Accord du verbe avec le sujet

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Accord du verbe avec le sujet

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Le sujet

Le sujet est une fonction qui désigne l’être ou la chose qui fait l’action exprimée par un verbe, que détermine un verbe d’état ou qui supporte l’action exprimée par un verbe au passif.

→ À lire : Le sujet. – La place du sujet dans la phrase. – L’attribut du sujet.

Règle générale

Le verbe s’accorde toujours avec son sujet. Tout verbe doit être du même nombre et de la même personne que son sujet.
Exemples : La haine veille et l’amitié s’endort. (La Motte, Le Chien et le chat, fable 7). — La religion veille sur les crimes secrets : les lois veillent sur les crimes publics. (Voltaire)
Dans ces exemples, le sujet peut être considéré comme l’agent principal qui commande à tous les autres mots, et leur prescrit les formes dont ils doivent se revêtir pour ne faire qu’un tout avec lui. Le verbe est donc obligé de prendre en quelque sorte la livrée du sujet.

● Le verbe s’accorde toujours avec le sujet, même lorsque le sujet est inversé (vient après le verbe).
Exemple : Voilà ce que lui envoient ses parents.

Tel est la règle générale de l’accord, mais tout simple qu’elle est, l’application n’en est pas toujours aisée, car quelquefois il est difficile de distinguer s’il y a unité ou pluralité dans le sujet, et si, par conséquent, le verbe doit adopter le singulier ou le pluriel.

Premier cas : deux ou plusieurs sujets unis par et

Lorsque le verbe a deux ou plusieurs sujets substantifs ou pronoms singuliers de la troisième personne, unis par la conjonction et, on met ce verbe à la troisième personne du pluriel.
Exemples : Lui et elle viendront à la campagne avec moi. — La jeunesse et l’inexpérience nous exposent à bien des fautes.

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Deuxième cas : deux ou plusieurs sujets non liés par et

Lorsque le verbe est précédé de deux ou de plusieurs substantifs qui ne sont pas liés entre eux par la conjonction et, on met de même le verbe au pluriel.
Exemple : Le Rhône, la Loire sont les rivières les plus remarquables de France.

⚠ Exceptions
● On fait accorder le verbe avec le dernier substantif quand les substantifs ont une sorte de synonymie parce qu’il y a unité dans la pensée, et que, par conséquent, il doit y avoir unité dans les mots.
Exemples : Son courage, son intrépidité étonne les plus braves. (Domergue) — Dans tous les âges de la vie, l’amour du travail, le goût de l’étude est un bien. (Marmontel) — La douceur, la bonté du grand Henri a été célébrée de mille louanges. (Pélisson)
Mais les substantifs synonymes ne doivent jamais être unis par la conjonction et. De plus, il ne doit pas y avoir qu’une seule et même idée. Un signe d’addition devient donc inutile.
● On fait accorder le verbe avec le dernier substantif lorsque l’esprit s’arrête sur ce substantif, soit parce qu’il a plus de force que ceux qui précèdent, soit parce qu’il est d’un tel intérêt qu’il fait oublier tous les autres.
Exemple : Le fer, le bandeau, la flamme est toute prête. (Racine, Iphigénie, acte III, scène 5)
Dans cet exemple, l’attention se porte un instant sur le fer, sur le bandeau, mais bientôt l’esprit ne considère plus que la flamme qui va dévorer une victime innocente et chère.

Troisième cas : plusieurs sujets de différentes personnes

Quand le verbe se rapporte à plusieurs sujets de différentes personnes, il se met au pluriel et s’accorde avec la personne qui a la priorité.
Exemples : Vous et moi nous sommes contents de notre sort. (L’Académie) — Vous et lui vous savez la chose. — Nous irons à la campagne, lui et moi. (L’Académie)

ℹ Note
Par politesse, on nomme d’abord la personne à laquelle on parle et l’on se nomme soi-même le dernier. Voilà pourquoi, il faut dire : Vous et moi nous lisons, et non pas : Moi et vous nous lisons.

