Alexandre Dumas fils

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Alexandre Dumas fils

1824 – 1895

On ne peut créer des personnages que lorsqu’on a beaucoup étudié les hommes, comme on ne peut parler une langue qu’à la condition de l’avoir sérieusement apprise.

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(Alexandre Dumas fils, La Dame aux camélias, 1848)

Alexandre Dumas, dit aussi Alexandre Dumas fils, né le 27 juillet 1824 à Paris et mort le 27 novembre 1895 à Marly-le-Roi, est romancier et auteur dramatique français. Il est l’auteur de La Dame aux camélias (1848), dont l’adaptation au théâtre (1852) marque le début du réalisme sur scène et la naissance de la comédie de mœurs.

Alexandre Dumas filsPéchés de jeunesse

Né à Paris, fils naturel du romancier Alexandre Dumas, alors jeune et pauvre, et d’une modeste couturière, Alexandre Dumas fils n’est reconnu par ses parents qu’à l’âge de sept ans. C’est son père qui obtient sa garde mais Alexandre Dumas fils souffre durant toute sa jeunesse de l’écrasante personnalité d’un père célèbre à la vie privée agitée. Mis en pension dès l’âge de neuf ans, il n’en sort qu’à dix-sept ans. Après un séjour de six mois sous le toit paternel, il se résout à vivre seul. À l’instar de son père, il mène alors une existence mondaine ruineuse, contractant d’énormes dettes. Son premier roman-feuilleton, Les Aventures de quatre femmes et d’un perroquet (6 volumes, 1846-1847), est écrit au retour d’un voyage en Espagne en 1845. Ce récit d’aventures reste très proche de l’écriture romanesque de son père. En 1847, il publie un recueil de poésies qui passe inaperçu, Péchés de jeunesse.

→ À lire : Biographie d’Alexandre Dumas père.

La Dame aux camélias : un coup de maître

C’est à l’âge de vingt-trois ans qu’Alexandre Dumas fils écrit son roman le plus important, La Dame aux camélias. Son sujet est l’amour douloureux entre un jeune homme de bonne famille, Armand Duval, et une courtisane au grand cœur, Marguerite Gautier, qui se sacrifie pour son amant et meurt désespérée, emportée par la tuberculose. L’œuvre s’inspire des relations de l’auteur avec Marie Duplessis, célèbre demi-mondaine qu’il rencontre en 1844 dont il vient d’apprendre la mort l’année précédente. Dumas adapte lui-même ce récit pour le théâtre en 1849 mais le texte est censuré. En 1852, la pièce est enfin autorisée et obtient un succès énorme, sans doute un des plus importants du XIXe siècle. Encore tout imprégnée de romantisme, elle marque le début du réalisme sur scène et la naissance de la comédie de mœurs. Le retentissement est tel que, dès l’année suivante, Verdi fait jouer La Traviata, dont le livret s’inspire directement du roman. Le succès se prolonge jusqu’à nos jours, avec notamment les interprétations de Sarah Bernhardt, Ida Rubinstein (v. 1883-1960) ou Edwige Feuillère au théâtre, d’Yvonne Printemps, Greta Garbo au cinéma.

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Un théâtre réaliste à thèse

Contraint, comme son père, de rendre des comptes aux créanciers, Dumas écrit entre-temps une dizaine de romans, dont le Docteur Servans (1849), Césarine (1849), Diane de Lys (1851), adapté également avec succès à la scène (1853), Le Régent Mustel (1852) et Sophie Printemps (1854). Il se tourne ensuite définitivement vers l’écriture théâtrale (il ne revient qu’une seule fois au roman, en 1866, avec L’Affaire Clemenceau). Moraliste visionnaire, il fait jouer successivement Le Demi-Monde (1855), La Question d’argent (1857), Le Fils naturel (1858), Un père prodigue (1859), se montrant particulièrement attentif aux problèmes sociaux (problèmes de la condition féminine, drames familiaux, prostitution, adultère, divorce). Victime d’une maladie due à l’excès de travail, il ne reprend la plume qu’en 1864 pour L’Ami des femmes. Il se dégage alors de l’influence d’Eugène Scribe pour inventer une sorte de théâtre à thèse inspiré de Diderot qui contribue, par la vigueur de ses plaidoyers et le réalisme de ses peintures, à établir sa réputation d’auteur à scandales (Les Idées de Madame Aubray, 1867 ; La Princesse Georges, 1871 ; Monsieur Alphonse, 1873 ; Denise, 1885 ; Francillon, 1887). Comme beaucoup d’auteurs dramatiques du XIXe siècle, il travaille également en collaboration avec d’autres écrivains, notamment George Sand (Le Marquis de Villemer, 1864), Émile de Girardin (Le Supplice d’une femme, 1865), Pierre Corvin (Les Danicheff, 1876) et Armand Durantin (Héloïse Paranquet, 1866).

Cet observateur exceptionnel de la société parisienne a aussi été un grand mondain ; la première phrase de la préface qu’il a donnée à La Dame aux camélias aurait pu constituer sa devise :

Mon avis est qu’on ne peut créer des personnages que lorsque l’on a beaucoup étudié les hommes, comme on ne peut parler une langue qu’à condition de l’avoir sérieusement apprise.

