Marcel Proust

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Auteurs français

Marcel Proust

1871 – 1922

Le bonheur est salutaire pour le corps, mais c’est le chagrin qui développe les forces de l’esprit.

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(Marcel Proust, Le Temps retrouvé, posthume, 1927)

Présentation

Marcel Proust, né le 10 juillet 1871 à Paris où il est mort le 18 novembre 1922, est un écrivain français, qui s’est efforcé, par l’écriture, d’atteindre la substance du temps pour se soustraire à sa loi et ainsi tenter de saisir l’essence d’une réalité enfouie dans l’inconscient et « recréée par notre pensée ». L’œuvre romanesque de Marcel Proust est une réflexion majeure sur le temps et la mémoire affective comme sur les fonctions de l’art qui doit proposer ses propres mondes, mais c’est aussi une réflexion sur l’amour et la jalousie, avec un sentiment de l’échec et du vide de l’existence qui colore en gris la vision proustienne où l’homosexualité tient une place importante.

Jeunesse et premiers écrits

Photo de Marcel ProustNé à Paris d’un père médecin et d’une mère issue de la haute bourgeoisie juive, Marcel Proust grandit à Paris et à Illiers, village de la Beauce dans lequel il passe la plupart de ses vacances. Très jeune, il se met à fréquenter les milieux mondains de la capitale et à écrire en dilettante.

Ses premiers textes paraissent dans le Banquet, revue qu’il a fondée avec des camarades du lycée Condorcet, ainsi que dans la Revue blanche. En 1895, il entreprend la rédaction d’un roman autobiographiqueJean Santeuil (posthume, 1952), puis publie un recueil de nouvelles, d’essais et de vers, Les Plaisirs et les Jours (1896), accompagné d’une préface d’Anatole France.

Sa vie oisive se partage alors entre les plaisirs du monde, la lecture et l’écriture. Admirateur du critique d’art et sociologue anglais John Ruskin, il traduit plusieurs de ses œuvres dont la Bible d’Amiens, en 1903, et Sésame et les Lys, en 1906. À la même période, Proust est profondément éprouvé par la mort de son père (1903), puis par celle de sa mère (1905), à qui il vouait une véritable adoration. À partir de 1908, il se terre dans sa chambre aux murs tapissés de liège pour mieux préserver sa solitude, et entame une vie érémitique consacrée à sa seule œuvre.

Genèse et publication « À la recherche du temps perdu »
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Marcel Proust propose successivement – sans succès – son Contre Sainte-Beuve, un essai entremêlant réflexions de critique littéraire et pages de fiction, à plusieurs maisons d’édition. Il reprend alors le manuscrit, y introduit des épisodes nouveaux, et transforme la conclusion initiale du récit, qui devait être un essai d’esthétique, en une description de la matinée à Guermantes, qui occupe aujourd’hui la moitié du Temps retrouvé. Ainsi étoffée, la première partie du manuscrit, intitulée Du côté de chez Swann, finit par être éditée à compte d’auteur en 1913, amputée d’un passage, qui se situe, dans la version définitive, au début de À l’ombre des jeunes filles en fleurs.

En 1914, la mort accidentelle d’Alfred Agostinelli, avec qui il avait une liaison depuis 1907, laisse Proust en proie à un immense chagrin. La douleur provoquée par la perte de cet être cher, qui lui inspire en partie le personnage d’Albertine dans la Recherche, est également à l’origine de la rédaction de La Prisonnière et de Albertine disparue. Dorénavant et jusqu’à sa mort, pressé par la maladie qui le ronge, Proust ne cessera de remanier ses textes, corrigeant les cahiers déjà écrits, les complétant (ces ajouts composent des pans entiers de l’œuvre actuelle), et se préoccupant de la publication de la Recherche. Reprenant à Grasset les droits de Du côté de chez Swann pour le publier à la Nouvelle Revue française, il fait paraître en 1919 À l’ombre des jeunes filles en fleurs, qui lui vaut le prix Goncourt, puis les deux tomes du Côté de Guermantes (1920 et 1921) et ceux de Sodome et Gomorrhe (1921 et 1922). L’ensemble est achevé, mais les derniers volumes ne seront publiés qu’après sa mort (le 18 novembre 1922, il meurt des suites d’une bronchite, aggravée par son asthme chronique) : La Prisonnière en 1923, Albertine disparue en 1925, Le Temps retrouvé en 1927, Jean Santeuil, son roman de jeunesse, qui est en quelque sorte l’ébauche de la Recherche, seulement en 1952 et Contre Sainte-Beuve en 1954.

