Le dictionnaire et l’encyclopédie

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Le dictionnaire et l’encyclopédie

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Le dictionnaire : La connaissance de la langue
Le dictionnaire : un catalogue de mots

C’est un catalogue plus ou moins important. Certains dictionnaires scolaires recueillent 10 000 mots, d’autres 15 000 mots. Le Petit Larousse, qui est sans doute le dictionnaire le plus connu, donne 45 000 mots (la partie noms propres non comprise).

Pour ranger cette armée de mots, c’est, comme on le sait, l’ordre alphabétique qui a été adopté. Cette façon de faire est très commode : pour s’y retrouver, il suffit d’avoir mémorisé l’ordre alphabétique.

Elle a aussi ses inconvénients : deux mots commençant par le même son peuvent se trouver à des endroits très différents : c’est le cas, par exemple, pour ambassadeur et embarrasser.

→ À lire : Comment utiliser un dictionnaire ?

Présentation

Le dictionnaire est un ouvrage qui répertorie les mots d’une langue et les met en rapport avec des définitions explicitant leur sens. Cet inventaire, dont les prétentions à l’exhaustivité sont variables en fonction du type de dictionnaire, est présenté sous une forme canoniquement alphabétisée.

Les dictionnaires sont, avant tout, non pas des résumés du savoir sur la langue, ni une représentation de la langue elle-même ou encore de la compétence linguistique, mais des ouvrages qui résultent d’une activité de recension et de classement alphabétique de mots ; leur vocation est donc plus empirique que scientifique.

En tant que partie d’une description des langues (celle-ci s’effectue également à l’aide de grammaires), les dictionnaires, historiquement, ont joué un rôle dans le phénomène de grammatisation des langues, dans la fixation des états historiques d’une langue et dans l’inventaire des mots d’une langue uniquement orale (comme c’est le cas de certaines langues africaines ou aborigènes). On conviendra qu’une langue peut être considérée comme décrite une fois que l’on possède un inventaire de ses mots, ainsi qu’une grammaire donnant des indications sur sa syntaxe et sa morphologie.

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Petite histoire du dictionnaire

Les premiers dictionnaires remontent au Moyen Âge ; à l’époque ce sont des recueils de mots difficiles appelés glossaires. Avec l’invention de l’imprimerie au XVe siècle et les besoins des traducteurs de latin et grec, le nombre de glossaires augmente.

Ce n’est pourtant qu’à partir du XVIIe siècle que les dictionnaires monolingues (en une seule langue) du français apparaissent. Dès le XIXe siècle, les grands noms des dictionnaires modernes s’imposent. Les héritiers des premiers ouvrages de Pierre Larousse ou Paul Robert font aujourd’hui encore partie de notre vie quotidienne.

Les différents types de dictionnaires

Il existe plusieurs types de dictionnaires, indépendamment du développement des lexiques spécialisés, qui inventorient les mots propres à un domaine spécifique.

La nomenclature (étymologiquement « liste de noms ») d’un dictionnaire est absolument indéterminée : elle varie en fonction de la visée de l’ouvrage concerné et inclut un nombre arbitraire de mots.

● Les dictionnaires encyclopédiques

Les dictionnaires dits encyclopédiques répertorient non seulement des noms communs, mais aussi des noms propres, et ils comportent des développements encyclopédiques relevant de tous les domaines de savoir possibles, depuis la médecine jusqu’à l’épistémologie en passant par la botanique et la physique nucléaire, la littérature ou les mathématiques.

● Les dictionnaires de langue

Les dictionnaires de langue recensent les noms communs, donnent des indications sur leur origine (notamment des indications étymologiques), ainsi que sur leur niveau de langue ; ils inventorient leurs sens ou leurs acceptions en les classant soit dans l’ordre historique de leur apparition, soit dans un ordre décroissant de fréquence.

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● Les dictionnaires bilingues

Les dictionnaires bilingues mettent en rapport non des mots d’une langue et leurs définitions, mais les mots d’une langue et leurs traductions dans un autre système de langue.

Ces ouvrages bilingues, parfois trilingues, servent d’outil pour la compréhension et la traduction. Ils donnent en général, outre les indications sémantiques nécessaires à l’inventaire des sens des mots (qui ne sont qu’exceptionnellement monosémiques, dotés d’une seule signification), des indications phonétiques sur la prononciation, ainsi qu’un ensemble d’informations sur les niveaux de langue.

● Les lexiques

On désigne sous le nom de lexiques les dictionnaires spécialisés, qui répertorient les mots propres à un domaine de spécialité (dictionnaires de l’informatique, dictionnaires médicaux, dictionnaires du marketing, etc.) ou à un sociolecte, c’est-à-dire une langue spécifique à une classe sociale (dictionnaires de l’argot). Il existe des dictionnaires spécialisés dans l’inventaire des locutions idiomatiques, comme des dictionnaires de citations, issus des florilèges de jadis, ainsi que des dictionnaires de synonymes.

→ À lire : La lexicographie.

