Jules Romains

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Auteurs français

Jules Romains

1885-1972

Les esprits d’élite discutent des idées, les esprits moyens discutent des événements, les esprits médiocres discutent des personnes.

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(Jules Romains)

Jules Romains, né à Saint-Julien-Chapteuil (Haute-Loire) le 26 août 1885 et mort à Paris le 14 août 1972, est un écrivain français qui est notamment l’auteur du cycle romanesque Les Hommes de bonne volonté et le créateur de l’unanimisme.
→ Lumière sur Les Hommes de bonne volonté (1932-1946).

Jules Romains, photo prise le 1er janvier 1925

L’unanimisme

Jules Romains, de son vrai nom Louis Farigoule, est né en Auvergne, dans le petit village de La Chapuze et passe son enfance dans les ruelles de la butte Montmartre à Paris, où son père était instituteur. Entré en 1906 à l’École normale supérieure, il obtient son agrégation de philosophie en 1909 et enseigne jusqu’en 1919, avant de se consacrer exclusivement à la littérature.

Dès 1903, Romains a l’intuition que dans le monde moderne les individus appartiennent à des groupes, grands corps collectifs pourvus d’une âme qui dépassent celle des individus. Issue sans doute de la lecture des romantiques, de Charles Baudelaire, de Joseph Ernest Renan comme de l’influence des cours du sociologue Émile Durkheim, qui travaillait essentiellement sur la psychologie des foules, cette vision du monde suppose, ou plutôt affirme, l’existence de liens mystiques entre les êtres ainsi qu’entre l’Homme et la nature.

Romains donne une base théorique à l’unanimisme, qui nourrit toute son œuvre littéraire, dans un article qu’il publie en 1905 : « les Sentiments unanimes et la Poésie » ; il développe ensuite cette théorie dans Le Manuel de déification (1910).

Débuts en poésie
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Romains connaît ses premiers succès littéraires avec ses œuvres poétiques, notamment La Vie unanime (1908), poème où il célèbre la disparition de tout individu dans l’unanime, c’est-à-dire dans l’âme unique d’un groupe solidaire, et Le Premier Livre de prières (1909).

Le thème de la métamorphose de la ville, dont l’âme commune vient au monde par la médiation du poète, est reprise dans ses romans, tantôt sur un ton sérieux, comme dans Mort de quelqu’un (1911), où une mort anonyme permet le réveil d’une conscience collective, tantôt sur le mode comique, presque parodique, comme dans Les Copains (1913), où une bande d’amis tire de son sommeil une bourgade de province grâce à une série de canulars.

Théâtre

Romains s’illustre ensuite au théâtre avec la trilogie formée par Donogoo-Tonka (créé en 1920 et adapté à la scène en 1930), une comédie sur l’imposture, Monsieur Le Trouhadec saisi par la débauche (1923) et Le Mariage de Monsieur Le Trouhadec (1925).

Son plus grand succès théâtral reste cependant Knock (1924), où un médecin cynique fait fortune en mystifiant tout un canton. Cette pièce, en réalité une réflexion sur le rôle du chef au sein d’un groupe, est l’objet d’une interprétation célèbre par Louis Jouvet.

Les Hommes de bonne volonté

Par la suite, Romains se consacre au roman, d’abord avec une trilogie, Psyché, qui comprend Lucienne (1922), Le Dieu des corps (1928) et Quand le navire ! … (1929), puis avec son immense cycle romanesque Les Hommes de bonne volonté, dont les vingt-sept volumes sont parus de 1932 à 1946.

L’action des récits qui constituent ce cycle commence le 6 octobre 1908 et se termine le 7 octobre 1933, le premier et le dernier tome étant d’ailleurs consacrés au récit de ces deux journées, présentées à partir de plusieurs points de vue. Dans cette œuvre immense, Romains peint une fresque unanimiste de la vie nationale, ayant pour but avoué de représenter la totalité de l’expérience humaine. Il y utilise la technique de la variation des points de vue, et du contrepoint des intrigues, ce qui lui permet de donner des mêmes événements une représentation variée, kaléidoscopique.

Exilé de 1940 à 1945, Romains appelle les écrivains français à la Résistance. Il est élu à l’Académie française en 1946, mais l’optimisme foncier de l’unanimisme avait déjà subi alors un cruel revers avec les crimes commis pendant la Seconde Guerre mondiale, comme en témoigne Le Fils de Jerphanion, publié en 1956.

→ À lire : Jules Romains : Les Hommes de bonne volonté (1932-1946).

