L’églogue et l’idylle

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L’églogue et l’idylle

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Présentation

La poésie pastorale comprend l’églogue et l’idylle. Ces noms, chez les Anciens, n’exprimaient aucune distinction réelle. Ainsi on a donné le nom d’idylles aux pastorales de Théocrite, tandis que celles de Virgile ont été appelées églogues. Les poèmes de ce genre littéraire sont parfois qualifiés de « bucoliques ».

L’églogue, (du grec ἐκλoγή / eklogē, « recueil, florilège »), est une pièce de choix ou un recueil de pièces choisies dans quelques genre que ce soit. On a donné ce nom aux petits poèmes sur la vie champêtre, et on a dit les églogues de Virgile, c’est-à-dire les petits poèmes de Virgile sur la vie pastorale.

L’idylle, (du grec ancien εἰδύλλιον / eidúllion, littéralement « petit poème », de εἶδος / eĩdos, « forme »), est une petite image des objets champêtres, un petit poème, une peinture dans le genre gracieux et doux. Le terme est passé dans le langage courant, une idylle désignant un amour tendre et naïf vécu affectivement par deux êtres dans la fraîcheur d’un sentiment idéalisé.

Ces dénominations, dont le vague indique que les Anciens pouvaient traiter, dans leurs pastorales, toutes sortes de sujets, étaient autrefois employées indifféremment l’une pour l’autre. Aujourd’hui, on admet généralement une différence entre l’églogue et l’idylle…

→ À lire : Le genre pastoral.

Qu’entend-on aujourd’hui par églogue ?

L’églogue qui, comme l’idylle, est une représentation simple et naïve de la vie des champs dans ce qu’elle a de plus gracieux, diffère aujourd’hui de
celle-ci en ce qu’elle semble demander plus d’action et de mouvement, et en ce qu’elle prend la forme dramatique ou la forme épique, c’est-à-dire qu’elle est en dialogue ou en récit ; tandis que l’idylle ne renferme ordinairement que des images, des sentiments et rarement des récits.

Quelles sont les qualités que demande l’églogue ?

L’églogue soit en récit, soit en dialogue, soit en récit et en dialogue en même temps, doit être irréprochable dans son plan, c’est-à-dire ne rien laisser à désirer dans son commencement, dans son milieu, ni dans sa fin. Il faut que ce que l’on dit prépare à ce que l’on va dire, et que le poème forme un tout qui excite l’intérêt et satisfasse la curiosité. Par conséquent, point de ces dialogues sans objet et quelquefois sans suite, point de ces personnages qui ne savent à quel propos ils commencent, ils continuent ou ils finissent de parler. L’esprit, en effet, ne peut être intéressé par ces propos alternatifs, qui, détachés les uns des autres, ne se terminent à rien. Dans le dialogue, on ne mettra jamais plus de trois interlocuteurs, parce qu’il serait trop difficile d’en occuper convenablement un plus grand nombre. Nous avons dit plus haut ce que doit faire le poète lorsqu’il raconte lui-même. Lorsque c’est un berger qui raconte, le ton et le style de l’églogue en récit ne diffèrent en rien du ton et du style de l’églogue en dialogue. Dans l’une et dans l’autre, ce doit être une suite d’images familières, mais choisies, c’est-à-dire gracieuses ou touchantes.

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Qu’est-ce que l’idylle ?

L’idylle a le même objet que l’églogue : la peinture de la vie et des mœurs champêtres. Elle se distingue de l’églogue en ce qu’elle est moins animée ordinairement elle n’admet même pas d’action, et consiste en un tableau gracieux présentant des images, des récits, une réflexion ou un sentiment développé, ou enfin la peinture d’une passion pastorale. Nous citerons Myrtile ou la piété filiale, de Gessner, imité par Léonard les idylles des Oiseaux et des Moutons, de Mme Deshouillières ; la Retraite, de Racan ; Ruth, par Florian, etc.

Quelles sont les règles propres à l’idylle ?

Dans les cas très rares où l’idylle possède une action, cette action doit être mise en récit. Si l’idylle exprime une passion, il faut que cette passion s’exhale en plaintes, en reproches modérés, si elle est triste, ou en expression joyeuses, mais toujours pleines de douceur, si elle est inspirée par la joie, la tendresse ou l’espérance. Le poète y fait quelquefois une comparaison des travaux, des vices, des prétendues richesses avec les plaisirs, le repos et l’innocence des bergers. De plus, l’idylle peut rouler sur une allégorie soutenue, tirée de l’instinct des animaux ou de la nature des choses insensibles, comme les fleurs, les ruisseaux, les fontaines, etc. ; ainsi qu’on pourra le voir dans l’idylle des Oiseaux, de Mme Deshouillères. Enfin l’idylle, comme l’églogue, constitue un poème. Or, tout poème demande un plan. Il faut ici une image, une pensée, un sentiment ou une passion qui se développe dans de justes proportions.

L’idylle n’a-t-elle pas un caractère plus élevé que l’églogue ?

L’idylle a un caractère un peu plus élevé que l’églogue. Dans cette dernière, ce sont des bergers qui s’entretiennent de la vie champêtre. Leur ton aura les qualités demandées pour la pastorale en général, c’est-à-dire, la simplicité, là douceur, la grâce et la naïveté. Dans l’idylle, la scène est encore au village, mais la femme sensible et tendre qui parle aux fleurs, aux ruisseaux, aux moutons, n’est pas une de nos bergères, c’est la maîtresse du château. C’est ainsi que l’idylle, telle que nous l’entendons aujourd’hui, sans cesser d’être simple, doit être noble et élégante :

Telle, aimable en son air, mais humble dans son style,
Doit éclater sans pompe une élégante idylle.

Elle ne mêle point de diamants à sa parure, mais elle a un chapeau de fleurs.

Quels sont les poètes bucoliques les plus célèbres ?
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Les plus célèbres poètes bucoliques sont Théocrite, Bion et Moschus, chez les Grecs ; Virgile, chez les Latins ; Racan, Segrais, Mme Deshouillières, Fontenelle, Léonard et Berquin chez les Français ; Gessner, chez les Allemands.

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