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L’encyclopédie : La connaissance des choses
Présentation

L’encyclopédie (du grec egkuklopardia) est un ouvrage où est exposé, dans l’ordre alphabétique, l’ensemble des connaissances universelles ou spécifiques à un domaine.

L’encyclopédie est devenue un ouvrage de référence au sens le plus strict du terme, à savoir, un ouvrage que l’on consulte sur un sujet particulier, répertorié par ordre alphabétique. Cet ordre se retrouve dans toutes les encyclopédies modernes, avec certaines variantes. Certaines se rapprochent du dictionnaire avec un nombre important d’entrées et des articles concis. À l’inverse, d’autres se concentrent sur un sujet plus restreint avec des articles plus développés. Les dictionnaires encyclopédiques modernes et les encyclopédies comme le Grand Dictionnaire universel du XIXe siècle (1866-1876), de Pierre Larousse, illustrent le principe des petites rubriques. L’autre approche a conduit à des encyclopédies qui tiennent davantage de la compilation de monographies et d’articles de synthèse.

→ À lire : Comment utiliser une encyclopédie ?

Petite histoire de l’encyclopédie

Dès l’Antiquité, les premières ébauches d’encyclopédies voient le jour. Dans son ouvrage Histoire naturelle, Pline l’Ancien fait l’inventaire des connaissances acquises à son époque en les regroupant par matière (botanique, zoologie, médecine, etc.). Ce n’est qu’au XVIIe siècle qu’apparaissent les encyclopédies organisées de façon alphabétique.

Les encyclopédies modernes datent du siècle des Lumières (le XVIIIe siècle) avec la célèbre Encyclopédie de Denis Diderot et Jean Le Rond d’Alembert. Cent cinquante rédacteurs participent à l’aventure dont les plus grands scientifiques et hommes de lettres de l’époque tels que Charles de Montesquieu, Voltaire ou Jean-Jacques Rousseau. L’ouvrage comprend 28 volumes dont 11 tomes d’illustrations.

Il existe aujourd’hui un grand nombre d’encyclopédies généralistes ou spécialisées. En outre, le récent développement de l’informatique a permis la création d’encyclopédies multimédias, comme l’Encyclopædia Britannica, L’Encyclopédie Larousse ou Wikipédia par exemple, qui utilisent un support électronique comme le CD-ROM, le DVD ou Internet.

Les dictionnaires encyclopédiques

On peut considérer que la première encyclopédie de type « dictionnaire » est le Grand Dictionnaire historique, ou le Mélange curieux de l’histoire sacrée et profane (1674), du prêtre et érudit français Louis Moreri. Dictionnaire spécialisé en histoire, mythologie, généalogie et biographies, il est maintes fois remanié et traduit en anglais, allemand, espagnol et italien. De nombreux auteurs entreprennent de corriger les erreurs et les omissions de Moreri, parmi lesquels Pierre Bayle, dont le Dictionnaire historique et critique (2 volumes, 1695-1697) est réputé pour sa simplicité et la clarté de son style.

L’Encyclopédie de Diderot

C’est une traduction française de la Cyclopædia de Chambers qui est à l’origine de l’Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers. La révision de cette traduction, qui avait été confiée à Denis Diderot, prend sous sa plume l’ampleur d’une gigantesque entreprise intellectuelle et philosophique. Diderot s’entoure des plus brillants érudits de l’époque, dont le mathématicien et philosophe Jean Le Rond d’Alembert, qui est chargé de la révision des articles de mathématiques et qui rédige la fameuse préface. Participent aussi Jean-Jacques Rousseau, Voltaire, Louis Daubenton. Toutefois, l’essentiel du travail incombe à Diderot lui-même, qui compose tout particulièrement les articles sur les arts et métiers, l’histoire et la philosophie ancienne. Il entreprend, en outre, la révision de l’ensemble de l’œuvre et coordonne les travaux de ses collaborateurs.

L’Encyclopédie est publiée entre 1751 et 1772 en 28 volumes, dont 11 tomes de planches. Quatre volumes supplémentaires avec plus de deux cents planches paraissent en 1776-1777, ainsi qu’une table des matières analytique en deux tomes en 1780. De nombreuses éditions ont suivi.

Le projet de l’Encyclopédie est originellement de rassembler les connaissances acquises par l’humanité et de produire ainsi une critique de la religion. Le matérialisme et la lutte contre le christianisme de Diderot participent des fondements de l’Encyclopédie.

→ Lumière sur L’Encyclopédie du XVIIIe siècle ; pour tout savoir à propos de l’Encyclopédie de Diderot.

Les encyclopédies monographiques

Une encyclopédie monographique est celle qui appartient au genre de la monographie, c’est-à-dire l’étude exhaustive portant sur un sujet précis et limité ou sur un personnage.

En France, la tradition de l’encyclopédie monographique est représentée au XXe siècle par l’Encyclopædia Universalis (1968-1975, 20 volumes ; 1984, 2e éd., 22 volumes ; 1990, 3e éd. 30 volumes) et la Grande Encyclopédie alphabétique (Larousse, 1971-1978, 21 volumes ; 2 suppléments, 1981 et 1985).