La plupart de ses brochures d’actualité, notamment sur le divorce ou la recherche de la paternité sont réunies dans deux ouvrages : Entr’actes (1877-1879) et Nouveaux Entr’actes (1887).

Alexandre Dumas fils est élu à l’Académie française le 29 janvier 1874 (au fauteuil 2) en remplacement de Pierre-Antoine Lebrun, par 22 voix contre 11 voix données à divers concurrents. Victor Hugo, absent de l’Académie depuis 1851, y fait sa rentrée pour voter pour Dumas fils qui prononce en 1877 un remarquable discours sur les prix de vertu.

📽 15 citations choisies d’Alexandre Dumas fils

 

  • N’estime l’argent ni plus ni moins qu’il ne vaut : c’est un bon serviteur et un mauvais maître. (La Dame aux camélias)
  • On ne peut créer des personnages que lorsqu’on a beaucoup étudié les hommes, comme on ne peut parler une langue qu’à la condition de l’avoir sérieusement apprise. (La Dame aux camélias)
  • Les larmes deviennent une chose si rare qu’on ne peut les donner à la première venue. (La Dame aux camélias)
  • L’amour vrai rend toujours meilleur, quelle que soit la femme qui l’inspire. (La Dame aux camélias)
  • Que de routes prend et que de raisons se donne le cœur pour en arriver à ce qu’il veut ! (La Dame aux camélias)
  • Quel sublime enfantillage que l’amour ! (La Dame aux camélias)
  • Le devoir, c’est ce qu’on exige des autres. (Denise)
  • Si les hommes n’entendent rien au cœur des femmes, les femmes n’entendent rien à l’honneur des hommes. (Denise)
  • Quand on voit la vie telle que Dieu l’a faite, il n’y a plus qu’à le remercier d’avoir fait la mort. (Denise)
  • Quand on tombe, on ne tombe jamais bien. (Le Demi-Monde)
  • L’amour ne va pas sans estime. (Le Demi-Monde)
  • Il n’y a pas de vrai bonheur que celui que personne ne connaît. (Le Demi-Monde)
  • Les amis sont plus rares et plus précieux de loin que de près. (Le Demi-Monde)
  • Les affaires ? C’est bien simple, c’est l’argent des autres. (La Question d’argent)
  • L’amour, c’est de la physique, le mariage c’est de la chimie. (L’Étrangère)
  • Les hommes, ma chère, c’est comme les cerfs-volants, plus on leur rend de corde, plus on les tient. (Francillon)
  • Quand un homme a honte de lui, il est impitoyable pour les autres. (Le Régent Mustel)

Autres citations d’Alexandre Dumas fils.

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Bibliographie

Romans et contes

  • Aventures de quatre femmes et d’un perroquet (1847)
  • Césarine (1848)
  • La Dame aux camélias (1848)
  • Le Docteur Servan (1849)
  • Antonine (1849)
  • Le Roman d’une femme (1849)
  • Les Quatre Restaurations (1849-1851)
  • Tristan le Roux (1850)
  • Trois Hommes forts (1850)
  • Diane de Lys (1851)
  • Le Régent Mustel (1852)
  • Contes et Nouvelles (1853)
  • La Dame aux perles (1854)
  • L’Affaire Clemenceau, Mémoire de l’accusé (1866)

Théâtre

  • Le Bijou de la reine, comédie en vers en un acte,1845
  • Le Verrou de la reine, Paris, Théâtre-Historique, 1848, puis théâtre du Gymnase, 1873
  • Atala, scène lyrique, Paris, Théâtre-Historique, 1848
  • La Dame aux camélias, Paris, Le Vaudeville, 2 février 1852
  • Diane de Lys, Paris, théâtre du Gymnase, 15 novembre 1853
  • Le Demi-Monde, Paris, théâtre du Gymnase, 20 mars 1855
  • La Question d’argent, Paris, théâtre du Gymnase, 31 janvier 1857
  • Le Fils naturel, Paris, théâtre du Gymnase, 16 janvier 1858
  • Un père prodigue, Paris, théâtre du Gymnase, 30 novembre 1859
  • L’Ami des femmes, Paris, théâtre du Gymnase, 5 mars 1864
  • Les Idées de Mme Aubray, Paris, théâtre du Gymnase, 16 mars 1867
  • Une visite de noces, Paris, théâtre du Gymnase, 16 octobre 1871
  • La Princesse Georges, Paris, théâtre du Gymnase, 2 décembre 1871
  • La Femme de Claude, Paris, théâtre du Gymnase, 16 janvier 1873
  • Monsieur Alphonse, Paris, théâtre du Gymnase, 26 novembre 1873
  • L’Étrangère, comédie en quatre actes, Paris, Théâtre-Français, 14 février 1876
  • La Princesse de Bagdad, pièce en trois actes, Paris, Théâtre-Français, février 1881
  • Denise, pièce en quatre actes, Paris, Théâtre-Français, 19 janvier 1885
  • Francillon, pièce en trois actes Paris, Théâtre-Français, 17 janvier 1887

Essais

  • Histoire de la loterie du lingot d’or (1851)
  • L’Homme-femme (1872)
  • La Question du divorce (1880)
  • Les femmes qui tuent et les femmes qui votent (1880)

Articles connexes

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