Notre-Dame de Paris
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Notre-Dame de Paris
– Une cathédrale et un roman –
Sommaire
La cathédrale
Présentation
Notre-Dame de Paris est une cathédrale de Paris, édifiée à l’époque gothique.
L’édifice, tel qu’il se présente actuellement, résulte de trois principales campagnes de constructions et de remaniements : édifiée vers le milieu du XIIe siècle, la cathédrale a été transformée aux XIIIe-XIVe siècles, puis fortement restaurée au XIXe siècle par Eugène Viollet-le-Duc.
→ À lire : Visiter une cathédrale.
⬆ La cathédrale Notre-Dame de Paris.
Première campagne de construction
La campagne primitive de construction de la cathédrale Notre-Dame de Paris débute vers 1160 par le chevet, sous l’épiscopat de Maurice de Sully. La consécration du maître-autel a lieu en 1182, et certaines cérémonies se déroulent déjà dans le chœur. À la mort de l’évêque, en 1196, l’essentiel du monument est achevé : il reste à couvrir la toiture et à réaliser la façade. Celle-ci est élevée au début du XIIIe siècle et doit être terminée en 1245. À cette date, l’évêque Guillaume d’Auvergne (1228-1245) offre la cloche de la tour sud. Le plan original des années 1160 comprend une nef à cinq vaisseaux, s’inspirant peut-être de la cathédrale précédente — remontant à l’époque paléochrétienne et possédant vraisemblablement également cinq vaisseaux. Le transept n’est pas saillant ; quant au chevet, il se compose d’un double déambulatoire dépourvu de chapelles rayonnantes. Les dimensions sont considérables : 130 m de long et 35 m de haut pour le point culminant de la voûte.
Caractère commun aux grands édifices construits autour de 1160 (comme les cathédrales de Noyon et de Laon), l’élévation comprend quatre niveaux : des grandes arcades reposant sur des piles cylindriques, de vastes tribunes, des roses non vitrées aérant les combles, dont les meneaux adoptent la forme d’une simple croix, et de petites fenêtres hautes à une seule lancette. Cependant, certaines différences entre le chevet et la nef témoignent vraisemblablement d’un changement d’architecte au cours du chantier. Les colonnettes canalisant les retombées sur le mur sont appareillées dans le chœur, alors qu’elles sont en délit dans la nef (c’est-à-dire constituées de longues portions taillées dans le sens du lit de la carrière). De même, les tribunes sont obscures dans le chœur, et éclairées dans la nef.
Seconde phase de construction
À peine la façade achevée, la cathédrale est l’objet d’une importante campagne de transformation. Un peu avant 1250, l’architecte Jean de Chelles édifie le bras nord du transept, conçu extérieurement comme une véritable façade. Vers 1258, il jette les fondations du bras sud, mais meurt peu après. L’œuvre est reprise par Pierre de Montreuil, le plus célèbre architecte de son temps, qui modernise le projet de son prédécesseur. Une série de chapelles est également construite entre les contreforts de la nef et du chevet. Les fenêtres hautes sont agrandies vers le bas, ce qui entraîne la suppression des roses du troisième niveau et la reprise des arcs-boutants au dehors.
Les portails des façades s’ornent de nombreuses sculptures, très mutilées lors de la Révolution française. La façade occidentale possède trois portails : celui de droite, le portail Sainte-Anne, emploie un ensemble plus ancien, probablement sculpté vers 1150 pour la cathédrale précédente. Celui de gauche, glorifiant la Vierge, remonte aux années 1210. Le Jugement Dernier du portail central est réalisé à partir de deux groupes différents de sculptures, les premières sculptées vers 1210-1220 (la Vierge, saint Jean et l’Ange à la croix), les secondes vers 1240 (le Christ et l’Ange au clou). Le portail du bras nord du transept (vers 1250) est une nouvelle fois consacré à la Vierge ; celui du bras sud (vers 1260) illustre le martyre de saint Étienne, auquel la première cathédrale était dédiée. Cet ensemble sculpté se poursuit à l’intérieur par un jubé (disparu au XVIIIe siècle) et la clôture de chœur, développant d’un côté l’enfance du Christ et de l’autre ses apparitions après la Résurrection.
Intervention de Viollet-Le-Duc au XIXe siècle
Au milieu du XIXe siècle, l’architecte Eugène Viollet-le-Duc dirige une importante campagne de restauration de l’édifice cultuel. Il modifie, entre autres, l’élévation autour de la croisée du transept pour rétablir celle du XIIe siècle. Toutefois, au lieu de restituer au troisième niveau de simples roses ouvrant sous combles, il en fait un étage vitré et complique le dessin des meneaux. Il fait également réaliser de nouvelles statues pour remplacer celles qui ont disparu, notamment, sur la façade occidentale, les grandes statues colonnes des portails et celles de la galerie des rois.
Incendie du 15 avril 2019
Le 15 avril 2019, vers 18h50, un grave incendie se déclare alors que des travaux sont effectués sur l’édifice. Le sinistre détruit la toiture de la cathédrale, ainsi que la charpente du XIIIe siècle et la flèche de Viollet-le-Duc.
