La néologie

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Définitions
Néologie

La néologie est un genre nouveau de langage, manière nouvelle de parler, invention ou application nouvelle des termes. En créant de mots nouveaux, la néologie permet à une langue quelconque d’acquérir de nouvelles idées afin de l’enrichir.

D’une autre part, la néologie, dans un sens général, est un processus d’innovation linguistique. On réserve, cependant, souvent l’emploi de ce terme au domaine propre du lexique. Dans ce cas, néologie indiquera un processus par lesquels le lexique d’une langue s’enrichit, soit par la dérivation et la composition, soit par emprunts, calques, ou par tout autre moyen (sigles, acronymes…). Les nouvelles unités crées sont, dans ce cas, appelées néologismes. La néologie a donc ses lois et ses règles. La première de ces lois est de n’enrichir la langue que de ce lui manque. La première de ces règles est de se conformer dans la formation des mots nouveaux, au génie, aux formes propres, à l’analogie de la langue.

→ À lire : La formation des mots. – L’emprunt.

Néologique

Néologique qui appartient à la néologie et au néologisme, mais plutôt à ce dernier car il ne se prend guère qu’en mauvaise part. Il a paru, en 1726, sous le titre de Néologique, un petit dictionnaire railleur renfermant les mots nouveaux, les expressions, les phrases extraordinaires tirées des plus fameux ouvrages publiés depuis dix ans.

Exemples : un tonnerre de parchemin pour dire un tambour ; une voie lactée de chandelles pour dire une illumination ; le style du cadran pour dire le nez. Les Précieuses ridicules ont pu, seules, rivaliser dignement avec ce luxe de sottises.

Néologisme

Le néologisme est une affectation à se servir d’expressions et de mots nouveaux ridiculement détournés de leur sens naturel ou de leur emploi ordinaire. Il s’agit des mots vains et superflus qui ne font que surcharger la langue d’une abondance stérile ; et des mots ou expressions baroques et bizarres qui réveillent l’idée du barbarisme. Dans ce cas-là, le néologisme a un sens péjoratif et vieilli selon les dictionnaires de la langue française.

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Le néologisme implique également l’emploi d’un mot nouveau (soit créé, soit obtenu par dérivation, composition, troncation, siglaison, emprunt, etc. : néologisme de forme) ou emploi d’un mot, d’une expression préexistants dans un sens nouveau (néologisme de sens).

Néologie de forme et néologie de sens.

Le néologisme désigne aussi n’importe quel mot, tour nouveau ou sens nouveau d’un mot que l’on introduit dans une langue donnée. Certains de ces mots et ces sens figurent dans les dictionnaires de langue. On parle alors de néologismes officiels.

En psychiatrie, le néologisme est un mot nouveau créé soit à partir de sons, soit par fusion de mots ou de fragments de mots usuels, et utilisé par un malade dans certains états délirants.

Néologue et néologiste

Le néologue est celui qui affecte un nouveau langage ; ou celui qui, soit en parlant, soit en écrivant, emploie fréquemment des mots nouveaux qui sont détournés de leur véritable sens. En un mot, le néologue est celui qui use du néologisme ou qui crée des néologismes. Par contre, le néologiste est celui qui crée des mots nouveaux et admissibles pour enrichir une langue donnée. Il se sert donc de la néologie.

Néologie de forme et néologie de sens
Néologie de forme

La néologie de forme (ou lexicale) est un processus qui consiste à introduire un nouveau mot dans la langue, soit par emprunt à une autre langue, soit par un processus de fabrication de nouvelles unités lexicales.

