoir-vivre du XXIe siècle, nouvelle édition

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