Prenant rapidement une grande ampleur, les flammes détruisent intégralement sa flèche, qui s’effondre après une heure d’incendie, ainsi qu’une grande partie de la toiture et de sa charpente. L’intervention de centaines de pompiers, jusqu’au lever du jour, permet de sauver la structure globale de l’édifice et d’épargner les deux beffrois, ainsi que la façade occidentale. Néanmoins, les dégâts et les pertes sont considérables, tant à l’extérieur qu’à l’intérieur du monument.
L’incendie n’a heureusement pas fait de victimes graves, deux policiers et un pompier ont été légèrement blessés, ont font savoir les autorités ce mardi 16 avril 2019. L’incendie de Notre-Dame de Paris est intervenu au premier jour des célébrations de la Semaine sainte qui mène à Pâques, principale fête chrétienne. Environ 13 millions de touristes visitent Notre-Dame de Paris chaque année.
L’incendie entraîne une émotion nationale et internationale ainsi qu’une importante couverture médiatique. Des travaux considérables de reconstruction sont envisagés le soir-même par le président de la République Emmanuel Macron.
Le roman de Victor Hugo
Présentation
Notre-Dame de Paris est un roman historique de Victor Hugo, publié en 1831, qui s’inscrit dans un genre popularisé par Walter Scott et reflète avec éclat l’engouement du romantisme pour le Moyen Âge.
Notre-Dame de Paris retrace la destinée tragique au Moyen Âge d’une jeune bohémienne, Esméralda, victime du désir qu’elle inspire à trois hommes. Convoitée par l’archidiacre Frollo, elle est enlevée sur son ordre par le sonneur de cloches difforme de Notre-Dame, Quasimodo, puis est sauvée par le beau capitaine Phoebus dont elle s’éprend. Mais Frollo, jaloux, poignarde Phoebus, et n’intervient pas lorsque Esméralda est accusée de ce meurtre. Elle est emprisonnée, puis délivrée, cette fois, par Quasimodo, épris d’elle, qui l’entraîne au sein de l’inviolable cathédrale. Les truands de la Cour des Miracles, inquiets de sa disparition, assaillent l’édifice, et livrent, sans s’en douter, Esméralda à son pire ennemi, Frollo. Arrêtée, la jeune fille sera pendue sous l’œil cynique de ce dernier. Quasimodo, enfin édifié sur son « bienfaiteur » Frollo, le précipite du haut des tours de Notre-Dame, et se laisse ensuite mourir dans les bras d’Esméralda dans le charnier où elle repose.
Cette trame extrêmement romanesque, qui ne craint guère de recourir aux effets morbides du roman gothique ou à ceux du mélodrame, demeure le modèle achevé d’un genre — le roman historique — qui flatte le goût romantique pour l’histoire (en particulier la période gothique) et ses représentations pittoresques. Cet ouvrage porte également la marque de son auteur, qui lui insuffle son sens de l’épopée et une incontestable dimension philosophique : le célèbre chapitre « Ceci tuera Cela », par exemple, montre comment l’imprimerie a pu supplanter l’architecture dans son rôle de témoin du passé. La cathédrale Notre-Dame de Paris est ici le décor d’une véritable tragédie, symbole non pas de providence chrétienne, mais d’une fatalité toute païenne, et où s’affrontent des personnages typés sous la plume d’un écrivain obsédé par la toute-puissance du mythe, et dont le roman a, sans conteste, l’étoffe.
Personnages
- Pierre Gringoire : le personnage de Gringoire s’inspire librement du poète et dramaturge réel du même nom. Dans le roman, Gringoire est un artiste sans le sou qui cultive une philosophie du juste milieu. Il suit Esmeralda jusqu’à la Cour des miracles, puis est sauvé de la pendaison lorsqu’elle accepte de se marier avec lui (même si elle n’éprouve pas le moindre sentiment à son égard). Gringoire se fait alors truand.
- Esmeralda : (appelée « la Esmeralda » dans le roman) bohémienne séjournant à la cour des miracles, âgée de seize ans, elle gagne sa vie en dansant dans les rues de Paris et sur le parvis de Notre-Dame. Remarquable par sa beauté, elle incarne l’innocence, la naïveté et la noblesse d’âme. Les désirs qu’elle suscite sont le principal engrenage de la fatalité qui lui coûte également la vie à la fin du roman. Le malheur d’Esmeralda est causé par l’amour impossible qu’elle éveille chez l’archidiacre de Notre-Dame, Claude Frollo, qu’elle craint et déteste. De son côté, Esmeralda entretient une passion naïve et aveugle pour Phœbus de Châteaupers, un capitaine de la garde dont elle admire la beauté. Le bossu de Notre-Dame, Quasimodo, qui éprouve envers elle un amour sans illusion, tente en vain de lui faire comprendre que la beauté ne fait pas tout. Considérée par tous comme une « Égyptienne », Esmeralda est en réalité la fille perdue d’une Rémoise nommée Paquette. En effet, le roman dévoile qu’Esmeralda et Quasimodo sont des enfants échangés à leur jeune âge.
