Julien Gracq : Un beau ténébreux (1945)

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Julien Gracq

Un beau ténébreux (1945)

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👤 Julien Gracq, né le 27 juillet 1910 à Saint-Florent-le-Vieil (Maine-et-Loire) et mort le 22 décembre 2007 à Angers, est un écrivain français dont l’œuvre, très symbolique, vise à mener le lecteur dans un « éther romanesque » qui n’est autre que la projection du paysage intérieur des personnages… [Lire la suite de sa biographie]

Photo de Julien Gracq. long © corbis

Présentation

Un beau ténébreux est le deuxième roman de Julien Gracq, publié en 1945. Le projet de ce roman a mûri pendant la guerre, entre 1940 et 1942, année où il fut pour l’essentiel écrit.

Après le mystérieux Au château d’Argol, Un beau ténébreux met en scène un groupe de jeunes gens venus passer les vacances d’été à l’Hôtel des Vagues, sur la côte bretonne. Rompant avec le fantastique, Gracq se fait ici le porte-parole d’une inquiétude à la fois moderne et romantique qui, tout au long d’un récit en apparence peu romanesque (bains de mer, visite d’une ruine, promenades sur la plage, discussions au fumoir les jours de pluie), devient désespoir suprême. Au terme d’une implacable progression, rythmée de signes prémonitoires et d’intuitions peu à peu confirmées, c’est la mort qui viendra mettre le point final aux vacances.

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→ À lire aussi de Julien Gracq : Au château d’Argol (1938).Le Rivage des Syrtes (1951).

Allan ou le dernier été

Qui est Allan, le « beau ténébreux », point de mire du petit groupe dont Gérard, dans son Journal, note les conflits, les attirances ? Un jeune homme riche, énigmatique, brillant et inaccessible : « Un prince. Un roi. » Chacun tente de lui plaire, de percer son secret. Gérard est fasciné, Christel, amoureuse, Jacques, naïf et familier, Henri, enfin, épouvanté par ce que, comme les autres, il finit par deviner : tous resteront marqués à vie par cet homme « désinvolte et froid » venu à l’Hôtel des Vagues pour, à la fin de l’été, mourir.

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Chronique d’un suicide annoncé, le roman épouse à la fois les fluctuations météorologiques et les émotions contradictoires des jeunes gens : le « ténébreux » Allan est « beau » parce qu’il va se tuer. « Qui puis-je être encore pour vous, sauvé ? », dit-il à Christel quelques instants avant d’avaler le verre de poison qui le fait l’égal d’un Werther.

Au bord de la mer, au bord de la mort

Étouffant, angoissant, ce roman est aussi celui de la mer, des dunes, des brumes ou du grand vent, où les descriptions, d’un lyrisme sinistre, viennent en contrepoint de l’évolution psychologique. Comme précédemment dans Au château d’Argol (1938), et plus tard dans Le Rivage des Syrtes (1951), les personnages, l’œil fixé sur l’horizon vide, tentent de donner un sens à un monde qui n’en a plus. Au sommet de la déréliction, Gracq a cet art du mot à la fois juste et inattendu, de l’image étrange et nécessaire, qui font de l’écriture un contrepoison esthétique du doute mortifère qu’elle véhicule.

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