→ À lire : Marcel Proust : À la recherche du temps perdu.

Bibliographie
  • Les Plaisirs et les Jours (1896)
  • La Bible d’Amiens
  • Sésame et les lys
  • Du côté de chez Swann (1913)
  • À l’ombre des jeunes filles en fleurs (1919)
  • Pastiches et Mélanges (1919)
  • Le Côté de Guermantes (1921-1922)
  • Sodome et Gomorrhe I et II (1922-1923)
  • La prisonnière (posthume, 1925)
  • Albertine disparue (posthume, 1927)
  • Le Temps retrouvé (posthume, 1927)
  • Chroniques (posthume, 1927)
  • Jean Santeuil (posthume, 1952)
  • Contre Sainte-Beuve (posthume, 1954)
  • Correspondance
📽 15 citations choisies de Marcel Proust
  • La lecture… cette jouissance à la fois ardente et rassise… (Sur la lecture)
  • La lecture est une amitié. (Sur la lecture)
  • La lecture est au seuil de la vie spirituelle ; elle peut nous y introduire : elle ne la constitue pas. (Sur la lecture)
  • Tant que la lecture est pour nous l’initiatrice dont les clefs magiques nous ouvrent au fond de nous-mêmes la porte des demeures où nous n’aurions pas su pénétrer, son rôle dans notre vie est salutaire. (Sur la lecture)
  • Le bonheur est dans l’amour un état anormal. (À l’ombre des jeunes filles en fleur)
  • Mort à jamais ? Qui peut le dire ? (La prisonnière)
  • Nos désirs vont s’interférant et, dans la confusion de l’existence, il est rare qu’un bonheur vienne justement se poser sur le désir qui l’avait réclamé. (À l’ombre des jeunes filles en fleur)
  • Et en une attitude qui s’en doute lui était habituelle, qu’elle savait convenable à ces moments-là et qu’elle faisait attention à ne pas oublier de prendre, elle semblait avoir besoin de toute sa force pour retenir son visage, comme si une force invisible l’eût attiré vers Swann. (Du côté de Chez Swann)
  • Le souvenir d’une certaine image n’est que le regret d’un certain instant. (Du côté de chez Swann)
  • On ne guérit d’une souffrance qu’à condition de l’éprouver pleinement. (Albertine disparue)
  • Il est vraiment rare qu’on se quitte bien, car si on était bien, on ne se quitterait pas. (Albertine disparue)
  • Le bonheur est salutaire pour le corps, mais c’est le chagrin qui développe les forces de l’esprit. (Le Temps retrouvé)
  • Un livre est un grand cimetière où, sur la plupart des tombes, on ne peut plus lire les noms effacés. (Le Temps retrouvé)
  • On trouve innocent de désirer et atroce ce que l’autre désire. (Le Temps retrouvé)
  • La vraie beauté est si particulière, si nouvelle, qu’on ne la reconnaît pas pour la beauté. (Le Côté de Guermantes)
  • La jeunesse une fois passée, il est rare que l’on reste confiné dans l’insolence.  (Le Côté de Guermantes)
  • Le désir fleurit, la possession flétrit toutes choses. (Les Plaisirs et les Jours)
  • Il vaut mieux rêver sa vie que la vivre, encore que la vivre, ce soit encore la rêver. (Les Plaisirs et les Jours)
  • Toute action de l’esprit est aisée si elle n’est pas soumise au réel. (Sodome et Gomorrhe)
  • Je préfère la concentration, même dans la longueur. (Lettre de Proust à Jean Cocteau, 11 fév. 1919)

Autres citations de Marcel Proust.

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