- Claude Frollo : lointainement inspiré d’un personnage réel, Claude Frollo est l’archidiacre de Notre-Dame, mû par sa foi et son appétit de savoir. Frollo entretient son frère Jehan, et a recueilli et élevé Quasimodo. Il se trouve par la suite déchiré entre son amour pour Dieu et la passion mêlée de haine qu’il voue à Esmeralda.
- Quasimodo : Quasimodo est le carillonneur de Notre-Dame et ne sort quasiment jamais de la cathédrale. Né bossu, borgne et boiteux, il devint en plus sourd à cause des cloches. Frollo l’a adopté et élevé depuis ses quatre ans alors qu’il venait d’être abandonné. Il est le seul à savoir communiquer avec lui, par signes. Quasimodo apparaît au début du roman comme une brute à la botte de Frollo, mais se révèle ensuite doté de sensibilité et d’intelligence. L’amour et le dévouement qu’il porte à Esmeralda finissent par supplanter son obéissance envers Frollo. Le roman dévoile qu’Esmeralda et Quasimodo sont des enfants échangés à leur jeune âge.
- Jehan Frollo : le jeune frère de Claude Frollo est un étudiant dissipé qui fréquente les truands de la Cour des miracles, mais compte aussi Phœbus de Châteaupers parmi ses connaissances de taverne. Lors de l’assaut de la cathédrale, il meurt fracassé contre la muraille de la cathédrale puis jeté dans le vide par Quasimodo.
- Phœbus de Châteaupers : capitaine de la garde, il est attiré par la gitane Esmeralda sans avoir de réels sentiments pour elle. Il est déjà fiancé à Fleur-de-Lys, qui s’avère très jalouse de sa rivale.
- Paquette : surnommée aussi la Chantefleurie, la recluse, la sachette, ou sœur Gudule. Cette femme a choisi de vivre enfermée dans le Trou aux Rats, depuis que sa fille d’un an (qu’elle chérissait), ait été enlevée par des bohémiens venus d’Égypte et échangée contre un enfant de quatre ans, hideux, boiteux et borgne (dont on comprend qu’il s’agit de Quasimodo). Elle croit sa fille morte et voue une haine sans égale contre les Égyptiens et contre Esmeralda en particulier.
- Fleur-de-Lys de Gondelaurier: fiancée de Phœbus, elle est très jalouse d’Esmeralda.
- Clopin Trouillefou : Un des chefs de la bande des truands, il occupe une place importante à la Cour des miracles.
- Louis XI de France : cruel, avare et calculateur, le roi de France n’apparaît que dans quelques scènes, mais il joue un rôle décisif dans la répression de la révolte des truands qui tentent de sauver Esmeralda. Intéressé par la quête de la pierre philosophale, il vient à Notre-Dame sous une fausse identité, celle du « compère Tourangeau », pour s’entretenir d’alchimie avec Claude Frollo. Louis XI apparaît fréquemment comme un personnage machiavélique dans les œuvres romantiques du XIXe siècle, et en particulier dans les romans de Walter Scott.
(Source de la liste des personnages : Wikipédia)
Hugo : un auteur prophétique ?
Depuis l’incendie qui a en partie détruit la cathédrale Notre-Dame de Paris le lundi 15 avril 2019, Victor Hugo est omniprésent. Non seulement son roman éponyme, paru en 1831, a été essentiel dans la restauration de l’édifice au XIXe siècle. Mais le livre contient une « terrible prophétie » puisque l’auteur a écrit un passage aux allures de prémonitions dans son roman en décrivant un incendie au sommet de l’édifice :
Tous les yeux s’étaient levés vers le haut de l’église. Ce qu’ils voyaient était extraordinaire. Sur le sommet de la galerie la plus élevée, plus haut que la rosace centrale, il y avait une grande flamme qui montait entre les deux clochers avec des tourbillons d’étincelles, une grande flamme désordonnée et furieuse dont le vent emportait par moments un lambeau dans la fumée.
Victor Hugo fait de la cathédrale son personnage principal, au même titre que Quasimodo, Esmeralda et Frollo. Une manière pour lui de tenter de sauver le monument, alors fort dégradé.
Si belle qu’elle se soit conservée en vieillissant, il est difficile de ne pas soupirer, de ne pas s’indigner devant des dégradations, des mutilations sans nombre que simultanément le temps et les hommes ont fait subir au vénérable monument, sans respect pour Charlemagne qui avait posé la première pierre, pour Philippe-Auguste qui en avait posé la dernière
Hugo déplorait ainsi le sort de la cathédrale dans son œuvre, maintes fois adaptée au cinéma ou en comédie musicale.
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- Victor Hugo : Les Contemplations (1856).
- Victor Hugo : Hernani (1830).
- Extrait de la préface de Cromwell (1827).
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- La Romantisme (XIXe siècle).
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