À l’étranger, il faut citer l’Encyclopaedia Britannica, de William Smellie, dont la parution débute à Édimbourg sous la forme d’articles hebdomadaires de 1768 à 1771. La deuxième édition, publiée entre 1777 et 1784, également sous forme d’articles hebdomadaires, est compilée par la suite en dix volumes. La onzième édition (29 volumes), remarquée pour son niveau d’érudition et sa rédaction très soignée, paraît en 1911. En 1920, l’Encyclopædia Britannica est achetée par les Américains.

En langue anglaise, on peut aussi citer The Encyclopedia Americana (nouvelle édition, 1962).

Autre exemple d’encyclopédie monographique, l’Allgemeine Encyclopädie der Wissenschaften und Künste, in alphabetischer Folge (« Encyclopédie universelle des sciences et des arts, par ordre alphabétique »), est mise en chantier par Johann Samuel Ersch et Johann Gottfried Gruber, et comporte des articles pouvant aller jusqu’à mille pages. Commencé en 1818, le cent soixante-huitième et dernier volume paraît en 1914.

Au XIXe siècle, il faut citer également le Konversations-Lexikon, publié entre 1796 et 1808 par le lexicographe Brockhaus. La dixième édition du Konversationslexikon, plusieurs fois mise à jour sous des noms différents (Der grosse Brockhaus, 1952-1963, 22 volumes ; Brockhaus Enziklopädie, 1966-1974, 20 volumes, Der Neue Herder, 1970-1979, 14 volumes, etc.). Elle est le modèle dont se sont inspirées la version originale de l’Encyclopedia Americana (1829-1833) et l’œuvre de Chambers, actuellement composée de quinze tomes.

En Belgique, Grote Nederlandse Larousse Encyclopedie (1971-1980, 25 volumes et 1 supplément). Pour l’Espagne, il faut citer l’Enciclopedia universal ilustrada europeo-americana, d’Espasa (1905-1933, 70 volumes et 10 volumes de suppléments) ; en Italie, l’Enciclopedia Universale, de Rizzoli (à partir de 1964, 15 volumes et un supplément).

La Canadian Encyclopedia en trois tomes (première éd., 1985), conçue pour remplacer l’Encyclopedia Canadiana (10 volumes, 11e éd., 1975), est passée à quatre volumes en 1988.

En Union soviétique la Bolshaya sovetskaya entsiklopedya (Grande Encyclopédie soviétique) paraît pour la première fois en soixante-quatre volumes entre 1926 et 1947. Son interprétation des connaissances humaines était marquée idéologiquement et la censure omniprésente. Une deuxième édition en cinquante et un volumes sort entre 1950 et 1958. La publication d’une troisième édition en trente tomes commence en 1970 et est achevée en 1979. Cette édition est traduite en anglais sous le titre de Great Soviet Encyclopedia, (« Grande Encyclopédie soviétique ») et elle paraît en trente-deux volumes en 1983.

Les encyclopédies orientales

Au cours des siècles, la Chine a produit de nombreuses encyclopédies. La plupart sont très volumineuses et se composent d’importantes anthologies de textes littéraires et historiques ainsi que de biographies agencées selon diverses classifications. La première encyclopédie chinoise s’intitulait le Miroir de l’Empereur ; elle paraît vers 220 apr. J.-C., mais aucun fragment n’en a subsisté. La première encyclopédie moderne est éditée en 1915. La publication de la première encyclopédie chinoise en plusieurs volumes, la Grande Encyclopédie de Chine, débute en 1980 par un volume consacré à l’astronomie. Elle devrait inclure soixante-dix à quatre-vingts volumes de monographies dans des disciplines telles que la philosophie, les humanités, les sciences sociales et naturelles et la technologie. Les articles illustrés et signés sont complétés par des bibliographies. On a également commencé à rédiger un catalogue annuel en 1980, en supplément de l’encyclopédie, dans lequel sont consignées les informations sur les derniers événements en Chine.

Au Japon, la Grande Encyclopédie japonaise (10 volumes, 1908-1919), même si elle s’apparente aux ouvrages occidentaux modernes, est plutôt une anthologie de textes scientifiques. Japonica (19 volumes, 1967-1972) est plus une œuvre générale de référence.

Les encyclopédies arabes, comme leurs équivalents chinois, étaient plutôt des anthologies conçues pour aider les responsables administratifs à s’acquitter de leur charge. L’encyclopédie arabe la plus ancienne date du IXe siècle apr. J.-C. et s’intitule les Meilleures Traditions. Il s’agit d’un recueil, en dix volumes, de poésies et de prose classées par thèmes, qui a servi de modèle pour des œuvres ultérieures. Au Liban, Boutros al-Boustani publie la première encyclopédie moderne en arabe, Al-Muhit al Muhit (« L’Océan des océans »), qui paraît d’abord à Beyrouth (1876-87) puis au Caire (1898-1900), et qui sera rééditée en 1956 à Beyrouth.

→ À lire : L’anthologie.

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