  • Emprunt à une langue étrangère : L’emprunt à une langue étrangère constitue l’un des processus les plus importants d’enrichissement lexical de la langue. Le français a, à toute époque, emprunté des termes à des langues étrangères. Si certains de ces termes constituent des effets de mode qui finissent par disparaître (par exemple le mot dancing, très à la mode dans les années soixante, supplanté aujourd’hui par boîte ou discothèque) d’autres finissent par s’intégrer (par exemple le mot alcool, emprunté à l’arabe, qui a donné naissance en français à de nombreux termes dérivés).
    → À lire : L’emprunt.
  • Procédés morphologiques : Le processus de fabrication de nouvelles unités se déroule selon des procédés morphologiques existant dans la langue. Parmi les procédés morphologiques en vigueur en français, on peut citer :
    • la préfixation : par exemple, la formation de minijupe par l’ajout du préfixe mini– au nom jupe ; de survente, par l’ajout du préfixe sur– au nom vente ;
    • la suffixation : par exemple, vietnamiser, formé par l’adjonction du suffixe verbal –iser au nom Viêt Nam ; événementiel, formé par l’adjonction du suffixe adjectival –(i)el au nom événement ;
    • la troncation : procédé d’abrègement d’un mot par suppression d’une ou plusieurs de ses syllabes ; par exemple, auto pour automobile, vélo pour vélocipède ;
      → À lire : La troncation.
    • la siglaison : procédé qui consiste à fabriquer des sigles à partir des premiers éléments des mots d’un syntagme ; c’est, par exemple, le cas d’ovni (objet volant non identifié).
      → À lire : Radicaux, préfixes et suffixes.

Souvent, ces différents procédés se cumulent. Ainsi, des mots comme cégétiste ou onusien sont formés par siglaison (respectivement CGT et ONU) et suffixation.

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  • Autres procédés : Outre ces différents procédés morphologiques, il existe d’autres moyens qui permettent la formation de nouvelles unités lexicales. Il peut s’agir de la fabrication d’un mot de toutes pièces. C’est le cas, par exemple, de Tergal. Mais l’un des moyens les plus utilisés consiste à transformer des noms propres en noms communs. Il en est ainsi, par exemple, de sandwich (du nom d’un des comtes de Sandwich), ou encore plus récemment de Kleenex (du nom de la marque qui fabrique le produit en question).

→ À lire : La formation des mots. – La morphologie. – Les noms propres. – Le nom, son genre et son nombre. – Le lexique. – La langue arabe.

Néologie de sens

La néologie de sens (ou sémantique) est un procédé qui consiste à instaurer un nouveau rapport signifiant-signifié. Autrement dit, il s’agit de la création d’un nouveau sens, inédit, par rapport aux sens recensés d’un terme donné. Il en est ainsi du mot souris, qui a acquis en français, depuis le début des années quatre-vingt, le sens nouveau (calqué sur l’anglais mouse), de « boîtier connecté à un ordinateur ».

L’un des procédés discursifs les plus actifs à l’origine du néologisme sémantique est la métaphore, qui se fige et finit par passer en langue.

Les figures de style.

L’enrichissement « officiel » de la langue française

En vue de favoriser l’enrichissement de la langue française, de développer son utilisation, notamment dans la vie économique, les travaux scientifiques et les activités techniques et juridiques, d’améliorer sa diffusion en proposant des termes et expressions nouveaux pouvant servir de référence, de contribuer au rayonnement de la francophonie et de promouvoir le plurilinguisme, il est créé une commission générale et des commissions spécialisées de terminologie et de néologie.

Ces commissions travaillent en liaison avec les organismes de terminologie et de néologie des pays francophones et des organisations internationales ainsi qu’avec les organismes de normalisation.

(Décret no 96-602 du 3 juillet 1996 relatif à l’enrichissement de la langue française, Art. 1er)

Les différents acteurs de ce dispositif ont pour mission d’inventorier les manques du lexique français dans la vie économique, les travaux scientifiques, les activités techniques et juridiques, etc. et de créer (ou de promouvoir, le cas échéant) des termes français capables de combler ces lacunes et de s’implanter dans l’usage. Ils veillent à l’harmonisation des termes, expressions et définitions proposés. Ils soumettent, finalement, les termes, expressions et définitions qu’ils retiennent à l’Académie française. Des listes de termes, expressions et définitions seront, finalement, publiées au Journal officiel afin de favoriser l’implantation de la nouvelle terminologie dont l’utilisation devient obligatoire dans tous les textes légaux et réglementaires, mais aussi dans toute la documentation et la correspondance qui émanent des services et des établissements publics de l’État.

L’Académie française a affirmé, dès sa septième édition, la nécessité de faire bon accueil aux « mots de création nouvelle », notamment les termes techniques, avant d’introduire, dans la neuvième édition aujourd’hui en voie d’achèvement, des termes recommandés par la voie officielle du dispositif d’enrichissement de la langue française pour servir d’équivalents à des vocables étrangers.

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