Quatrième cas : deux sujets unis par ou

Lorsque deux mots composant le sujet d’un verbe sont unis par la conjonction de coordination ou, cette conjonction excluant l’un des deux sujets, c’est le second seul qui donne l’accord au verbe, parce qu’énoncé le dernier. Il frappe le plus l’esprit, et que ces sortes de phrases étant elliptiques, le même verbe est sous-entendu dans la première proposition, avec la forme qu’exige le mot sujet qui précède ou.
Exemples : C’est Cicéron ou Démosthène qui a dit cela. — Ce sera le général ou ses deux aides-de-camp qui seront chargés de cette mission (le général sera chargé, ou ses deux aides-de-camp seront chargés, etc.) — Je ne sais pas si c’est vous ou Platon qui le premier a dit que les idées sont éternelles. (Wailly)

Selon l’Académie française, lorsque deux sujets au singulier sont unis par ou, le verbe se met au singulier si l’un des termes exclut l’autre, au pluriel dans le cas contraire.
Exemples : L’un ou l’autre sera vainqueur. — Le chien ou le chat l’aura mangé. — Le froid ou la pluie le poussèrent à rentrer. — Lui ou moi nous chargerons de cette tâche. — L’un ou l’autre viendra, mais Ils viendront l’un ou l’autre.

Cinquième remarque : deux sujets unis par ou et sont de différentes personnes
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Lorsque les deux sujets, unis par la conjonction ou, sont de différentes personnes, l’usage exige que la personne qui a la priorité soit placée immédiatement avant le verbe qui, dans ce cas, s’accorde avec cette personne et se met au pluriel.
Exemples : C’est toi ou moi qui avons fait cela. — C’est lui ou moi qui avons fait cela. — Le roi, l’âne, ou moi, nous mourrons. (La Fontaine)

ℹ Note
Quand un pronom, servant en quelque sorte à récapituler tout ce qui précède, est mis avant le verbe, il n’y a point de doute sur l’accord.
Exemples : Ton frère ou toi, vous irez. – Vous ou moi, nous partirons.

Sixième cas : chacun, personne, nul, rien, tout

On emploie le singulier, malgré les pluriels qui précèdent, si une expression telle que chacun, personne, nul, rien, tout, réunit tous les sujets en un seul mot ; ou si la conjonction mais est placée avant le dernier sujet singulier.
Exemples : Vous n’êtes point à vous, le temps, les biens, la vie, / Rien de vous appartient, tout est à la patrie. (Gresset, Sidney, acte II, scène 6) — Grands, riches, petits et pauvres, personne ou nul ne peut soustraire à la mort. (Wailly) – Non seulement toutes ses richesse et tous ses honneurs, mais toute sa vertu s’évanouit. (Vaugelas)

Septième cas : de même que, aussi bien que, comme, non plus que, plutôt que, ainsi que

Dans les phrases où deux substantifs sont liés par une des conjonctions de même que, aussi bien que, comme, non plus que, plutôt que, ainsi que (signifiant de même que), et autres semblables, c’est avec le premier substantif que l’accord a lieu parce que c’est ce substantif qui fixe particulièrement l’attention, qui joue le principal rôle.
Exemples : La vertu, de même que le savoir, a son prix. — L’envie, de même que toutes les autres passions, est peu compatible avec le bonheur. — Le juste, aussi bien que le sage, / Du crime et du malheur sait tirer avantage. (Voltaire, Zadig, acte II, scène 5) — Aristophane, aussi bien que Ménandre / Charmait les Grecs assemblés pour l’entendre. (Jean-Baptiste Rousseau)

Huitième cas : sujet d’un verbe sous-entendu

Il arrive souvent que l’accord doit aussi avoir lieu avec le premier substantif, quoique les deux substantifs ne soient pas unis par les conjonctions déjà citées. C’est lorsque le dernier de ces substantifs est le sujet d’un verbe sous-entendu.
Exemple : C’est une satire et non un livre utile, qu’il a composée. (M. Bescher)

Neuvième cas : l’un et l’autre

Après l’un et l’autre, le verbe doit-il être mis au pluriel, ou est-ce que le singulier que l’on doit employer ? Vaugelas (dans sa 142e Remarques) et Marmontel (Grammaire) sont d’avis que l’on peut se servir indifféremment du singulier et du pluriel. L’Académie française laisse également le choix : L’un et l’autre y a manqué. — L’un et l’autre y ont manqué. — L’un et l’autre est bon. — L’un et l’autre sont bons. – Émilie et César, l’un et l’autre me gêne. (Corneille, Cinna, acte III, scène 2) – L’un et autre à la  reine ont-ils osé prétendre ? (Racine, Mithridate, acte II, scène 3)