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📽 15 citations choisies de Jules Romains
  • Les bonnes résolutions ne gagnent pas à être différées. (Monsieur le Trouhadec saisi par la débauche)
  • La politique est l’art d’arriver par n’importe quel moyen à une fin dont on ne se vante pas. (Les Hommes de bonne volonté)
  • La façon dont un homme fait l’amour est un des traits les plus caractéristiques de son signalement. (Les Hommes de bonne volonté)
  • Le temps passe. Et chaque fois qu’il y a du temps qui passe, il y a quelque chose qui s’efface. (Les Hommes de bonne volonté)
  • L’amour, même le plus léger, ne peut que parfumer la place où l’amitié un jour se posera. (Les Hommes de bonne volonté)
  • L’individu ne peut pas avoir raison indéfiniment contre l’humanité. Tout ce qu’il peut espérer, c’est d’avoir raison plus tôt qu’elle. (Les Hommes de bonne volonté)
  • L’univers est une énorme injustice. Le bonheur a toujours été une injustice. (Les Hommes de bonne volonté)
  • Les gens toujours énergiques, ça n’existe pas. À moins que ce ne soient des brutes, ou des fous. (Les Hommes de bonne volonté)
  • Dans la vie de l’écolière, le lundi a le tort de succéder au dimanche, et de ne pas être encore éclairé par le rayonnement du jeudi. (Les Hommes de bonne volonté)
  • L’électeur ne comprend pas. Il croit à de la compromission et à du confusionnisme. (Les Hommes de bonne volonté)
  • Les années qui précèdent l’âge mûr ne cessent d’accroître les ressources intérieures d’un écrivain. (Les Hommes de bonne volonté)
  • Un homme d’action n’est pas déshonoré par une défaite. Ce qui le déclasse, c’est d’être un avorteur. (Les Hommes de bonne volonté)
  • Les gens bien portants sont des malades qui s’ignorent. (Knock ou le Triomphe de la médecine)
  • La santé n’est qu’un mot, qu’il n’y aurait aucun inconvénient à rayer de notre vocabulaire. Pour ma part, je ne connais que des gens plus ou moins atteints de maladies plus ou moins nombreuses à évolution plus ou moins rapide. (Knock ou le Triomphe de la médecine)
  • La santé est un état précaire qui ne laisse présager rien de bon. (Knock ou le Triomphe de la médecine)
  • Il ne suffit pas qu’une idée soit difficile à exprimer raisonnablement pour qu’elle soit moins bonne qu’une autre. (Lucienne)

Autres citations de Jules Romains.

Œuvres principales

Les Hommes de bonne volonté

Fresque romanesque constituée de 27 volumes, publiés régulièrement entre 1932 et 1946, Les Hommes de bonne volonté commence le 6 octobre 1908, par une présentation de Paris, et des principaux protagonistes, et se termine le 7 octobre 1933. [En savoir plus]

  1. Le 6 octobre (1932)
  2. Crime de Quinette (1932)
  3. Les Amours enfantines (1932)
  4. Eros de Paris (1932)
  5. Les Superbes (1933)
  6. Les Humbles (1933)
  7. Recherche d’une église (1934)
  8. Province (1934)
  9. Montée des périls (1935)
  10. Les Pouvoirs (1935)
  11. Recours à l’abîme (1936)
  12. Les Créateurs (1936)
  13. Mission à Rome (1937)
  14. Le Drapeau Noir (1937)
  15. Prélude à Verdun (1938)
  16. Verdun (1938)
  17. Vorge contre Quinette (1939)
  18. La Douceur de la vie (1939)
  19. Cette grande lueur à l’Est (1941)
  20. Le Monde est ton aventure (1941)
  21. Journées dans la montagne (1942)
  22. Les Travaux et les Joies (1943)
  23. Naissance de la bande (1944)
  24. Comparutions (1944)
  25. Le Tapis magique (1946)
  26. Françoise (1946)
  27. Le 7 octobre (1946)

Trilogie romanesque Psyché (1922-1929)

  • Lucienne (1922)
  • Le Dieu des corps (1929)
  • Quand le navire… (1929)

Trilogie romanesque consacrée à Madame Chauverel (1957-1960)

  • Une femme singulière (1957)
  • Le Besoin de voir clair – Deuxième rapport Antonelli (1958)
  • Mémoires de Madame Chauverel (2 vol., 1959-1960)

Poésie

  • L’Âme des Hommes, poésie (Crès, 1904)
  • La Vie unanime, poésie (Abbaye, 1908 et Mercure de France, 1913)
  • Premier Livre de prières (Vers et prose, 1909)
  • Un être en marche, poésie (Mercure de France, 1910)
  • Odes et prières, poésie (Mercure de France, 1913 et N.R.F., 1923)
  • Europe, poésie (N.R.F., 1916)
  • Les Quatre Saisons, poésie (1917)

Romans et récits

  • Mort de quelqu’un, roman (Eugène Figuière, 1911)
  • Puissances de Paris, récit (Eugène Figuière, 1911)
  • Les Copains, roman (1913)
  • Sur les Quais de la Villette, roman (Eugène Figuière, 1914)
  • Le Fils de Jerphanion, roman (1956)
  • Un grand honnête homme, roman (1961)
  • Portraits d’inconnus, nouvelles (1962)

Théâtre

  • L’Armée dans la ville (drame en cinq actes, en vers, créé à l’Odéon en 1911)
  • Cromedeyre-le-Vieil (1920)
  • Knock ou le Triomphe de la médecine (1923, créé par Louis Jouvet)
  • Monsieur Le Trouhadec saisi par la débauche (1923)
  • Amédée ou les Messieurs en rang (1923)
  • Le Mariage de monsieur Le Trouhadec (1926)
  • Le Déjeuner marocain (1926)
  • Démétrios (1926)
  • Jean le Maufranc (1926)
  • Le Dictateur (1926)
  • Boën ou la Possession des biens (1930)
  • Donogoo (1930)
  • Grâce encore pour la terre ! (1939)

Essais

  • La Vision extra-rétinienne et le sens paroptique, traité (1920)
  • Le Couple France Allemagne (1934)
  • Cela dépend de vous, recueil (1939)
  • Situation de la Terre (1958)
  • Pour raison garder (3 vol., 1960-1963-1967)

Articles connexes

Suggestion de livres


Les Hommes de bonne volonté (tome 1)

Les Hommes de bonne volonté (tome 2)

Les Hommes de bonne volonté (tome 3)

Knock

Knock

Knock (Analyse de l’œuvre)

Les Copains

Musse ou l’École de l’hypocrisie
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