Dixième cas : ni l’un ni l’autre ; ni répété

Si les sujets sont exprimés par ni l’un ni l’autre, ou liés par ni répété, la question de savoir si le verbe doit être mis au singulier ou au pluriel est un peu plus difficile à résoudre. Selon l’Académie française, un verbe ayant pour sujet deux termes unis par ni se met ordinairement au pluriel.
Exemples : Ni la mer ni la montagne ne me tentent. — Ni lui ni moi n’avons lieu de nous plaindre.
Cependant, si l’action ne peut être effectuée que par l’un des sujets, le verbe reste au singulier : Ni lui ni son ami ne l’emportera.

Onzième cas : un des…

On a longtemps disputé sur la question suivante : Doit-on après un, une, joint à de, des, servir du singulier ou du pluriel, et dire : C’est un des plus belles actions qu’il ait jamais faite, ou c’est une des plus belles actions qu’il ai jamais faites ?

Selon l’Académie française, dans le groupe un des, un est un pronom, non un déterminant. Il ne commande donc pas l’accord du nom qui suit. Un des signifie « un parmi les » : le nom ainsi déterminé se met au pluriel. On dira et on écrira donc : C’est un des plus beaux chevaux que j’aie jamais vus et non C’est un des plus beau cheval que j’aie jamais vus.

Douzième cas : les noms collectifs partitifs et généraux

En français, il y a deux sortes de noms collectifs : les collectifs partitifs et les collectifs généraux. Les collectifs partitifs sont ceux qui expriment une collection partielle, une partie, un nombre indéterminé des personnes ou des choses dont on parle, comme : la plupart, une infinité, un nombre, une sorte, une nuée, une foule, etc. Dans cette classe se trouvent les adverbes qui expriment la quantité, comme : peu, beaucoup, assez, moins, plus, trop, tout, combien et que (mis pour combien). Les collectifs généraux sont ceux qui expriment la totalité des personnes ou des choses dont on parle, comme : l’armée, la multitude, le peuple, la forêt, l’escadre, la foule, etc. ; ou un nombre déterminé de ces mêmes personnes ou de ces mêmes choses : le nombre des victoires, la moitié des arbres, cette sorte de poires, etc.

Il s’agit présentement de connaître les règles auxquelles les uns et les autres donnent lieu, pour l’accord du verbe :

1️⃣ Quand un substantif collectif partitif ou un adverbe de quantité est suivi de la préposition de et d’un substantif, l’adjectif, le pronom, le participe et le verbe s’accordent avec le dernier substantif, parce qu’il exprime l’idée principale, celle qui fixe le plus l’attention, le collectif partitif ou l’adverbe n’étant, pour ainsi dire, qu’accessoire.
Exemples : La plupart du monde ne se soucie pas de l’intention ni de la diligence des auteurs. (Racine, Plaideurs) — La plupart des hommes se souviennent bien mieux des services qu’ils rendent que de ceux qu’ils reçoivent. (Madeleine de Scudéry) — Une infinité de monde pense que la vie des courtisans est une comédie perpétuelle, qu’ils sont toujours sur le théâtre et ne quittent jamais le masque. (La Rochefoucauld) — La plupart des animaux ont plus d’agilité, plus de vitesse, plus de force, et même plus de courage que l’homme. (Buffon, Histoire naturelle du chien)
La plupart, à moins d’être suivi d’un singulier, veut toujours le verbe au pluriel : Le sénat fut partagé ; la plupart voulaient que… Le substantif qui règle l’accord du verbe est sous-entendu : La plupart des sénateurs voulaient que

2️⃣ Lorsque le substantif collectif général est suivi de la préposition de et d’un nom, l’adjectif, le pronom, le participe et le verbe s’accordent avec le collectif général, parce qu’il exprime une idée totale, indépendante des termes qui le suivent.
Exemples : L’armée des infidèles fut entièrement détruite. — La pluralité des maîtres n’est pas bonne. (L’Académie) — Il fournit le nombre d’exemplaires convenu.
De ce qui précède, il résulte qu’on dira : Une troupe de voleurs se sont introduits, et : La troupe de voleurs s’est introduite. Dans la première phrase, le collectif est partitif, dans la seconde, il est général.

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